“Tel est mon bien-aimé… mon ami” ! conclut la fiancée en réponse à la première question des jeunes filles (verset 9) ; d’en avoir parlé, le lui a rendu plus proche : “mon ami” ; l’accent est plein de vivacité et de chaleur. On retrouvera cette même conviction dans la déclaration de Pierre : “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant” Matthieu 16. 16, alors que beaucoup penseront : il n’y a “point d’apparence en lui pour nous le faire désirer” Ésaïe 53. 2.
Dès ce moment, pour la bien-aimée, “toute sa personne est désirable” et, par crainte que d’autres ne trouvent son “ami” avant elle, on la verra bientôt s’élancer au seul lieu où il peut être, entraînant à sa suite les jeunes filles de Jérusalem.
Jean-Baptiste fera la même démarche pour deux de ses disciplesJean 1. 35-39 ; il leur révélera que Jésus est l’Agneau de Dieu ; Jean ne les retiendra pas quand ils souhaiteront le rencontrer personnellement. Ceux-ci, venant à Jésus, lui demanderont : “Où demeures-tu ?” L’heure qu’ils passeront avec leur nouveau Maître sera un tournant dans leur vie.
Pour plus d’un croyant, une période d’intimité particulière avec le Seigneur s’est montrée une étape initiale irremplaçable dans leur vie de chrétien.
Le Seigneur, qu’est-il pour notre foi, pour notre cœur ? Où est-il dans notre maison, dans notre vie quotidienne ?
Une première description de la bien-aimée en des termes analogues a été donnée (4. 1-5) ; aussi ne relèverons-nous que quelques expressions :
La comparaison des traits de la Sulamithe aux pentes de Galaad avec leurs troupeaux, aux grenades d’agréable saveur, tout évoque “le pays ruisselant de lait et de miel” au jour où il s’éveillera.
La mère, à nouveau féconde (la nation d’Israël tout entière, enfin restaurée), connaîtra la joie d’une famille nouvelle regroupée autour de la fille bien-aimée, dont la part restera unique.
Et pourtant, quand le Seigneur apparaîtra, dans ce jour-là, “glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru” 2 Thessaloniciens 1. 10, il dévoilera, à l’épouse terrestre étonnée, la gloire d’une épouse céleste, l’Église, formée pendant le temps de son rejet par son peuple élu. Mais ce mystère ne peut être ni connu ni chanté dans l’A.T.