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Le Cantique des cantiques
Sondez les Écritures - 5e année

Cantique des cantiques 5. 2 - 6. 12

Quatrième cantique : Défaillance et restauration de l’amour

5. De nouveaux jardins : 6. 2, 11, 12

Le premier homme, après sa désobéissance, avait été chassé d’Éden, premier jardin où Dieu se rencontrait avec lui et se promenait “au frais du jour” Genèse 3. 8. Mais la pensée divine fut toujours de trouver un lieu de rencontre avec l’homme.

Le Cantique des cantiques développe, avec une grande sensibilité, ce sujet cher au cœur de Dieu. On y trouve, en effet, trois autres jardins symboliques visités par le bien-aimé, après la chute du premier homme.

Premier jardin : 4. 12 – 5. 1

Nous l’avions déjà considéré dans le cadre du troisième cantique. Ajoutons quelques détails en rapport avec sa portée morale et spirituelle. Comme le maître d’un grand domaine se réserve, pour sa jouissance personnelle, un espace privé, intime, le bien-aimé du Cantique des cantiques a lui aussi son jardin clos avec ses sources d’eau, sa fontaine scellée du cachet royal, ses fruits exquis, ses plants embaumés, le tout cultivé ou gardé pour lui : ce jardin clos, c’est la bien-aimée.

De même, il y eut de tout temps sur la terre, parmi les croyants des dispensations successives, des fidèles entièrement consacrés à Dieu, ayant avec lui des relations personnelles régulières, vivant séparés du monde ; ils furent pour son cœur comme ce jardin clos. Pensons à Énoch marchant avec Dieu pendant trois cents ansGenèse 5. 24, à Abraham, ami de Dieu2 Chroniques 20. 7 ; Ésaïe 41. 8 ; Jacques 2. 23 ; au petit résidu de MalachieMalachie 3. 16, 17 ; plus près de nous, pensons à Siméon et AnneLuc 2. 25-38, à la famille de Béthanie, à Paul, etc.

Comme la fiancée, quelques-uns de ces croyants ont eu leurs défaillances, mais leur cœur resta pur, non partagé, un lieu de délices pour leur Dieu. Aujourd’hui encore, un chrétien marchant humblement avec Dieu, peut goûter une telle part.

Deuxième jardin : 6. 2, 3

C’est, en réalité, un ensemble de jardins, de vastes espaces où le bien-aimé aime aller faire paître son troupeau et cueillir les lis odorants.

Il y eut quelques rares périodes où le peuple d’Israël fut comme ces jardins pour le cœur de Dieu ; telles furent les premières traites d’Israël vers la terre de la promesse : “Je me souviens de toi, de la grâce de ta jeunesse, de l’amour de tes fiançailles, quand tu marchais après moi… Israël était saint à l’Éternel, les prémices de ses fruits” Jérémie 2. 2, 3.

Telles furent également les meilleures périodes des règnes de David et de Salomon, puis le royaume de Juda sous des rois pieux, Asa, Ézéchias, Josias. Dieu, pardonnant les murmures et les chutes, trouva alors de la joie dans son peuple élu, comme le berger du Cantique des cantiques faisant paître son troupeau dans les prairies fleuries.

Mais revenons à ce jardin intime du bien-aimé (verset 2 a). La fiancée n’a pas pu saisir en son temps le sens spirituel très fort de ce qu’elle exprimait. Ce jardin n’évoque-t-il pas pour nous celui où fut couché le corps de notre Seigneur, après sa crucifixion : “Jardin aux parterres d’aromates” ! Deux hommes embaument le corps de Jésus d’une mixtion de myrrhe et d’aloès et le mettent dans le sépulcre. Mais le jardin de la sépulture devient celui de la résurrection, du triomphe de la vie sur la mort. Saintes femmes, vos aromates sont inutiles ! Tout est désormais vie nouvelle, joie, paix et lumière.

Comme le bien-aimé passe du jardin des aromates dans d’autres jardins où il fait paître son troupeau, notre Seigneur ouvre à ses disciples – ce petit troupeau de l’Église future – l’accès aux jardins nouveaux (encore inconnus dans le Cantique des cantiques) où ils auront à faire paître le troupeau du grand pasteur des brebis ramené d’entre les morts par le Dieu de paixHébreux 13. 20. Ces jardins s’étendent “jusqu’au bout de la terre” Actes 1. 8 ; 13. 47. Peuple d’Israël, “ton bien-aimé, où est-il ?” Nous l’avons trouvé. Il t’attend.

Troisième jardin : 6. 11, 12

  • verset 11 : Ce sont, ici, de grandes étendues avec leurs bosquets de noisetiers, leurs pâturages dans la vallée, leurs vignobles et leurs vergers. Mais tous les fruits ne sont encore qu’en promesse. Le bien-aimé y descend pour “voir” : voir si les signes d’un renouveau printanier sont là, si la vie est en marche : bourgeons, verdure nouvelle, petits fruits…
  • verset 12 : Les manifestations de ce renouveau d’amour sont réelles chez la fiancée ; elles pourront, dès lors, conduire à une pleine communion des futurs époux et à la marche triomphale du roi berger au milieu d’un peuple de franche volonté (verset 12) Psaume 110. 3.

Prophétiquement, ce grand domaine dont le bien-aimé surveille l’éveil, que représente-t-il ? Probablement le royaume d’Israël (dit d’ÉphraïmÉsaïe 7. 2, 9, 17 après la scission en deux royaumes1). Que de fois Dieu avait envoyé des prophètes – Élie, Élisée et bien d’autres – pour soigner le jardin d’Israël et susciter un printemps spirituel, mais en vain ; la dégradation s’était aggravée, suivie de la dispersion de tout un peuple. Aujourd’hui, les dix tribus sont encore disséminées parmi les nations, comme endormies. Les premiers mouvements de vie spirituelle de ce peuple éclaté seront un merveilleux moment. Le troisième livre des Psaumes l’annonce d’une façon touchante : comme l’hirondelle, au retour du printemps, vient retrouver son nid pour y mettre ses oisillons, ce peuple rentrera dans sa terre, marchera “de force en force” pour paraître en SionPsaume 84. 4-8, accueilli par son Messie triomphant.

La vie chrétienne a aussi ses saisons, mais dans le jardin d’un croyant fidèle on devrait pouvoir cueillir des petits fruits de printemps, d’été et d’automne : ce sont ces mille riens, fruits de l’amour, de la patience, du dévouement, du contentement, que le Seigneur apprécie autant que les deux pites – tout son avoir – qu’une pauvre veuve jeta un jour au trésor du templeMarc 12. 42-44.

Notes

1Cette division en deux royaumes (de Juda et d’Israël) intervient après la mort du roi Salomon.

Cantique des cantiques 5

2Je dormais, mais mon cœur était réveillé. C’est la voix de mon bien-aimé qui heurte : Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma parfaite ! Car ma tête est pleine de rosée, mes boucles, des gouttes de la nuit. 3– Je me suis dépouillée de ma tuniquea, comment la revêtirais-je ? J’ai lavé mes pieds, comment les salirais-je ? –4Mon bien-aimé a avancé sa main par le guichet, et mes entrailles se sont émues à cause de lui. 5Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé, et de mes mains a dégoutté la myrrhe, et de mes doigts, la myrrhe limpide, sur les poignées du verrou. 6J’ai ouvert à mon bien-aimé, mais mon bien-aimé s’était retiré, il avait passé plus loin ; mon âme s’en était allée pendant qu’il parlait. Je le cherchai, mais je ne le trouvai pas ; je l’appelai, mais il ne me répondit pas. 7Les gardes qui font la ronde par la ville me trouvèrent ; ils me frappèrent, ils m’ont blessée ; les gardes des murailles m’ont ôté mon voile de dessus moi. 8Je vous adjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé, que lui direz-vous ? Que je suis malade d’amour.

9Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes ? Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, que tu nous adjures ainsi ?

10Mon bien-aimé est blanc et vermeil, un porte-bannière entre 10 000. 11Sa tête est un or très fin ; ses boucles sont flottantes, noires comme un corbeau ; 12ses yeux, comme des colombes près des ruisseaux d’eau, baignés dans le lait, bien enchâssésb ; 13ses joues, comme des parterres d’aromates, des corbeilles de fleurs parfumées ; ses lèvres, des lis distillant une myrrhe limpide ; 14ses mains, des rondelles d’or, où sont enchâssées des chrysolithes ; son ventre, un ivoire poli, couvert de saphirs ; 15ses jambes, des colonnes de marbre blanc, reposant sur des socles d’or fin ; son port, comme le Liban, distingué comme les cèdres ; 16son palais est plein de douceur, et toute sa personne est désirable. Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami, filles de Jérusalem !

Cantique des cantiques 6

1Où est allé ton bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes ? De quel côté ton bien-aimé s’est-il tourné ? et nous le chercherons avec toi.

2Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, aux parterres des aromates, pour paître dans les jardins et pour cueillir des lis. 3Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ; il paît parmi les lis.

4Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa, agréable comme Jérusalem, redoutable comme des troupes sous leurs bannières. 5Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent. Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres sur les pentes de Galaad ; 6tes dents, comme un troupeau de brebis qui montent du lavoir, qui toutes ont des jumeaux, et pas une d’elles n’est stérile ; 7ta joue est comme un quartier de grenade derrière ton voile. 8Il y a 60 reines, et 80 concubines, et des jeunes filles sans nombre : 9ma colombe, ma parfaite, est unique ; elle est l’unique de sa mère, la choisie de celle qui l’a enfantée. Les filles l’ont vue, et l’ont dite bienheureuse ; les reines aussi et les concubines, et elles l’ont louée.

10Qui est celle-ci qui apparaît comme l’aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil, redoutable comme des troupes sous leurs bannières ?

11Je suis descendu au jardin des noisettes, pour voir la verdure de la vallée, pour voir si la vigne bourgeonne, si les grenadiers s’épanouissent. 12Sans que je m’en aperçoive, mon âme m’a transporté sur les chars de mon peuple de franche volonté.

Notes

aou : manteau.
bd’autres : se tenant au milieu de l’abondance.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)