L’heure de la confrontation approche. Goliath ne se serait pas étonné de voir venir David avec l’armure de Saül, mais il ne peut comprendre ses armes. Loin d’apprécier sa beauté et sa jeunesse, il le méprise et se sent humilié d’avoir à vaincre trop facilement, donc sans gloire.
Les paroles des deux adversaires dévoilent leur état d’esprit. David n’est effrayé ni par la vue de Goliath, ni par ses paroles dédaigneuses. Nous admirons au contraire le calme et la dignité de ses propos. Il vient comme représentant du Dieu Éternel, ce qui rend sans effet la malédiction du Philistin au nom de ses idoles. Dieu a été outragé par le Philistin et David se sent lui-même outragéPsaume 69. 10.
Par avance, il attribue à Dieu toute la gloire d’une victoire dont il est parfaitement sûr. S’il est un tendre berger, il est aussi un homme fort et vaillant et un homme de guerre (16. 18). Il “combat les combats de l’Éternel” comme le reconnaîtra plus tard Abigaïl (25. 28).
David utilise sa fronde, instrument rudimentaire, dont l’efficacité paraît douteuse. Mais entre des mains expertes, elle est d’une redoutable précisionJuges 20. 16. Du premier coup, Goliath est atteint au front, et réduit à l’impuissance.
Ces pierres lisses, polies et façonnées par l’eau, symbolisent les âmes que Dieu tire du monde et vivifie par le Saint Esprit (l’eau vive du torrent). Elles sont alors capables de vaincre par la foi l’ennemi et le monde dont il est le chef1 Jean 5. 4.
Puis David coupe la tête de Goliath avec sa propre épée (verset 51). La victoire est totale, définitive. Quelle illustration saisissante du triomphe complet remporté par Christ sur le diable quand il est entré dans la mort avec un grand cri de victoireMatthieu 27. 50 ; Jean 19. 30. La mort elle même est “engloutie en victoire”, son aiguillon, c’est-à-dire le péché, lui a été ôté1 Corinthiens 15. 54.
Leur homme fort vaincu, les Philistins sont poursuivis par les fils d’Israël. De même, la victoire de Christ sur Satan, le chef de ce monde, nous rend alors victorieux du monde1 Jean 5. 4.
Tout Israël est au bénéfice de la victoire d’un seul homme et il n’a plus qu’à poursuivre un adversaire déjà défait. De même, Dieu liera un jour Satan sous nos piedsRomains 16. 20, mais dès maintenant nous triomphons de la victoire du Seigneur.
David entrepose les armes de Goliath chez son père, à Bethléem1. Plus tard, l’épée sera déposée dans le sanctuaire (21. 10) selon la coutume de placer les trophées devant le Dieu qui avait accordé la victoire. Quant à la tête de Goliath, il l’apporte à Jérusalem, future capitale de son royaume.
Quelle belle préfiguration du triomphe du Seigneur : “ayant dépouillé les principautés et les autorités, il les a produites en public, triomphant d’elles en la croix” Colossiens 2. 15 ; et aussi : “étant monté en haut, il a emmené captive la captivité” Éphésiens 4. 8.
Ces versets pourraient se rattacher au début du chapitre suivant. Ils montrent l’ignorance ingrate et coupable de Saül sur l’identité du sauveur d’Israël (versets 55, 58). Soulagé par la harpe de David, il avait voulu en faire son porteur d’armes, mais sans s’intéresser ni à sa personne, ni à sa famille. Maintenant, après la victoire, l’intérêt de Saül s’éveille : “De qui es-tu fils ?” (verset 58). Il profite de la délivrance, mais ne s’attache pas au vainqueur.
Les hommes peuvent apprécier les soulagements de la miséricorde de Dieu, sans que cela éveille des sentiments profonds de reconnaissance, ni de désir de connaître la personne du Sauveur.
Ainsi tout ce chapitre nous présente en type la victoire de Jésus à la croix. Nous étions asservis à un maître dur et cruel, le diable, qui nous tenait asservis par la crainte de la mort. Or Christ est venu, dans une faiblesse apparente2 Corinthiens 13. 4, pour combattre Satan et le vaincre à la croix. Ensuite, il lui a retiré ce “pouvoir de la mort” en y entrant volontairement. Désormais, la victoire est complète. Comme tout type, le récit de David et Goliath ne présente que quelques aspects de l’œuvre insondable de Golgotha : en particulier, rien n’exprime les souffrances de la croix.
Beaucoup d’enseignements importants nous sont aussi donnés pour notre vie spirituelle. Tout d’abord, le récit illustre la certitude de notre salut : de même que David a complètement libéré Israël, Jésus Christ “a effacé l’obligation… qui consistait en ordonnances… et il l’a ôtée en la clouant à la croix” Colossiens 2. 14 ; Satan ne peut plus nous accuser. Croire dans son cœur à Jésus, Fils de Dieu, mort sur la croix pour soi, c’est se mettre au bénéfice de sa victoire. Plus rien ne peut nous séparer de Dieu. Aussi, toute incrédulité, tout légalisme (qui remet les âmes sous des chaînes, en leur ôtant la paix et la liberté) ou tout enseignement qui tend à nier la certitude du salut par la foi, sont une négation de cette victoire : pour ces personnes, Goliath n’est pas vaincu.
Par ailleurs, à la suite de notre Seigneur, nous pouvons être victorieux du diable en utilisant les “cailloux” de la Parole, ces versets choisis appliqués à propos : si nous utilisons cette arme redoutable pour Satan, il sera vaincu.
Enfin, restons bien fermes : tous les croyants ont part à la victoire complète du Sauveur :
« A toi, durant l’éternité,