L’apôtre Paul nous invite à nous réjouir. Plus qu’une exhortation, c’est un véritable commandement, car la joie dépend de l’obéissance. Pour être véritablement joyeux, non seulement nous devons croire et aimer le Seigneur, mais encore lui obéirJean 15. 9-11 ; 1 Pierre 1. 8. La joie chrétienne sans amour et sans foi n’existe pas.
La joie est une émotion profonde de l’âme qui s’extériorise et qui est communicativeEsther 8. 15, 16 ; Proverbes 11. 10. L’homme naturel recherche la joie avidement et vainementJob 20. 5 ; Proverbes 14. 13. Elle est un fruit produit par le Saint EspritRomains 14. 17 dès la conversion. Elle n’est pas l’apanage de quelques chrétiens spirituellement avancés. Non, elle est une nécessité pour chaque croyant, car elle s’oppose aux murmures et à la propre volonté. Nous avons tous besoin de joie pour accomplir nos tâches, sinon la force nous manque : “La joie de l’Éternel sera votre force” Néhémie 8. 10. Il est évident que nous ne pouvons pas nous réjouir de toutes les circonstances de la vie. Les épreuves existent. Mais même au milieu des difficultés, on peut trouver des sujets de joie, si on les cherche dans le SeigneurPhilippiens 4. 4 et dans sa Parole1Jérémie 15. 16. Et s’ils ne peuvent plus être goûtés, le Seigneur est là pour nous fortifierActes 23. 3 11 ; 2 Timothée 4. 17.
Rien ne produit la joie comme la communion avec Dieu dans la prière. Quelqu’un a dit : “On se réjouit davantage quand on prie plus”. Comme la joie, la prière est une nécessité : elle permet de connaître la volonté de Dieu et nous prévient des tentationsMatthieu 26. 41. L’apôtre demande de prier sans cesse. Cela ne veut pas dire que nous devons être sur nos genoux toute la journée. Prier sans cesse signifie que nous devons être continuellement dans un esprit de prière ; pas seulement en temps de nécessité, mais en toutes circonstances. Cela est possible, puisque le ciel reste toujours ouvert. Prier sans cesse, c’est aussi profiter de chaque moment libre pour s’adresser à Dieu.
Nous sommes exhortés à prier les uns pour les autresJacques 5. 16. La prière d’intercession est la meilleure expression de notre amour pour les autres. Comme ces personnes ne savent pas que nous prions pour elles, elles ne sont pas redevables.
La joie conduit à la prière et la prière mène à la reconnaissance. Les hommes invitent à la contestation pour revendiquer ce qu’ils appellent leurs droits, en oubliant leurs devoirs envers Dieu. L’apôtre ne demande pas de rendre grâces pour toutes choses, mais “en toutes choses”, parce que “toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu” Romains 8. 28. En effet, il est possible de trouver un sujet de reconnaissance en toutes circonstances, ne serait-ce que parce que nous avons le privilège d’être des enfants de Dieu.
La joie, la prière et la reconnaissance sont trois caractères chrétiens inséparables. Ils sont accompagnés d’une autre triade : “toujours”, “sans cesse”, “en toutes choses”, une plénitude vers laquelle nous devons tendre, car, comme dit l’apôtre, telle est la volonté de Dieu dans le Christ Jésus à notre égard.
L’apôtre en vient maintenant à mettre en garde les croyants contre un comportement négatif. Il leur enjoint de ne pas éteindre l’Esprit, c’est-à-dire de ne pas empêcher l’Esprit d’agir2. On peut entraver l’action de l’Esprit de mille manières. Comme un souffle éteint une bougie, une critique ou une remarque mal placées peuvent entraver l’action de l’Esprit. On peut aussi éteindre l’Esprit en confiant à un croyant des responsabilités qui sont au-delà de ses capacités spirituelles. Enfin, la plus grande entrave à l’action de l’Esprit est l’indifférence envers un service accompli pour le Seigneur. Comme croyants, nous devons tous encourager la pleine expression des dons spirituels pour le profit du corps de Christ.
“Mépriser les prophéties” signifie qu’on les compte pour rien, qu’elles sont négligeables. Aujourd’hui, le ministère des prophètes consiste à appliquer la parole de Dieu aux besoins que l’Esprit de Dieu leur fait discerner dans l’Église. Le prophète peut être employé par l’Esprit de Dieu pour avertir d’un événement futur (comme par exemple en Actes 11. 27, 28), mais il est avant tout et surtout un homme qui “parle aux hommes pour l’édification, et l’exhortation, et la consolation” 1 Corinthiens 14. 3.
L’enseignement de l’apôtre avait fortement marqué les croyants auxquels il s’adresse ici. On peut penser que certains d’entre eux ne s’attachaient qu’aux paroles de Paul et méprisaient celles des prophètes que Dieu avait suscités au sein de l’assemblée de Thessalonique.
Quand une voix prophétique et authentique se fait entendre dans l’assemblée, prenons garde, surtout quand elle nous dérange. A cela, trois réactions : la critique ou l’indifférence pour faire taire la conscience, ou, au contraire, l’obéissance à Dieu qui parle. Les conséquences sont tragiques pour celui qui n’écoute pas ce que l’Esprit dit aux assemblées, mais heureuses pour celui qui écouteApocalypse 2. 7. La critique, comme l’indifférence, entrave l’action de l’Esprit au travers d’un serviteur. Découragé, il peut en venir à agir avec ses propres forces et sa propre intelligence, ce qui n’est jamais à la gloire de Dieu.
Le terme “éprouver” signifie discerner, mettre à l’épreuve, scruter, examiner, dans le but d’approuver. Certes, il faut vérifier si tout ce qui est dit ou écrit est conforme aux Écritures, mais on ne peut le faire sans le secours de l’Esprit de Dieu et à la foi qui seule, donne des certitudesHébreux 11. 1. Il ne suffit pas de se forger une conviction personnelle sur telle ou telle déclaration. Il faut que d’autres croyants fidèles arrivent aux mêmes conclusions sur la base de la parole de Dieu. “Que les prophètes parlent, deux ou trois, et que les autres jugent” 1 Corinthiens 14. 29. Notez qu’il n’est pas nécessaire au croyant de tout expérimenter et éprouver par lui-même, si des croyants fidèles l’ont fait avant lui : doctrines, lectures, etc.
Pour examiner ce qui est dit (ou écrit) par des chrétiens, il est nécessaire de trouver un point de référence. Il n’en existe qu’un : la Bible, seule norme de véritéProverbes 22. 21. On ne peut donc faire appel à la parole de Dieu qu’en la comparant avec elle-même2 Pierre 1. 20. Tout vérifier à la lumière des Écritures est le devoir de chaque croyant. Les Béréens l’avaient bien compris. Ils examinaient chaque jour les Écritures pour voir si ce que Paul et ses compagnons enseignaient était conforme à ce qui est écritActes 17. 11. Cet examen n’est pas réservé aux docteurs. Il est à la portée de chacun, même des petits enfants dans la foi1 Jean 2. 18, 20. Aujourd’hui, trop de croyants sont enclins à accepter ce qu’on leur enseigne, sans prendre le temps d’en rechercher la confirmation dans les Écritures. Prenons garde ! Certains faux docteurs sont subtils et peuvent être très persuasifsActes 20. 30.
Il est donc important de tester toutes choses à la lumière de la parole de Dieu, non pour chercher le mal comme une fin en soi, mais pour en dégager le bien. C’est la démarche constructive enseignée dans le N.T. : “Bien-aimés, ne croyez pas tout esprit, mais éprouvez les esprits pour voir s’ils sont de Dieu, car beaucoup de faux prophètes sont sortis dans le monde” 1 Jean 4. 1 ; “éprouvant ce qui est agréable au Seigneur” Éphésiens 5. 27.
Quand on parle dans l’assemblée, il n’est pas possible, même aux serviteurs de Dieu les plus doués par l’Esprit, d’exposer la parole de Dieu dans toute sa beauté, sa grandeur, sa précision. Des expressions maladroites, des pensées qu’on regrette ensuite, peuvent échapper, surtout quand on parle beaucoup. Comme auditeurs, mais aussi comme lecteurs, notre devoir est de retenir ce qui bon. Cela ne signifie pas que toutes les choses que nous devons laisser de côté sont nécessairement mauvaises ; elles sont souvent futiles ou inutiles. Il est donc important d’examiner avec un esprit constructif ce qui est dit ou écrit, sous peine de tout critiquer et finalement d’être incapable de retenir ce qui est bon.
L’apôtre ne peut pas terminer le sujet sans faire mention du mal dont nous devons nous abstenir. S’il faut tenir ferme au bien, nous devons avoir le mal en horreurRomains 12. 9. Le mal doit être rejeté sous toutes ses formes. Il peut se présenter sous les aspects les plus grossiers comme les plus attractifs. Celui qui accepte un compromis dans l’enseignement de fausses doctrines n’est pas loin de tomber dans les mêmes erreurs.
Dans les versets 16 à 22, l’apôtre Paul indique la seule voie à suivre dans l’examen de ce qui est dit dans l’assemblée chrétienne. N’oublions jamais qu’un état spirituel caractérisé par la joie, la prière et la reconnaissance, est une condition essentielle pour ne pas errer dans cette démarche, et pour obtenir des certitudes. Rien n’est laissé au jugement personnel. Le point de référence restera toujours la parole de Dieu.