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Le Cantique des cantiques
Sondez les Écritures - 5e année

Cantique des cantiques 5. 2 - 6. 12

Quatrième cantique : Défaillance et restauration de l’amour

3. Mon bien-aimé : 5. 16b (3)

“Tel est mon bien-aimé… mon ami” ! conclut la fiancée en réponse à la première question des jeunes filles (verset 9) ; d’en avoir parlé, le lui a rendu plus proche : “mon ami” ; l’accent est plein de vivacité et de chaleur. On retrouvera cette même conviction dans la déclaration de Pierre : “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant” Matthieu 16. 16, alors que beaucoup penseront : il n’y a “point d’apparence en lui pour nous le faire désirer” Ésaïe 53. 2.

Dès ce moment, pour la bien-aimée, “toute sa personne est désirable” et, par crainte que d’autres ne trouvent son “ami” avant elle, on la verra bientôt s’élancer au seul lieu où il peut être, entraînant à sa suite les jeunes filles de Jérusalem.

4. Ensemble : 6. 1, 3-10

  • verset 1 : Touchées par l’ardent témoignage qu’elles viennent d’entendre, les jeunes filles de Jérusalem veulent en savoir plus : “Où est-il ?” est leur nouvelle question. Comme la fiancée doit être confuse d’avoir pu laisser croire qu’il l’avait abandonnée ! D’avoir été occupée de lui l’a rendue intelligente ; elle va, tout naturellement, conduire ses compagnes dans le jardin où il se trouve ; celles-ci vont pouvoir assister à la joie des retrouvailles.

Jean-Baptiste fera la même démarche pour deux de ses disciplesJean 1. 35-39 ; il leur révélera que Jésus est l’Agneau de Dieu ; Jean ne les retiendra pas quand ils souhaiteront le rencontrer personnellement. Ceux-ci, venant à Jésus, lui demanderont : “Où demeures-tu ?” L’heure qu’ils passeront avec leur nouveau Maître sera un tournant dans leur vie.

Pour plus d’un croyant, une période d’intimité particulière avec le Seigneur s’est montrée une étape initiale irremplaçable dans leur vie de chrétien.

Le Seigneur, qu’est-il pour notre foi, pour notre cœur ? Où est-il dans notre maison, dans notre vie quotidienne ?

  • verset 3 : “Il est à moi” s’était écriée la fiancée, dans sa joie de posséder pour elle seule le bien-aimé (2. 16). “Je suis à lui”, corrige-t-elle plus humblement ici ; c’est la joie de lui appartenir, avec cependant une note encore un peu possessive : “et mon bien-aimé est à moi”. Bientôt, elle dira seulement : “Je suis à mon bien-aimé” (7. 11), prenant sa vraie place et s’effaçant elle-même pour ne laisser briller que l’amour de celui qui l’aime.
  • versets 4-9 : “Tu es belle mon amie”, quelle salutation ! Malgré le faux pas de la fiancée, les sentiments du bien-aimé n’ont pas varié (voir 4. 1). On peut souligner le parallèle avec les paroles rassurantes du Seigneur ; avant la croix, il avait dit aux siens : “Je vous donne ma paix” Jean 14. 27 ; et pourtant, tous “le laissèrent et s’enfuirent” Matthieu 26. 56 quand Jésus fut arrêté. Après la croix, malgré leur lâcheté, Jésus a pour ses disciples cette salutation merveilleuse : “Paix vous soit !” Jean 20. 19 et il leur montre ses mains percées, gage émouvant d’un amour fort comme la mort.

Une première description de la bien-aimée en des termes analogues a été donnée (4. 1-5) ; aussi ne relèverons-nous que quelques expressions :

  • verset 4 : Thirtsa (grâce, charme) était une très belle ville ; après le règne de Salomon elle deviendra la capitale temporaire du royaume d’Israël (avant Samarie) 1 Rois 15. 33 ; 16. 8, 15. La stature noble et altière de la fiancée suggère au bien-aimé l’évocation de ce moment unique où le royaume d’Israël (Thirtsa) sera uni à celui de Juda (Jérusalem) sous une seule bannière, un même sceptre, ceux du MessieÉzéchiel 37. 21, 22.
  • versets 5-7 : “Tes yeux… me troublent”. Le cœur du bien-aimé est rempli d’émotion lorsqu’il redécouvre, après cette longue absence, le regard à nouveau chargé d’amour de sa fiancée (voir 4. 9). Telle était l’émotion de Joseph retrouvant Benjamin, son frère, après des années de séparationGenèse 43. 29, 30.

La comparaison des traits de la Sulamithe aux pentes de Galaad avec leurs troupeaux, aux grenades d’agréable saveur, tout évoque “le pays ruisselant de lait et de miel” au jour où il s’éveillera.

  • versets 8, 9 : Alors se rassembleront autour de “l’unique”, la choisie (Jérusalem, la ville du grand Roi) Psaume 48. 3, toutes les villes de Juda (soixante reines), celles de Samarie (quatre-vingts concubines, sans droit légal, mais introduites par grâce dans le royaume), celles des nations (des jeunes filles sans nombre). Les habitants de la ville royale – le résidu fidèle, représenté ici par la bien-aimée – seront “loués” et dits “bienheureux”. Ce grand moment est célébré par plusieurs prophètesÉsaïe 2. 2-5 ; Michée 4. 1-81.

La mère, à nouveau féconde (la nation d’Israël tout entière, enfin restaurée), connaîtra la joie d’une famille nouvelle regroupée autour de la fille bien-aimée, dont la part restera unique.

  • verset 10 : Les jeunes filles de Jérusalem joignent alors leurs voix à l’hymne du bien-aimé et célèbrent la gloire future de l’épouse terrestre, belle, non seulement comme les plus riches cités d’Israël, mais comme l’aurore d’un nouveau jour ; comme les corps célestes (lune, soleil), elle reflétera sur la terre une lumière et une gloire venues d’en haut, celles mêmes du Bien-aimé divin. On rejoint, dans cette allégorie, la vision prophétique de Joseph annonçant, à travers sa propre gloire, celle d’un plus grand que luiGenèse 37. 9.

Et pourtant, quand le Seigneur apparaîtra, dans ce jour-là, “glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru” 2 Thessaloniciens 1. 10, il dévoilera, à l’épouse terrestre étonnée, la gloire d’une épouse céleste, l’Église, formée pendant le temps de son rejet par son peuple élu. Mais ce mystère ne peut être ni connu ni chanté dans l’A.T.

Notes

1Sans doute, en première intention, le Cantique des cantiques fait-il allusion, dans ce passage, à toutes les résidentes du palais de Salomon. Mais la trame historique de ce livre n’est que subalterne. Sa portée prophétique et morale prime d’un bout à l’autre pour le croyant.

Cantique des cantiques 5

2Je dormais, mais mon cœur était réveillé. C’est la voix de mon bien-aimé qui heurte : Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma parfaite ! Car ma tête est pleine de rosée, mes boucles, des gouttes de la nuit. 3– Je me suis dépouillée de ma tuniquea, comment la revêtirais-je ? J’ai lavé mes pieds, comment les salirais-je ? –4Mon bien-aimé a avancé sa main par le guichet, et mes entrailles se sont émues à cause de lui. 5Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé, et de mes mains a dégoutté la myrrhe, et de mes doigts, la myrrhe limpide, sur les poignées du verrou. 6J’ai ouvert à mon bien-aimé, mais mon bien-aimé s’était retiré, il avait passé plus loin ; mon âme s’en était allée pendant qu’il parlait. Je le cherchai, mais je ne le trouvai pas ; je l’appelai, mais il ne me répondit pas. 7Les gardes qui font la ronde par la ville me trouvèrent ; ils me frappèrent, ils m’ont blessée ; les gardes des murailles m’ont ôté mon voile de dessus moi. 8Je vous adjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé, que lui direz-vous ? Que je suis malade d’amour.

9Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes ? Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, que tu nous adjures ainsi ?

10Mon bien-aimé est blanc et vermeil, un porte-bannière entre 10 000. 11Sa tête est un or très fin ; ses boucles sont flottantes, noires comme un corbeau ; 12ses yeux, comme des colombes près des ruisseaux d’eau, baignés dans le lait, bien enchâssésb ; 13ses joues, comme des parterres d’aromates, des corbeilles de fleurs parfumées ; ses lèvres, des lis distillant une myrrhe limpide ; 14ses mains, des rondelles d’or, où sont enchâssées des chrysolithes ; son ventre, un ivoire poli, couvert de saphirs ; 15ses jambes, des colonnes de marbre blanc, reposant sur des socles d’or fin ; son port, comme le Liban, distingué comme les cèdres ; 16son palais est plein de douceur, et toute sa personne est désirable. Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami, filles de Jérusalem !

Cantique des cantiques 6

1Où est allé ton bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes ? De quel côté ton bien-aimé s’est-il tourné ? et nous le chercherons avec toi.

2Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, aux parterres des aromates, pour paître dans les jardins et pour cueillir des lis. 3Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ; il paît parmi les lis.

4Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa, agréable comme Jérusalem, redoutable comme des troupes sous leurs bannières. 5Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent. Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres sur les pentes de Galaad ; 6tes dents, comme un troupeau de brebis qui montent du lavoir, qui toutes ont des jumeaux, et pas une d’elles n’est stérile ; 7ta joue est comme un quartier de grenade derrière ton voile. 8Il y a 60 reines, et 80 concubines, et des jeunes filles sans nombre : 9ma colombe, ma parfaite, est unique ; elle est l’unique de sa mère, la choisie de celle qui l’a enfantée. Les filles l’ont vue, et l’ont dite bienheureuse ; les reines aussi et les concubines, et elles l’ont louée.

10Qui est celle-ci qui apparaît comme l’aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil, redoutable comme des troupes sous leurs bannières ?

11Je suis descendu au jardin des noisettes, pour voir la verdure de la vallée, pour voir si la vigne bourgeonne, si les grenadiers s’épanouissent. 12Sans que je m’en aperçoive, mon âme m’a transporté sur les chars de mon peuple de franche volonté.

Notes

aou : manteau.
bd’autres : se tenant au milieu de l’abondance.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)