Cela contraste avec la droiture réelle mais rigide des gardes.
Ces jeunes filles trouvent dans la bien-aimée, et malgré son désarroi, une beauté morale qui les touche. Mise en confiance, la fiancée leur ouvre son cœur et les engage à chercher avec elle celui pour lequel elle est “malade d’amour”. Elle l’avait déjà été (2. 5) dans le sentiment d’être un vase trop petit pour contenir un si grand trésor. Ici, elle sent ce même vase se rompre d’avoir sans doute, par son attitude, brisé le cœur de son bien-aimé.
L’intervention des jeunes filles est remarquable d’intelligence : par deux simples questions, elles détachent la fiancée d’elle-même et reportent toutes ses pensées vers son bien-aimé :
Qui est-il pour être si différent des autres (5. 9) ?
Où est-il allé ? Qui d’autre que toi le saurait (6. 1) ?
La réponse de la bien-aimée va être un véritable hymne d’amour. Sa parole aura l’éloquence du cœur ; elle sera empreinte d’une chaleur communicative. Mais elle se refusera à comparer son bien-aimé à qui que ce soit.
L’aide apportée par ces jeunes filles de Jérusalem, leur intérêt pour une âme en détresse, n’est pas un épisode unique dans l’Écriture :
Heureux ceux qui savent se tenir sur le chemin d’une âme désemparée comme ces indicateurs qui l’aident à renouer le contact avec le Seigneur !
Le bien-aimé avait déjà fait plusieurs allusions aux traits de sa fiancée (4. 1-5, 9-15). A son tour, pour la première fois, celle-ci lui rend un témoignage remarquable. N’y cherchons pas une description chaleureuse de traits physiques attirants, mais plutôt, à travers ceux-ci, l’allusion aux qualités morales qui se dégagent de sa personne.
Dans les descriptions de la bien-aimée, sont assez souvent évoquées les merveilles de la terre d’Israël, ses montagnes, ses troupeaux sur les collines, ses sources d’eaux, ses jardins aux plants luxuriants et variés, anticipation de la beauté de l’épouse terrestre future dans sa patrie, centre d’attrait et de bénédiction de l’ère millénaire.
Quant aux figures et symboles rattachés à la description du bien-aimé, ils font souvent penser aux objets sacrés du temple ou aux joyaux de la royauté. Ici, la grandeur du roi Salomon n’est que le support d’une gloire plus merveilleuse qui capte notre attention, celle du Christ Jésus, comme homme dans la perfection morale de son abaissement ou dans l’éclat de son règne de paix.
Ce sera le point de vue envisagé dans les réflexions qui vont suivre.