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Le Cantique des cantiques
Sondez les Écritures - 5e année

Cantique des cantiques 5. 2 - 6. 12

Quatrième cantique : Défaillance et restauration de l’amour

2. La recherche fébrile du bien-aimé perdu : verset 6b-9

  • verset 6b : La bien-aimée fait encore l’amère expérience d’une démarche insensée ; n’a-t-elle donc pas retenu la leçon précédente ? (3. 2, 3). La voilà qui s’égare à nouveau dans la ville. La myrrhe sur le verrou et la rosée étaient pourtant des signes suffisants. Le bien-aimé l’avait cherchée et appelée en vain ; à son tour elle va réaliser ce qu’il en coûte de chercher sans trouver, d’appeler sans personne qui réponde.
  • verset 7 : Les gardes, qui maintiennent l’ordre dans la cité, la traitent cette fois sans miséricorde ; ils ne se soucient pas de ses exercices de cœur. Elle est pour eux une femme légère qui trouble l’ordre public, et elle ne peut pas se justifier ; quelle humiliation pour elle et quel déshonneur jeté sur son bien-aimé ! Elle s’est discréditée par son comportement, comme Lot autrefois se détournant vers Sodome.
  • versets 8, 9 : Suit la rencontre avec les “filles de Jérusalem”, expression déjà signalée à deux reprises (2. 7 ; 3. 5). Maintenant, la bien-aimée leur fait part de sa peine et leur adresse une requête. Mais qui sont-elles pour mériter ce beau titre de “filles de Jérusalem” ? On peut penser que ce sont des âmes fidèles manifestant deux qualités :
  • elles craignent Dieu et en reçoivent un grand discernement spirituel ;
  • elles montrent de l’intérêt pour les circonstances d’autrui et savent partager la joie ou les peines de leurs semblables.

Cela contraste avec la droiture réelle mais rigide des gardes.

Ces jeunes filles trouvent dans la bien-aimée, et malgré son désarroi, une beauté morale qui les touche. Mise en confiance, la fiancée leur ouvre son cœur et les engage à chercher avec elle celui pour lequel elle est “malade d’amour”. Elle l’avait déjà été (2. 5) dans le sentiment d’être un vase trop petit pour contenir un si grand trésor. Ici, elle sent ce même vase se rompre d’avoir sans doute, par son attitude, brisé le cœur de son bien-aimé.

L’intervention des jeunes filles est remarquable d’intelligence : par deux simples questions, elles détachent la fiancée d’elle-même et reportent toutes ses pensées vers son bien-aimé :

Qui est-il pour être si différent des autres (5. 9) ?

Où est-il allé ? Qui d’autre que toi le saurait (6. 1) ?

La réponse de la bien-aimée va être un véritable hymne d’amour. Sa parole aura l’éloquence du cœur ; elle sera empreinte d’une chaleur communicative. Mais elle se refusera à comparer son bien-aimé à qui que ce soit.

L’aide apportée par ces jeunes filles de Jérusalem, leur intérêt pour une âme en détresse, n’est pas un épisode unique dans l’Écriture :

  • Pensons au baume qu’apportera le bon samaritain au voyageur “couvert de blessures” près de Jéricho, après la navrante impuissance du lévite et du sacrificateurLuc 10. 30-37.
  • Pensons encore à la rencontre des saintes femmes avec les anges quand elles viendront au sépulcre, honorer le corps de Jésus. Trop tard, leur sera-t-il répondu, il n’est pas ici, il est ressuscité : parole rassurante malgré le doux reprocheLuc 24. 1-12 ! Près du sépulcre, Jésus ressuscité les attendraMatthieu 28. 9.

Heureux ceux qui savent se tenir sur le chemin d’une âme désemparée comme ces indicateurs qui l’aident à renouer le contact avec le Seigneur !

3. Mon bien-aimé : versets 10-16 (1)

Le bien-aimé avait déjà fait plusieurs allusions aux traits de sa fiancée (4. 1-5, 9-15). A son tour, pour la première fois, celle-ci lui rend un témoignage remarquable. N’y cherchons pas une description chaleureuse de traits physiques attirants, mais plutôt, à travers ceux-ci, l’allusion aux qualités morales qui se dégagent de sa personne.

Dans les descriptions de la bien-aimée, sont assez souvent évoquées les merveilles de la terre d’Israël, ses montagnes, ses troupeaux sur les collines, ses sources d’eaux, ses jardins aux plants luxuriants et variés, anticipation de la beauté de l’épouse terrestre future dans sa patrie, centre d’attrait et de bénédiction de l’ère millénaire.

Quant aux figures et symboles rattachés à la description du bien-aimé, ils font souvent penser aux objets sacrés du temple ou aux joyaux de la royauté. Ici, la grandeur du roi Salomon n’est que le support d’une gloire plus merveilleuse qui capte notre attention, celle du Christ Jésus, comme homme dans la perfection morale de son abaissement ou dans l’éclat de son règne de paix.

Ce sera le point de vue envisagé dans les réflexions qui vont suivre.

  • verset 10 : D’emblée la fiancée s’arrête à la fraîcheur morale qui émane de toute la personne du bien-aimé : “blanc et vermeil”. Telle était la beauté de David quand il combattait contre Goliath1 Samuel 16. 12 ; 17. 42.
  • “Blanc” : seul Jésus manifeste sur la terre la pureté morale parfaite dans un homme ; il n’y a “point de péché en lui” 1 Jean 3. 5 ; “il n’a pas connu le péché”, “n’a pas commis de péché” 2 Corinthiens 5. 21 ; 1 Pierre 2. 22. Quand, sur la montagne, ses vêtements deviennent d’une extrême blancheur, comme de la neigeMarc 9. 3, trois disciples entrevoient un rayon de la gloire future de leur Maître. Mais, peu après, la pureté morale de Jésus brille dans l’acceptation silencieuse de l’humiliation, de la souffrance et de l’opprobre de la crucifixion.
  • “Vermeil” : comme le rubis est également signe de richesse, de consécration à Dieu : “Ses nazaréens étaient plus purs que la neige, plus blancs que le lait ; leur corps était plus vermeil que des rubis” Lamentations de Jérémie 4. 7. La consécration de Jésus le conduira jusqu’au sacrifice. Alors, la plus grande richesse n’est-elle pas dans la valeur rédemptrice de son sangÉphésiens 1. 7 ; 1 Pierre 1. 19 ?
  • “Porte-bannière” : donc celui qui marche le premier ; c’est aussi un centre de ralliement, honoré au-dessus de ses compagnonsPsaume 45. 8 ; Romains 8. 29 ; Hébreux 1. 9 ; 12. 2.

Cantique des cantiques 5

2Je dormais, mais mon cœur était réveillé. C’est la voix de mon bien-aimé qui heurte : Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma parfaite ! Car ma tête est pleine de rosée, mes boucles, des gouttes de la nuit. 3– Je me suis dépouillée de ma tuniquea, comment la revêtirais-je ? J’ai lavé mes pieds, comment les salirais-je ? –4Mon bien-aimé a avancé sa main par le guichet, et mes entrailles se sont émues à cause de lui. 5Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé, et de mes mains a dégoutté la myrrhe, et de mes doigts, la myrrhe limpide, sur les poignées du verrou. 6J’ai ouvert à mon bien-aimé, mais mon bien-aimé s’était retiré, il avait passé plus loin ; mon âme s’en était allée pendant qu’il parlait. Je le cherchai, mais je ne le trouvai pas ; je l’appelai, mais il ne me répondit pas. 7Les gardes qui font la ronde par la ville me trouvèrent ; ils me frappèrent, ils m’ont blessée ; les gardes des murailles m’ont ôté mon voile de dessus moi. 8Je vous adjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé, que lui direz-vous ? Que je suis malade d’amour.

9Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes ? Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, que tu nous adjures ainsi ?

10Mon bien-aimé est blanc et vermeil, un porte-bannière entre 10 000. 11Sa tête est un or très fin ; ses boucles sont flottantes, noires comme un corbeau ; 12ses yeux, comme des colombes près des ruisseaux d’eau, baignés dans le lait, bien enchâssésb ; 13ses joues, comme des parterres d’aromates, des corbeilles de fleurs parfumées ; ses lèvres, des lis distillant une myrrhe limpide ; 14ses mains, des rondelles d’or, où sont enchâssées des chrysolithes ; son ventre, un ivoire poli, couvert de saphirs ; 15ses jambes, des colonnes de marbre blanc, reposant sur des socles d’or fin ; son port, comme le Liban, distingué comme les cèdres ; 16son palais est plein de douceur, et toute sa personne est désirable. Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami, filles de Jérusalem !

Cantique des cantiques 6

1Où est allé ton bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes ? De quel côté ton bien-aimé s’est-il tourné ? et nous le chercherons avec toi.

2Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, aux parterres des aromates, pour paître dans les jardins et pour cueillir des lis. 3Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ; il paît parmi les lis.

4Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa, agréable comme Jérusalem, redoutable comme des troupes sous leurs bannières. 5Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent. Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres sur les pentes de Galaad ; 6tes dents, comme un troupeau de brebis qui montent du lavoir, qui toutes ont des jumeaux, et pas une d’elles n’est stérile ; 7ta joue est comme un quartier de grenade derrière ton voile. 8Il y a 60 reines, et 80 concubines, et des jeunes filles sans nombre : 9ma colombe, ma parfaite, est unique ; elle est l’unique de sa mère, la choisie de celle qui l’a enfantée. Les filles l’ont vue, et l’ont dite bienheureuse ; les reines aussi et les concubines, et elles l’ont louée.

10Qui est celle-ci qui apparaît comme l’aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil, redoutable comme des troupes sous leurs bannières ?

11Je suis descendu au jardin des noisettes, pour voir la verdure de la vallée, pour voir si la vigne bourgeonne, si les grenadiers s’épanouissent. 12Sans que je m’en aperçoive, mon âme m’a transporté sur les chars de mon peuple de franche volonté.

Notes

aou : manteau.
bd’autres : se tenant au milieu de l’abondance.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)