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Le Cantique des cantiques
Sondez les Écritures - 5e année

Cantique des cantiques 2. 8 - 3. 5

Deuxième cantique : Réveil et détermination de l’amour

La bien-aimée est retournée chez elle et s’y est enfermée comme dans une retraite hivernale. Deux événements successifs vont alors se passer :

  • 1. L’arrivée de son bien-aimé qui la cherchait et l’invite, mais vainement, à le suivre pour découvrir le merveilleux renouveau printanier.
  • 2. Après le départ du bien-aimé, le réveil tardif de l’amour de la jeune femme ; elle sort à sa recherche, jusqu’à ce qu’elle l’ait trouvé et ramené dans la maison de sa mère.

S’agit-il seulement de songes, comme l’ont suggéré quelques commentateurs ? Nous ne le pensons pas. Voyons là plutôt la traduction d’expériences vécues dans un moment de refroidissement de l’amour. C’est plus conforme à l’esprit de ce livre et à la vision prophétique du retour du Messie vers son peuple Israël après une longue période de relations interrompues.

1. Retour du bien-aimé vers celle qui l’a quitté : 2. 8-14

La bien-aimée s’était repliée frileusement chez elle ; son amour s’était endormi. La communion peut quelquefois se perdre en un moment et ne se retrouver qu’au prix de profonds exercices. Ici, grâce à l’intervention du bien-aimé, tout va changer très vite : une voix lointaine, bien connue, une course bondissante qu’aucun obstacle n’arrête, un beau visage derrière le treillis de la fenêtre : il est là, avec d’étonnantes paroles : l’hiver – qui avait paralysé la jeune fille – est passé ; dehors c’est le printemps avec ses senteurs, ses chants, ses fruits qui ont mûri pendant l’hiver. Et pourtant, aux deux “Lève-toi, et viens”, la bien-aimée ne répond pas. Alors la voix se fait plus tendre, plus pressante : “ma colombe qui te tiens dans les fentes du rocher… montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix”. Pourquoi la fiancée se comporte-t-elle comme l’oiseau apeuré, blotti dans une retraite inaccessible à celui qui pourrait le menacer ? Quand elle répondra, il sera trop tard, le bien-aimé sera parti.

Qui n’évoquerait pas, à la lecture de cette scène, le message du Seigneur, au jour de sa résurrection, à Marie de Magdala éplorée, son appel au cœur des disciples d’Emmaüs découragés et assaillis par le doute, sa présentation aux onze disciples qui, peu avant, étaient dans le deuil et pleuraientMarc 16. 10-14 ; personne n’avait donc encore vu que toutes choses étaient désormais faites nouvelles ?

Pensons aussi à ce qu’évoquera pour le résidu de Juda persécuté, caché au désert, dans les rochers et les lieux escarpés, la voix de son Messie, accourant à son secours pour lui annoncer la fin de son épreuve et l’imminence du règne de paix.

Une même expérience n’est pas rare dans une vie chrétienne : l’épreuve peut conduire au repli sur soi et au découragement. On garde bien l’assurance de son salut (la valeur de l’œuvre de Christ symbolisée ici par la fente du rocherExode 33. 22), on s’y abrite encore, mais la sécurité est sans joie ni communion. Quel miracle quand la voix du Seigneur vient réveiller les affections et tout changer en un moment !

2. Les petits renards : 2. 15

Que sont les petits renards prédateurs ? Peut-être ces petits riens de la vie – occupation de soi, soucis, manque de vigilance – et “les petits renards” grappillent les prémices d’une récolte prometteuse, “nos vignes en fleurs” ; si la fleur disparaît, le fruit, symbole de joie, ne sera pas. “Seigneur, ne te soucies-tu pas de ce que ma sœur me laisse toute seule pour servir ?” Luc 10. 40 s’écrie Marthe, dans l’atmosphère paisible de Béthanie ; elle perd, dès lors, tout le bénéfice d’une bonne œuvre envers le Maître. Prenons garde aux petits renards ! Ici, le bien-aimé semble solliciter ceux qui pourraient l’aider à réveiller un élan d’amour brisé chez celle qu’il aime : “Prenez-nous…”

3. Viens, mon bien-aimé ! : 2. 16, 17

  • verset 16 : Enfin la bien-aimée est sortie de sa torpeur ; elle crie son amour : “Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui”. Quel accent possessif ! Elle dira plus loin : “Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi” (6. 3), et plus tard encore : “Je suis à mon bien-aimé, et son désir se porte vers moi” (7. 11). De rudes épreuves l’auront mûrie et elle sera plus réservée.

Par expérience, nous savons qu’il faut du temps pour accepter que nous aimons le Seigneur parce que lui nous a aimés le premier1 Jean 4. 19 et que “nous ne sommes plus à nous-mêmes car nous avons été achetés à prix” 1 Corinthiens 6. 19.

  • verset 17 : Suit ce fervent appel de la bien-aimée : Tourne-toi, reviens promptement ! Pourquoi ne vas-tu pas toi-même vers lui, jeune fille ? Tu sais bien que ton bien-aimé t’attend, paissant le troupeau parmi les lis jusqu’à ce que l’aube se lève. Longue attente pour lui, comme une nuit sans fin. Seigneur, que de fois t’ai-je fait attendre ainsi !

4. A la recherche du disparu : 3. 1-5

Vont suivre des nuits agitées, puis une recherche laborieuse ; c’est l’exercice pénible de celle qui ne trouve plus “celui qu’aime son âme” (répété à chaque verset : versets 1, 2, 3, 4) parce que sa recherche est mal conduite en trois points :

  • 1. Une mauvaise manière : sur son lit durant les nuits ; ne le veut-elle que pour l’associer à ses propres circonstances, sans “se renoncer soi-même” Luc 9. 23 pour suivre celui qu’elle dit aimer ?
  • 2. Dans un mauvais endroit. Se lever a été une bonne décision, semblable à celle du fils prodigueLuc 15. 18. Mais pourquoi chercher dans la ville celui qui paît son troupeau ? (2. 17).
  • 3. Auprès de mauvais indicateurs. Les gardes sont qualifiés pour assurer la sécurité, pas pour des problèmes de cœur. Il y a de la diligence chez cette jeune femme, mais pas de discernement ; par une telle démarche, en pleine nuit, elle ne peut que se déconsidérer ; les gardes sont tolérants ; plus tard ils seront plus sévères (5. 7). Humiliante expérience que celle-là.
  • 4. Dès qu’elle a passé plus loin, hors de la porte de la ville sans doute, elle trouve son bien-aimé.

Désormais elle ne lâche plus celui qui lui a tant manqué. Elle l’a saisi pour l’amener dans la maison de sa mère. Elle veut sans doute assurer une postérité à sa maison1. Sa démarche a l’énergie de celle de Ruth auprès de Boaz pour construire son avenir et celui de NaomiRuth 3 ; 4.

  • 5. Suit, à nouveau, l’adjuration aux filles de Jérusalem de ne pas réveiller un amour enfin retrouvé mais encore mal affermi.

Notes

1Prophétiquement, la mère c’est Israël (les 12 tribus jusqu’au royaume de Salomon). Une première fille est Samarie (le royaume des 10 tribus). La seconde fille est Jérusalem (symbole du royaume de Juda) représentée dans le Cantique des cantiques par la bien-aimée. Les filles de Jérusalem sont les villes du royaume de Juda (comp. Psaume 45. 15, 16).

Cantique des cantiques 2

8La voix de mon bien-aimé ! le voici qui vient, sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines. 9Mon bien-aimé est semblable à la gazelle, ou au faon des biches. Le voici, il se tient derrière notre mur, il regarde par les fenêtres, il regardea à travers les treillis. 10Mon bien-aimé m’a parlé, et m’a dit : Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens ! 11Car voici, l’hiver est passé, la pluie a cessé, elle s’en est allée ; 12les fleurs paraissent sur la terre, la saison des chants est arrivée, et la voix de la tourterelle s’entend dans notre pays ; 13le figuier embaume ses figues d’hiver, et les vignes en fleur exhalent leur parfum. Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens ! 14Ma colombe, [qui te tiens] dans les fentes du rocher, dans les cachettes des lieux escarpés, montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix ; car ta voix est douce, et ton visage est agréable. 15– Prenez-nous les renards, les petits renards qui ravagent les vignes, car nos vignes sont en fleur. –16Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui, qui paît parmi les lis, 17jusqu’à ce que l’aube se lève et que les ombres fuient. – Tourne-toib ; sois semblable, mon bien-aimé, à la gazelle ou au faon des biches sur les montagnes de Bétherc.

Cantique des cantiques 3

1Sur mon lit, durant les nuits, j’ai cherché celui qu’aime mon âme ; je l’ai cherché, mais je ne l’ai pas trouvé. 2– Je me lèverai maintenant, et je ferai le tour de la ville dans les rues et dans les places ; je chercherai celui qu’aime mon âme. – Je l’ai cherché, mais je ne l’ai pas trouvé. 3Les gardes qui font la ronde par la ville m’ont trouvée. Avez-vous vu celui que mon âme aime ? 4À peine avais-je passé plus loind, que j’ai trouvé celui qu’aime mon âme ; je l’ai saisi, et je ne l’ai pas lâché que je ne l’aie amené dans la maison de ma mère, et dans la chambre de celle qui m’a conçue.

5Je vous adjure, filles de Jérusalem, par les gazelles ou par les biches des champs, n’éveillez pas, ne réveillez pas [mon] amour, jusqu’à ce qu’elle le veuillee.

Notes

aou : se montre.
bqqs. : Reviens.
cou : coupées de ravins.
dhéb. : loin d’eux.
eou : qu’il ; litt. : ne réveillez pas l’amour, jusqu’à ce qu’il le veuille.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)