La fiancée, parée comme une princesse, est louée publiquement par les jeunes filles de Jérusalem (7. 2-6) ; le roi lui adresse ensuite un éloge privé (7. 7-10a). A son tour, la bien-aimée laisse éclater ses sentiments pour son futur époux qu’elle ne veut plus quitter (7. 10b-13 à 8. 1-4).
À deux reprises déjà le bien-aimé avait invité sa fiancée à le rejoindre (2. 10, 13 ; 4. 8). Et la voilà qui semble à nouveau s’enfuir. Les jeunes filles de Jérusalem la rappellent : “Reviens, Sulamithe” 1 ! Ayant appris à mieux la connaître et à l’apprécier, elles veulent la voir et l’accompagner à l’heure de sa gloire. À l’étonnement de la jeune fille (verset 7. 1 b), elles répondent : nous voudrions voir “comme la danse de deux bandes” (litt. : “Ma-ha-naïm”) 2. Un éclairage utile est apporté par la rencontre de Jacob avec les anges, à son retour au pays. Il savait qu’il serait bientôt confronté à la troupe d’Ésaü son frère. Quel réconfort pour lui que de voir l’armée des cieux accueillir sa toute petite troupe, de l’entendre lui souhaiter la bienvenue en Canaan et l’assurer de son secours ! Ici, le grand roi Salomon (roi de paix) est prêt à accueillir à son côté, dans le cortège royal, la Sulamithe (reine de paix, ou la pacifiée) 3. C’est l’événement que les jeunes filles de Jérusalem appellent de leurs vœux, pour que commencent les réjouissances publiques (danse).
C’est aussi, probablement, une allusion à la réunion future de tout Israël sous le sceptre du Messie avec ce double résultat :
Plusieurs fois déjà le bien-aimé avait loué la beauté de sa fiancée (4. 1-5, 9-11 ; 6. 4-7). Ici, les filles de Jérusalem s’expriment les premières (versets 1-5) suivies du roi lui-même (versets 6-9a).
La tête aux cheveux couleur de feu (pourpre) et bouclés conduit à cette comparaison avec la ceinture de végétation des riches pentes du Carmel5 (semblable à une parure royale) aux coloris variés et changeants au fil des saisons.
Les jeunes filles de Jérusalem relèvent dix traits de la beauté de la fiancée ; ils sont comme un reflet des attributs du bien-aimé (comp. 5. 10-16), un peu comme le visage de Moïse rayonnant d’avoir été longtemps dans la proximité de DieuExode 34. 29.
Le roi prend la parole pour louer de façon plus personnelle celle qui fait ses délices. Il la décrit sous trois figures symboliques et complémentaires :
Il la voit donc, lui aussi, comme revêtue des qualités propres du bien-aimé ; n’est-il pas, lui, comme ce pommier agréable par son ombre et par son fruit (2. 3) ? N’est-il pas le propriétaire de la vigne (1. 4 ; 8. 11) ? N’a-t-il pas aussi la majesté du palmier et du cèdre (5. 15) ? Quel bonheur pour lui de trouver dans l’amour de celle qui s’attache à sa personne des fruits de ce qu’elle a trouvé en lui !
La cérémonie du mariage est proche désormais, d’où cette association de pensée avec l’atmosphère joyeuse de la fête des tabernacles : les rameaux des palmiers sont cueillis, les fruits sont récoltés et rassemblés pour la célébration de la fête qui couronne l’année, dans l’allégresse générale.
Il faudra attendre l’inauguration du règne de paix pour que se réalisent, en pratique, l’union du Messie avec son épouse terrestre et la vraie fête des tabernacles.