Dans cette section, Paul décrit une série de contrastes qui soulignent les différences entre les croyants et les incrédules.
Les enfants de Dieu sont tous des fils de la lumière et des fils du jour (verset 5). Selon cette expression idiomatique, un homme est dit fils de l’influence qui domine ou détermine son caractère. Ainsi Barnabas est appelé “fils de consolation” Actes 4. 36, c’est-à-dire l’homme qui console et Judas, “le fils de perdition” Jean 17. 12, parce qu’il était entièrement dominé par Satan.
La condition chrétienne est généralement associée à la lumière dans le N.T. Appelé des ténèbres à la lumière1 Pierre 2. 10, le croyant est lumière dans le SeigneurÉphésiens 5. 8 et il marche dans la lumière1 Jean 1. 7. Comme fils de la lumière, il est “du jour”. C’est la sphère dans laquelle il vit et où il se meut, en opposition avec les ténèbres morales dans lesquelles les hommes sont plongés.
Le Seigneur va revenir. Préparons-nous en vivant chaque jour en fonction de ce grand événement, non en dormant comme le reste des hommes inconscients des dangers, mais en restant vigilants. Vivons avec sobriété, non dans une excitation fébrile, en gardant le contrôle de nos sens. Une armée qui dort est vaincue d’avance. Celle qui s’enivre est près de la défaite.
Pour repousser les œuvres des ténèbres, il ne suffit pas d’être éveillé et de rester sobre. Il faut encore se protéger des assauts de l’ennemi en revêtant une cuirasse. Sans cesse et partout, nous avons besoin de protection. La cuirasse du chrétien a deux faces : à l’extérieur, la foi brille ; sur la face intérieure, l’amour, qui vient du Seigneur, rayonne. “C’est ici la victoire qui a vaincu le monde, savoir notre foi” 1 Jean 5. 4. “L’amour est fort comme la mort” Cantique des cantiques 8. 6.
La cuirasse protège plusieurs organes vitaux, spécialement le cœur. La panoplie du chrétien1 comprend aussi le casque de l’espérance du salut pour protéger le siège de son esprit et de son intelligence. L’espérance d’être un jour avec le Seigneur permet d’élever la tête sans crainte au milieu de la bataille.
Le soldat chrétien ne porte pas une cuirasse et un casque pour la parade. Il n’appartient pas à l’armée de réserve : il est engagé dans le service actif. En rapport avec l’attente du Seigneur, ses armes sont défensives2, mais elles sont éprouvées. Elles le protègent contre l’infiltration des puissances spirituelles de méchanceté qui se manifesteront particulièrement dans les derniers temps.
Quand revêtir la cuirasse et mettre le casque ? Une fois la bataille engagée ? Ce serait trop tard. Non, on revêt la cuirasse et on porte les armes avant de rencontrer l’ennemi, c’est-à-dire en se nourrissant de la parole de Dieu et en se confiant dans ses promesses, sûres et certaines. Si un soldat chrétien s’égare dans les ténèbres, il n’a pas d’excuse. Il a mal lu sa carte, c’est-à-dire la parole de Dieu qui est “la sûre norme des paroles de vérité” Proverbes 22. 21.
Bien que nous ne vivions plus sous la loi, nous avons besoin de frontières. Les franchir nous entraîne sur le territoire de l’ennemi, dans sa zone d’influence. Mais gardons-nous d’utiliser nos énergies pour faire la guerre aux frères. Le croyant lutte contre les puissances des ténèbres, non contre des hommes. L’enjeu est de taille, mais le Seigneur donne les forces nécessaires pour remporter la victoire. Quelque redoutable que soit sa puissance, Satan est un ennemi vaincu : “Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde” 1 Jean 4. 4.
Le verset 9 est important pour montrer les deux aspects de la venue du Seigneur. Le jour du Seigneur, annoncé par les prophètes de l’A.T., est en rapport avec la colère et le jugement de Dieu qui s’exerceront pendant la grande tribulation. Comme fils de lumière, nous ne sommes pas destinés à la colère de Dieu, mais à posséder le salut3. La mort ne nous privera pas de cette gloire et de cette délivrance finale par “notre Seigneur Jésus Christ”. Que nous soyons morts ou encore vivants à sa venue, nous vivrons ensemble avec le Seigneur (verset 10), gardés “de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière” Apocalypse 3. 10 et délivrés “de la colère qui vient” (1. 10).
En regard d’un si grand salut, l’apôtre demande aux Thessaloniciens de s’exhorter l’un l’autre, c’est-à-dire de cultiver les contacts personnels4, soit pour donner de l’aide, soit pour en recevoir (verset 11). Exhorter signifie en grec “appeler à côté de soi”. Celui qui s’y trouve appelé est un avocat, un consolateur. L’exhortation n’a pas d’abord le sens de répréhension qu’on lui prête parfois. Exhorter, c’est être pour mon frère ce que le Saint Esprit est pour moi. Le but est toujours la sanctificationColossiens 3. 16. Ce service réclame des capacités particulières, accompagnées de bonté et de la connaissance de la parole de Dieu, comme de l’âme humaineRomains 15. 14-16.
S’édifier l’un l’autre, chacun en particulier (verset 11), c’est toujours chercher à construire pour progresser ensemble. Comme dans la construction d’une maison où tous les corps de métier sont mis à contribution, l’édification mutuelle fait appel à tous les dons pour que l’Assemblée puisse croître.
Affermir et exhorter, voilà la mission que Paul avait confiée à Timothée en l’envoyant à Thessalonique (3. 2). L’apôtre donne le même objectif aux Thessaloniciens.
Le salut est révélé dans les Écritures sous un triple aspect :