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Le Cantique des cantiques
Sondez les Écritures - 5e année

Cantique des cantiques 5. 2 - 6. 12

Quatrième cantique : Défaillance et restauration de l’amour

3. Mon bien-aimé : 5. 10-16 (2)

Dans les versets 11 à 16 la fiancée décrit dix traits du bien-aimé dans un style figuré.

  • verset 11 : La tête, siège des pensées, est d’or très fin (donc sans alliage). C’est le symbole des attributs divins de justice, richesse et majesté ; dans le lieu très saint du tabernacle, l’arche et le propitiatoire étaient recouverts d’or pur.

Ces versets 10 et 11 trouvent une expression concrète dans les évangiles :

  • Blanc et vermeil, tel le nazaréen, sera le caractère de Jésus dans l’évangile de Luc qui le présente dans son humanité parfaiteLuc 2. 7, 12, 16, 51, 52 ; 9. 58 ; 22. 43, 44.
  • Le porte-bannière, qui cherche à rassembler autour de lui, sera le Messie, roi d’Israël, présenté dans l’évangile de Matthieu (2. 6 ; 4. 15-17 ; 21. 5).
  • L’or très fin brillera dans le Fils de Dieu à chaque page de l’évangile de Jean (1. 14 ; 17. 1-26, etc.). Mais les hommes oseront blesser cette tête par une couronne d’épines, signe de malédictionJean 19. 2-5.
  • Les boucles noires des cheveux symbolisent vigueur et inaltérable jeunesse1 ; elles sont flottantes, comme l’étaient celles du nazaréen, séparé pour Dieu et assujetti à sa volontéNombres 6. 5.
  • verset 12 : Les yeux traduisent souvent les sentiments profonds de l’être de façon rapide et expressive. Le regard de Jésus en est un exemple frappant : il exprime sa colèreMarc 3. 5, sa satisfactionMarc 3. 34, sa compassionLuc 7. 13 ; 15. 20, sa grande tristesse après le reniement de PierreLuc 22. 61. Ici le regard du bien-aimé traduit des caractères moraux de tendresse, de fidélité et de pureté2.
  • verset 13 a : Les expressions du visage (ou des joues) reflètent, elles aussi, l’état intérieur : la joie, l’inquiétude ou la tristesse. La face du bien-aimé exprime tout son bonheur (des corbeilles de fleurs).

Un jour viendra où le visage du Messie glorieux exprimera la joie et fera “tressaillir d’étonnement” rois et nations ; mais qui pourra oublier que, dans les jours de son abaissement, “beaucoup ont été stupéfaits en le voyant, – tellement son visage était défait”. “J’ai donné… mes joues à ceux qui arrachaient le poil ; je n’ai pas caché ma face à l’opprobre et aux crachats” Ésaïe 52. 14, 15 ; 50. 6 ; Michée 5. 1.

  • verset 13b ; 16a : Les lèvres du bien-aimé sont comparées à des lis3, figure de simplicité et de beauté ; elles distillent des paroles de grâce (myrrhe) comme celles de Jésus dans la synagogue de NazarethLuc 4. 22, mais aussi de véritéJean 12. 48, 49.
  • Si les lèvres permettent de communiquer avec autrui, le palais (16a) est plutôt l’organe de la saveur, du goût (2. 3). Au sens moral les deux sont souvent liés : “Tes paroles ont été douces à mon palais plus que le miel à ma bouche” Psaume 119. 103. La bien-aimée l’a déjà expérimenté. Combien plus qu’elle, ceux qui ont côtoyé Jésus ici-bas, l’ont-ils éprouvé ; l’évangéliste Jean en donne la raison : “Jésus… dit : … selon que le Père m’a enseigné, je dis ces choses” ; “les choses… que moi je dis, je les dis comme le Père m’a dit” Jean 8. 28 ; 12. 50. Ainsi, tout ce qu’il communique aux hommes a une saveur particulière.
  • verset 14 : Comme la tête gouverne les pensées, les mains gèrent les actes. Le bracelet (ou l’anneau) qui les enserre est d’or, serti de pierres précieuses. C’est l’emblème de l’alliance et de l’autorité conférée ; ainsi, le Pharaon établit Joseph sur tout le pays d’Égypte et scelle cet acte souverain en mettant son propre anneau à la main de JosephGenèse 41. 42. L’anneau (ici : les rondelles) n’a ni commencement ni fin ; l’autorité de Joseph a eu sa fin, celle de Salomon l’a eue aussi, seule celle du Fils de Dieu est établie à toujours : “Avant… que tu eusses formé la terre et le monde, d’éternité en éternité, tu es Dieu” Psaume 90. 2. Aux actes de puissance du créateur succédèrent un jour des actes de grâce de l’homme “débonnaire” dont les mains aidèrentMatthieu 14. 28-31, guérirentMarc 3. 10, bénirentMarc 10. 16. Les hommes les clouèrent sur la croixPsaume 22. 17 ; victime expiatoire, le Sauveur n’a rien dit.
  • verset 15a : Le ventre (ou le corps, les entrailles) est encore une figure de l’être intérieur, de son secret, et des sentiments profonds qui l’animent ; l’ivoire poli est d’un bel aspect blanc, mais il évoque des souffrances cachées4. Peut-être ce langage figuré est-il suggéré par la contemplation du bien-aimé enveloppé d’une robe blanche à la ceinture chargée de bijoux ? Peu importe ; l’attention du croyant s’arrête plutôt à ce que furent les compassions de Jésus devant la misère de ses créatures, “l’Orient d’en haut” venu visiter l’homme déchu, selon “les entrailles de miséricorde de notre Dieu” Luc 1. 78.

Il fut le vrai Samaritain “ému de compassion” devant l’homme blessé sur le bord du cheminLuc 10. 33 ; celui qui, à la mort de Lazare, “frémit en son esprit” et “pleura” Jean 11. 33-35.

  • Les membres inférieurs allient la robustesse du marbre à la richesse de l’or ; ils assurent la stabilité de tout le corps. Ainsi, la tête, les mains, les pieds – les pensées, les actes, la marche – tout est d’or et reflète la gloire et la justice divines dans un homme. “Nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un fils unique de la part du Père” Jean 1. 14, s’écrie l’évangéliste émerveillé.
  • 15b : Le port de Salomon avait, sans doute, la majesté du Liban, la distinction du cèdre ; que dire de la dignité de Jésus ! Passant en Samarie, il envoie, Seigneur de gloire, des messagers devant sa face pour lui préparer un logis. Mais on ne veut pas le recevoir : sans un murmure, il s’éloigne, Nazaréen humilié, sans un lieu où reposer sa têteLuc 9. 51-56. Plus tard, fils de David glorieux, il entre dans la ville royale, monté sur un ânon. Le soir même, la ville qui tue les prophètes refuse de l’accueillir ; humblement, il prend ses douze disciples et s’en va jusqu’à BéthanieMarc 11. 7-11. Quand son règne sera établi sur la terre, alors éclateront aux yeux de l’univers tout entier l’élévation (Liban) et la noblesse (cèdre) de sa personne, de ses paroles et de ses actes, et tous lui rendront hommage.

Notes

1En Apocalypse 1. 14 les cheveux blancs du Fils de l’homme parlent d’une pleine maturité du discernement judiciaire. En Daniel 7. 9 les cheveux “comme de la laine pure” de “l’Ancien des jours” impliquent que le respect lui est dû.
2La description du verset 12 est une allusion imagée à l’iris coloré de l’œil, entouré du blanc de l’œil (la sclérotique), le tout enchâssé dans l’orbite. Ces détails anatomiques ne sont donnés que pour une meilleure compréhension du texte.
3Ici probablement les lis rouges (ou anémones) des champs, fleurs simples mais belles (Matthieu 6. 28).
4Beaucoup d’objets précieux sont d’origine minérale ou végétale. En contraste l’ivoire, d’origine animale, s’obtient par la mutilation d’une victime.

Cantique des cantiques 5

2Je dormais, mais mon cœur était réveillé. C’est la voix de mon bien-aimé qui heurte : Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma parfaite ! Car ma tête est pleine de rosée, mes boucles, des gouttes de la nuit. 3– Je me suis dépouillée de ma tuniquea, comment la revêtirais-je ? J’ai lavé mes pieds, comment les salirais-je ? –4Mon bien-aimé a avancé sa main par le guichet, et mes entrailles se sont émues à cause de lui. 5Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé, et de mes mains a dégoutté la myrrhe, et de mes doigts, la myrrhe limpide, sur les poignées du verrou. 6J’ai ouvert à mon bien-aimé, mais mon bien-aimé s’était retiré, il avait passé plus loin ; mon âme s’en était allée pendant qu’il parlait. Je le cherchai, mais je ne le trouvai pas ; je l’appelai, mais il ne me répondit pas. 7Les gardes qui font la ronde par la ville me trouvèrent ; ils me frappèrent, ils m’ont blessée ; les gardes des murailles m’ont ôté mon voile de dessus moi. 8Je vous adjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé, que lui direz-vous ? Que je suis malade d’amour.

9Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes ? Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, que tu nous adjures ainsi ?

10Mon bien-aimé est blanc et vermeil, un porte-bannière entre 10 000. 11Sa tête est un or très fin ; ses boucles sont flottantes, noires comme un corbeau ; 12ses yeux, comme des colombes près des ruisseaux d’eau, baignés dans le lait, bien enchâssésb ; 13ses joues, comme des parterres d’aromates, des corbeilles de fleurs parfumées ; ses lèvres, des lis distillant une myrrhe limpide ; 14ses mains, des rondelles d’or, où sont enchâssées des chrysolithes ; son ventre, un ivoire poli, couvert de saphirs ; 15ses jambes, des colonnes de marbre blanc, reposant sur des socles d’or fin ; son port, comme le Liban, distingué comme les cèdres ; 16son palais est plein de douceur, et toute sa personne est désirable. Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami, filles de Jérusalem !

Cantique des cantiques 6

1Où est allé ton bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes ? De quel côté ton bien-aimé s’est-il tourné ? et nous le chercherons avec toi.

2Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, aux parterres des aromates, pour paître dans les jardins et pour cueillir des lis. 3Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ; il paît parmi les lis.

4Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa, agréable comme Jérusalem, redoutable comme des troupes sous leurs bannières. 5Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent. Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres sur les pentes de Galaad ; 6tes dents, comme un troupeau de brebis qui montent du lavoir, qui toutes ont des jumeaux, et pas une d’elles n’est stérile ; 7ta joue est comme un quartier de grenade derrière ton voile. 8Il y a 60 reines, et 80 concubines, et des jeunes filles sans nombre : 9ma colombe, ma parfaite, est unique ; elle est l’unique de sa mère, la choisie de celle qui l’a enfantée. Les filles l’ont vue, et l’ont dite bienheureuse ; les reines aussi et les concubines, et elles l’ont louée.

10Qui est celle-ci qui apparaît comme l’aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil, redoutable comme des troupes sous leurs bannières ?

11Je suis descendu au jardin des noisettes, pour voir la verdure de la vallée, pour voir si la vigne bourgeonne, si les grenadiers s’épanouissent. 12Sans que je m’en aperçoive, mon âme m’a transporté sur les chars de mon peuple de franche volonté.

Notes

aou : manteau.
bd’autres : se tenant au milieu de l’abondance.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)