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Le Cantique des cantiques
Sondez les Écritures - 5e année

Cantique des cantiques 7. 1 - 8. 4

Cinquième cantique : Témoignage et intimité de l’amour

La fiancée, parée comme une princesse, est louée publiquement par les jeunes filles de Jérusalem (7. 2-6) ; le roi lui adresse ensuite un éloge privé (7. 7-10a). A son tour, la bien-aimée laisse éclater ses sentiments pour son futur époux qu’elle ne veut plus quitter (7. 10b-13 à 8. 1-4).

1. Reviens, Sulamithe : 7. 1

À deux reprises déjà le bien-aimé avait invité sa fiancée à le rejoindre (2. 10, 13 ; 4. 8). Et la voilà qui semble à nouveau s’enfuir. Les jeunes filles de Jérusalem la rappellent : “Reviens, Sulamithe” 1 ! Ayant appris à mieux la connaître et à l’apprécier, elles veulent la voir et l’accompagner à l’heure de sa gloire. À l’étonnement de la jeune fille (verset 7. 1 b), elles répondent : nous voudrions voir “comme la danse de deux bandes” (litt. : “Ma-ha-naïm”) 2. Un éclairage utile est apporté par la rencontre de Jacob avec les anges, à son retour au pays. Il savait qu’il serait bientôt confronté à la troupe d’Ésaü son frère. Quel réconfort pour lui que de voir l’armée des cieux accueillir sa toute petite troupe, de l’entendre lui souhaiter la bienvenue en Canaan et l’assurer de son secours ! Ici, le grand roi Salomon (roi de paix) est prêt à accueillir à son côté, dans le cortège royal, la Sulamithe (reine de paix, ou la pacifiée) 3. C’est l’événement que les jeunes filles de Jérusalem appellent de leurs vœux, pour que commencent les réjouissances publiques (danse).

C’est aussi, probablement, une allusion à la réunion future de tout Israël sous le sceptre du Messie avec ce double résultat :

  • la joie du règne (danse),
  • la paix retrouvée (Sulamithe) sur cette terre longtemps déchirée.

2. Louanges adressées à la bien-aimée : 7. 2-10a

Plusieurs fois déjà le bien-aimé avait loué la beauté de sa fiancée (4. 1-5, 9-11 ; 6. 4-7). Ici, les filles de Jérusalem s’expriment les premières (versets 1-5) suivies du roi lui-même (versets 6-9a).

Louanges des filles de Jérusalem : versets 1-5

  • versets 1, 2 : Elles sont impressionnées par la majesté princière du port et de la marche de la bien-aimée (hanche, pied). Elles lui souhaitent, ensuite, bonheur (vin) et abondance de bien, ou fécondité (froment). Il faut y voir surtout des qualités morales ; on retrouve cette pensée dans la parole de Jésus à la Samaritaine : la parole de vie reçue par celui qui croit, devient en lui “une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle” Jean 4. 14. Plus loin, il dira de celui qui croit que “des fleuves d’eau vive couleront de son sein” Jean 7. 38.
  • versets 3-5 : La description qui suit a surtout, à nouveau, une portée prophétique avec des allusions aux particularités géographiques d’Israël : dans le regard (les yeux) de la fiancée, on retrouve le calme et la beauté d’étangs4 dans lesquels se reflète le bleu du ciel ; le regard a aussi la profondeur des eaux, profondeur de perception (celle d’une Marie, seule aux pieds de Jésus, l’oignant pour le jour de sa sépulture) Jean 12. 3.

La tête aux cheveux couleur de feu (pourpre) et bouclés conduit à cette comparaison avec la ceinture de végétation des riches pentes du Carmel5 (semblable à une parure royale) aux coloris variés et changeants au fil des saisons.

Les jeunes filles de Jérusalem relèvent dix traits de la beauté de la fiancée ; ils sont comme un reflet des attributs du bien-aimé (comp. 5. 10-16), un peu comme le visage de Moïse rayonnant d’avoir été longtemps dans la proximité de DieuExode 34. 29.

Louange du bien-aimé : versets 6-9a

Le roi prend la parole pour louer de façon plus personnelle celle qui fait ses délices. Il la décrit sous trois figures symboliques et complémentaires :

  • le palmier, au port élancé et majestueux ;
  • les grappes de la vigne et le vin, qui donnent la joie ;
  • les pommes dont on apprécie la saveur.

Il la voit donc, lui aussi, comme revêtue des qualités propres du bien-aimé ; n’est-il pas, lui, comme ce pommier agréable par son ombre et par son fruit (2. 3) ? N’est-il pas le propriétaire de la vigne (1. 4 ; 8. 11) ? N’a-t-il pas aussi la majesté du palmier et du cèdre (5. 15) ? Quel bonheur pour lui de trouver dans l’amour de celle qui s’attache à sa personne des fruits de ce qu’elle a trouvé en lui !

La cérémonie du mariage est proche désormais, d’où cette association de pensée avec l’atmosphère joyeuse de la fête des tabernacles : les rameaux des palmiers sont cueillis, les fruits sont récoltés et rassemblés pour la célébration de la fête qui couronne l’année, dans l’allégresse générale.

Il faudra attendre l’inauguration du règne de paix pour que se réalisent, en pratique, l’union du Messie avec son épouse terrestre et la vraie fête des tabernacles.

Notes

1 “Reviens, revenez !” Combien de fois l’Éternel fait interpeller ainsi son peuple par les prophètes (Ésaïe 44. 22 ; Jérémie 3. 12 ; 4. 1 ; Joël 2. 12, 13).
2voir Genèse 32. 2, note : Mahanaïm = deux armées ou deux camps.
3En hébreu Sulamithe est le féminin de Salomon, roi de paix.
4Hesbon est l’ancienne capitale de Sihon, roi des Amoréens (Nombres 21. 25, 26) ; elle devient héritage de Ruben (Josué 13. 17) puis ville de Lévites (Josué 21. 39).
5Carmel, en hébreu : champ fertile.

Cantique des cantiques 7

1Reviens, reviens, Sulamithe ! reviens, reviens, et que nous te voyions. – Que verriez-vous dans la Sulamithe ? – Comme la danse de deux bandes.

2Que tes pieds sont beaux dans ta chaussure, fille de prince ! Les contours de tes hanches sont comme des joyaux, ouvrage des mains d’un artiste. 3Ton nombril est une coupe arrondie, où le vin aromatique ne manque pas ; ton ventre, un tas de froment, entouré de lis. 4Tes deux seins sont comme deux faons jumeaux d’une gazelle. 5Ton cou est comme une tour d’ivoire ; tes yeux sont comme les étangs [qui sont] à Hesbon, vers la porte de Bath-Rabbim ; ton nez est comme la tour du Liban, qui regarde vers Damas ; 6ta tête, sur toi, comme le Carmel, et les cheveux de ta tête comme la pourpre. Un roi est enchaîné par [tes] boucles. 7Que tu es belle, et que tu es agréable, mon amour, dans tes délices ! 8Ta taille ressemble à un palmier, et tes seins à des grappes. 9J’ai dit : Je monterai sur le palmier, je saisirai ses rameaux ; et que tes seins soient comme les grappes de la vigne, et le parfum de ton nez comme des pommes, 10et ton palais comme le bon vin,­… a

Qui coule aisément pour mon bien-aimé, [et] qui glisse sur les lèvres de ceux qui s’endorment.
11Je suis à mon bien-aimé, et son désir se porte vers moi. 12– Viens, mon bien-aimé, sortons aux champs, passons la nuit dans les villages. 13Nous nous lèverons dès le matin, [pour aller] aux vignes ; nous verrons si la vigne bourgeonne, si la fleur s’ouvre, si les grenadiers s’épanouissent : là je te donnerai mes amours. 14Les mandragores donnent [leur] parfum ; et à nos portes il y a tous les fruits exquis, nouveaux et anciens : mon bien-aimé, je les ai gardés pour toi !

Cantique des cantiques 8

1Oh ! que tu aies été pour moi comme un frère qui ait sucé les mamelles de ma mère ! Si je te trouvais dehors, je t’embrasserais, sans qu’on m’en méprise. 2Je t’amènerais, je t’introduirais dans la maison de ma mère : tu m’instruiraisb ; je te ferais boire du vin aromatisé, du jus de mes grenades. 3Sa main gauche serait sous ma tête, et sa droite m’embrasserait !

4Je vous adjure, filles de Jérusalem, pourquoi éveilleriez-vous, et pourquoi réveilleriez-vous [mon] amour, avant qu’elle le veuillec !

Notes

ala Sulamithe interrompt ici.
bou : elle m’instruirait.
cou : qu’il ; litt. : ne réveillez pas l’amour, jusqu’à ce qu’il le veuille.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)