Paul demande que Dieu sanctifie entièrement les Thessaloniciens, dans leur esprit, leur âme et leur corps. Remarquez l’ordre divin : esprit, âme et corps. Lorsque Dieu a créé l’homme, il l’a fait à son image et lui a insufflé une respiration de vie. L’esprit dominait la personne humaine. Le péché a renversé cet ordre. L’homme vit pour son corps et néglige l’esprit. Mais Dieu rétablit le croyant comme homme spirituel.
La personne humaine est constituée de trois entités distinctes : l’esprit, l’âme et le corps1. La distinction est clairement établie par l’utilisation du mot “et” trois fois répété. L’esprit est cette faculté supérieure de l’être qui rend l’homme capable de connaître Dieu. L’âme est le siège de la personnalité et le corps son enveloppe. Contrairement à toutes les religions, le christianisme prend au sérieux le corps humain. Le corps que nous recevons n’est pas un fardeau dont il faudrait se débarrasser. Notre corps, comme tout notre être, appartient à Dieu et doit servir à le glorifier. Nous devons le garder sous contrôleColossiens 3. 5, de peur qu’il ne devienne un obstacle à l’épanouissement de l’esprit.
Chez le croyant, le corps est une tente qui abrite la personne2 Corinthiens 5. 1. Il est aussi le temple du Saint Esprit que nous avons de Dieu1 Corinthiens 3. 16 ; 6. 19. Le corps est sanctifié par la présence du Saint Esprit. Nous sommes donc des créatures entièrement différentes des autres hommes par la vie nouvelle que Dieu nous a donnéeÉphésiens 4. 24.
On conçoit souvent l’esprit et le corps comme étant diamétralement opposés, alors que la parole de Dieu oppose plutôt l’esprit (de Dieu) à la chairGalates 5. 17, qui est le principe moral de péché qui nous domine avant la conversion. L’âme ou le cœur, le centre des pensées, sont utilisés indifféremment dans les Écritures.
Que de conflits entre l’esprit, l’âme et le corps disparaîtraient si nous comprenions que la sanctification ne résulte pas de nos propres efforts, mais de Dieu, un Dieu de paix2. Que de luttes intérieures supprimées, si nous saisissions que la sanctification concerne notre être entier : un cœur saint dans un corps sain ! La sanctification est par la vérité, car ce que la parole de Dieu enseigne est contraire à l’enseignement du monde.
Comment pouvons-nous conserver notre esprit, notre âme et notre corps sans reproche ?
Nous sommes sanctifiés par l’œuvre de Christ et par l’opération de l’Esprit Saint qui nous communique une nouvelle nature lorsque nous passons par la nouvelle naissance. Nous sommes mis à part pour Dieu et pour toujours. Mais chaque partie de notre personne doit être sanctifiée d’une manière pratique. C’est encore l’œuvre de Dieu, car l’homme naturel ne peut s’améliorer. Cette sanctification pratique ne signifie pas que le croyant peut atteindre à la perfection sur la terre. Cette doctrine, dite de la perfection, est étrangère aux Écritures. Paul ne prie pas pour que le péché soit entièrement effacé de la vie des croyants, mais pour que la sanctification fasse son œuvre dans leur personne. Cette sanctification est la volonté de Dieu (4. 3). Dieu achèvera l’œuvre qu’il a commencé en nousPhilippiens 1. 6, ou, comme Paul le déclare ici, “celui qui vous appelle est fidèle, qui aussi le fera” (verset 24).
La sanctification nous sépare du monde (comme système opposé à Dieu), mais ne nous isole pas de nos semblables. Notre être doit être conservé sans reproche en la venue de notre Seigneur. La vie chrétienne n’est jamais séparée de l’espérance en la venue du Seigneur.
Paul était un homme de prière. Bien que Dieu l’ait doué d’une manière exceptionnelle, l’apôtre reconnaît le besoin de prière pour lui et ses compagnons. Prions pour les serviteurs que Dieu a envoyés dans ce monde. Ils comptent sur nos prières. Ce n’est que juste équilibre puisqu’eux-mêmes prient pour nous (1. 2, 3).
Les sentiments s’expriment de diverses manières selon les régions du monde. Le baiser est une salutation courante en Orient. Au temps de Jésus, l’hôte donnait à ses invités un baiser de bienvenueLuc 7. 45. Chez les premiers chrétiens, ce geste concret symbolisait l’amour fraternel. Il appelle à une véritable communion. C’était une coutume, pas une institution. Ce qui importe, c’est que l’amour fraternel puisse s’exprimer, sans familiarité excessive.
Paul adjure que sa lettre soit lue à tous les frères. Cette expression très forte montre l’importance que l’apôtre attachait à sa demande, au moment où il envoyait sa première lettre. Il veut que les choses qu’il écrit soient reconnues par tous comme commandement du Seigneur. L’épître n’était pas réservée à une élite, ou à un cercle privilégié. Elle n’était pas une simple missive. Inspirée de l’Esprit, elle était destinée à faire partie des Saintes Écritures.
Paul termine son épître comme il l’avait commencée, en invoquant la grâce de Dieu sur ses lecteurs ainsi que dans toutes ses autres épîtresRomains 16. 24 ; 1 Corinthiens 16. 23. Le christianisme est grâce du commencement à la fin.