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Le Cantique des cantiques
Sondez les Écritures - 5e année

Cantique des cantiques 5. 2 - 6. 12

Quatrième cantique : Défaillance et restauration de l’amour

Ce quatrième poème commence par une défaillance de la bien-aimée plus sérieuse que les deux épisodes précédents (2. 10-14 ; 3. 1, 2). À la voix de son bien-aimé, sa conscience est réveillée ; elle se lève, mais trop tard et s’élance dans une recherche angoissée et douloureuse. Sa rencontre avec les jeunes filles compréhensives de Jérusalem est salutaire : elle les écoute, puis leur brosse un tableau de celui qu’elle a perdu, dans un langage riche et expressif. Suivent les retrouvailles avec le bien-aimé qui, à son tour, exalte le charme de sa fiancée.

1. Le sursaut d’un amour endormi : 5. 2-6a

  • verset 2 : Le repas de fête achevé, les invités partis, la bien-aimée s’en est allée seule chercher un lieu de repos. La voilà assoupie, d’un sommeil inquiet et agité : sa conscience est endormie, mais son cœur souffrant. Qu’est-il advenu des “eaux vives” de l’amour (4. 15) ? Un filet coule encore mais, loin du bien-aimé, la source est tarie.

Cela peut venir très vite ; pensons à l’abandon du premier amour d’ÉphèseApocalypse 2. 4 ! N’est-ce pas aussi l’histoire de plus d’un croyant ? On suivait avec intérêt toutes les réunions d’assemblée et on s’en allait comblé ; puis de petits heurts ont blessé, on a cru que l’attitude des autres changeait, et tout a basculé ; l’amour s’est refroidi, on s’en est allé sans prendre conscience que l’essentiel du changement était peut-être dans son propre cœur. On se cristallise alors sur des circonstances secondes, sans reconnaître que l’âme a perdu la jouissance de son Seigneur. Heureusement, Lui ne change pas, ni dans ses compassions, ni dans son amour. La suite de notre lecture va l’illustrer.

Survient le bien-aimé : pas le souverain dans son palais (1. 12) ni le roi couronné (3. 11) ou dans son jardin (5. 1), mais un roi laissé seul dehors, dans la nuit, à l’image de Jésus dans l’évangileJean 7. 53 ; 8. 1. Voyageur fatigué, il cherche un abri, heurte à une porte fermée de l’intérieur comme à LaodicéeApocalypse 3. 20 ; il donne encore à sa bien-aimée quatre titres de tendresse dont celui-là : “ma parfaite” ! Qui l’aurait dit dans de telles circonstances ?

À mots couverts, il évoque le froid, la rosée, qu’il lui a fallu affronter pour retrouver la fiancée. Nous aimons voir dans le bien-aimé quelques vertus du bon berger cherchant sa brebis “jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée” Luc 15. 4.

  • verset 3 : La jeune fille n’est pas prête à recevoir son visiteur, pas disposée à tout abandonner pour lui. Trois signes du déclin de son amour sont manifestes :
  • d’abord deux excuses bien mesquines (verset 3) ;
  • ensuite les “je, j’ai, me, ma, mes”, autant de signes de l’occupation de soi (verset 3) ;
  • enfin un manque de discernement inquiétant du lieu où le bien-aimé est parti (verset 6.).

Pourquoi cette attitude de la fiancée ? parce que son cœur n’est plus “le jardin” de son bien-aimé comme hier, mais la triste chambre du repli sur soi d’aujourd’hui.

  • versets 4-6a : Quand son fiancé a appelé, la bien-aimée s’est excusée ; quand il a heurté, elle n’a pas ouvert ; alors, il glisse sa main à l’intérieur pour atteindre le loquet de la porte. La jeune fille suit cette main du regard ; ses entrailles sont émues ; elle se lève aussitôt, mais cet appel silencieux était aussi un adieu. Quand elle ouvre enfin sa porte, le bien-aimé s’en est allé ; la main de la jeune fille est tout imprégnée de la myrrhe limpide – la plus pure – qui reste sur les poignées du verrou. Elle va réaliser bientôt que, comme la myrrhe mêle son goût amer à son parfum embaumé, les souffrances et les larmes du repentir peuvent accompagner le baume d’un amour retrouvé. Le message de son bien-aimé traduisait un amour fidèle, sans faille ; elle avait déjà refusé une première invitation à sortir avec lui (2. 8-17 à 3. 1) car elle la jugeait prématurée ; maintenant que son bien-aimé voulait entrer, pour trouver un refuge sous son toit, dans son cœur, elle avait estimé le moment inopportun et l’avait laissé partir.

Dans l’évangile, les invités du grand souper de la grâce présentent les mêmes excuses : l’invitation vient trop tôt ; elle vient ensuite au mauvais moment ; on viendra bien au grand souper, mais un peu plus tard. Plus tard ? Erreur, car le cœur sera pris ailleursLuc 14. 16-20. C’est très grave dans cette parabole, car “la moisson est passée, l’été est fini, et nous ne sommes pas sauvés”, comme le dit le prophèteJérémie 8. 20.

Pour un croyant, perdre une relation d’intimité avec le Seigneur peut conduire à une défaillance humiliante : voyez Pierre, se chauffant à quelques pas de son Maître et le reniant trois foisLuc 22. 55-61 ; voyez aussi les deux disciples d’Emmaüs, ou encore ThomasLuc 24. 13-15 ; Jean 20. 24-29 ; comme on devient vite lâche, amer ou incrédule quand on a perdu Jésus ! Mais, comme le bien-aimé du Cantique des cantiques, ce Maître merveilleux vient susciter chez les siens, par un seul geste, un sursaut d’amour et de foi : un regard sur Pierre, et voilà des larmes amères et la confession qui suivra ; les mains qui rompent le pain, et les deux disciples découvrent les marques des blessures et l’amour de la croix ; le côté blessé offert à la main qui veut toucher avant de croire, et l’incrédulité est vaincue, comme autrefois la main du bien-aimé avait cherché la poignée intérieure de la porte, et les entrailles de la jeune fille s’en étaient émues.

Salutaire étape pour la fiancée, mais que le chemin sera long jusqu’à la pleine restauration et au retour de la communion !

Sérieuse leçon pour chacun de nous. Ne laissons pas Jésus “passer plus loin” quand il frappe à la porte de notre cœur qui s’est fermé. Ne disons pas : « Seigneur nous t’aimons toujours », si nous ne sommes pas prêts à tout laisser pour lui quand il appelle.

Cantique des cantiques 5

2Je dormais, mais mon cœur était réveillé. C’est la voix de mon bien-aimé qui heurte : Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma parfaite ! Car ma tête est pleine de rosée, mes boucles, des gouttes de la nuit. 3– Je me suis dépouillée de ma tuniquea, comment la revêtirais-je ? J’ai lavé mes pieds, comment les salirais-je ? –4Mon bien-aimé a avancé sa main par le guichet, et mes entrailles se sont émues à cause de lui. 5Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé, et de mes mains a dégoutté la myrrhe, et de mes doigts, la myrrhe limpide, sur les poignées du verrou. 6J’ai ouvert à mon bien-aimé, mais mon bien-aimé s’était retiré, il avait passé plus loin ; mon âme s’en était allée pendant qu’il parlait. Je le cherchai, mais je ne le trouvai pas ; je l’appelai, mais il ne me répondit pas. 7Les gardes qui font la ronde par la ville me trouvèrent ; ils me frappèrent, ils m’ont blessée ; les gardes des murailles m’ont ôté mon voile de dessus moi. 8Je vous adjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé, que lui direz-vous ? Que je suis malade d’amour.

9Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes ? Ton bien-aimé qu’est-il de plus qu’un autre bien-aimé, que tu nous adjures ainsi ?

10Mon bien-aimé est blanc et vermeil, un porte-bannière entre 10 000. 11Sa tête est un or très fin ; ses boucles sont flottantes, noires comme un corbeau ; 12ses yeux, comme des colombes près des ruisseaux d’eau, baignés dans le lait, bien enchâssésb ; 13ses joues, comme des parterres d’aromates, des corbeilles de fleurs parfumées ; ses lèvres, des lis distillant une myrrhe limpide ; 14ses mains, des rondelles d’or, où sont enchâssées des chrysolithes ; son ventre, un ivoire poli, couvert de saphirs ; 15ses jambes, des colonnes de marbre blanc, reposant sur des socles d’or fin ; son port, comme le Liban, distingué comme les cèdres ; 16son palais est plein de douceur, et toute sa personne est désirable. Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami, filles de Jérusalem !

Cantique des cantiques 6

1Où est allé ton bien-aimé, ô la plus belle parmi les femmes ? De quel côté ton bien-aimé s’est-il tourné ? et nous le chercherons avec toi.

2Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, aux parterres des aromates, pour paître dans les jardins et pour cueillir des lis. 3Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ; il paît parmi les lis.

4Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa, agréable comme Jérusalem, redoutable comme des troupes sous leurs bannières. 5Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent. Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres sur les pentes de Galaad ; 6tes dents, comme un troupeau de brebis qui montent du lavoir, qui toutes ont des jumeaux, et pas une d’elles n’est stérile ; 7ta joue est comme un quartier de grenade derrière ton voile. 8Il y a 60 reines, et 80 concubines, et des jeunes filles sans nombre : 9ma colombe, ma parfaite, est unique ; elle est l’unique de sa mère, la choisie de celle qui l’a enfantée. Les filles l’ont vue, et l’ont dite bienheureuse ; les reines aussi et les concubines, et elles l’ont louée.

10Qui est celle-ci qui apparaît comme l’aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil, redoutable comme des troupes sous leurs bannières ?

11Je suis descendu au jardin des noisettes, pour voir la verdure de la vallée, pour voir si la vigne bourgeonne, si les grenadiers s’épanouissent. 12Sans que je m’en aperçoive, mon âme m’a transporté sur les chars de mon peuple de franche volonté.

Notes

aou : manteau.
bd’autres : se tenant au milieu de l’abondance.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)