Le chapitre 16 a présenté David dans sa personne (ce qu’il est), c’est-à-dire dans ses caractères moraux et dans ses rapports avec Saül. Le chapitre 17 le présente maintenant dans ses actes (ce qu’il fait), en particulier en rapport avec l’ennemi du peuple. En type, le récit résume la victoire du Seigneur sur Satan.
Quand l’Éternel s’est cherché un homme selon son cœur, il a trouvé David, un fils d’Isaï (13. 14 ; 16. 1). Quand Saül dit : “Trouvez-moi un homme qui sache jouer”, on lui amène David. Quand Goliath dit : “Choisissez-vous un homme et qu’il descende contre moi” (17. 8), c’est encore David qui fera face. Combien plus celui dont il est le type, Christ, apporte-t-il la solution à toutes les situations !
Une fois de plus, les Philistins prennent l’initiative d’attaquer Israël. Cette fois, la menace est particulièrement grave : Juda est envahi ; Soco et Azéka, qui lui appartenaient, sont maintenant occupées par les Philistins. La présence de ces ennemis dans le territoire du peuple de Dieu peut faire penser à ceux qui, de nos jours, se “glissent parmi les fidèles” Jude 4, en se disant chrétiens alors qu’ils rejettent Christ en tant que Seigneur.
Israël se rassemble dans la vallée d’Éla, c’est-à-dire la vallée des “térébinthes” ou des “chênes”. Le chêne est un symbole de force ; mais ici, le peuple, effrayé, fait plutôt preuve d’une grande faiblesse (verset 11).
Saül, qui se révélera incapable de vaincre les Philistins, symbolise les chrétiens de nom. Or on ne peut vaincre un ennemi que dans la mesure où l’on se distingue nettement de lui. Le conflit de tout chrétien sera un échec s’il agit comme “un fils de la désobéissance” Éphésiens 5. 6, 7.
Les Philistins ont un champion, nommé Goliath. Il est de Gath et descend probablement des Anakims1. Il mesure six coudées et demi (environ trois mètres) ; peut-être est-ce une image de l’homme qui veut se hisser à la hauteur de Dieu (symbolisé par le chiffre 7), mais n’y arrive pas. L’armure de Goliath est une forteresse, une vraie statue d’airain. Qui pouvait l’affronter ? Sa cotte de maille pèse environ 72 kg (verset 5). Tous ces détails donnent l’impression d’une puissance invincible, que seule celle de Dieu surpasse. En face de lui, Saül apparaît bien faible et le peuple prend conscience de son incapacité totale et de son besoin d’un sauveur. Le défi que Goliath lance à Israël (verset 10) est en fait un défi à Dieu lui-même2 Chroniques 32. 10-15 ; Daniel 5. Mais Dieu ne peut jamais, eu égard à ce qu’il est, supporter un tel affront.
Le nom de Goliath, qui signifie « bannissement », « exil », symbolise le pouvoir satanique. En effet, Satan, lors de sa déchéance, a perdu sa place originelle, mais non encore sa puissance. Mais à cet exil succédera à la fin un bannissement définitif quand Satan sera jeté dans l’étang de feu et de soufre. Gath, qui signifie “pressoir à vin”, évoque cette “fureur de la colère de Dieu le Tout-Puissant” Apocalypse 19. 15 ; 20. 10. Cependant, aujourd’hui encore, le diable tient les hommes asservis par la crainte de la mort toute leur vie (symbolisée par ces quarante jours de défi) Ésaïe 49. 24 ; Hébreux 2. 15.
Saül avait probablement pensé que les trois aînés d’Isaï étaient des hommes vaillants (14. 52) et les avait emmenés avec lui à la guerre. David, lui, peu considéré, continue son humble tâche de berger. Il nous faut parfois apprendre à revenir à des tâches ingrates et humbles, après avoir servi Dieu à un poste en vue. Mais servir Dieu veut parfois dire occuper spontanément la dernière place pour nous identifier à celui qui fut “méprisé des hommes” Ésaïe 53. 3.
Pour la troisième fois (16. 11, 20), David va être interrompu dans son travail et sera amené providentiellement, sans l’avoir recherché, à un coup d’éclat qui délivrera le peuple.
Il paraît vraisemblable qu’au bout de quarante jours toutes les provisions de l’armée d’Israël étaient épuisées. Isaï pense donc à ses fils et aussi, par convenance, au chef de millier. Il envoie David, chargé de nourriture, comme autrefois Jacob avait envoyé Joseph vers ses frèresGenèse 37. 13, 14. Comment ne pas penser à l’heureux moment où notre Seigneur fut envoyé par son Père, étant lui-même le pain vivant descendu du ciel ? Et de même que l’œuvre à laquelle sera conduit David dépassera de beaucoup la simple assistance de ses frères, ainsi le Fils de Dieu, venu vers les siens (son peuple terrestre) a accompli une œuvre de salut au bénéfice de toutes les nationsÉsaïe 49. 6 ; Luc 2. 32.
David est d’abord chargé de missions d’amour, tant pour soulager Saül que pour nourrir ses frères. Il aura ensuite un rôle de guerrier victorieux. Le psaume 45 présente ces deux aspects en rapport avec Christ, le Messie : il est d’abord celui dont la beauté morale et la grâce surpassent celles de tout homme (verset 2) ; ensuite, il est l’homme vaillant, ceint de son épée (versets 3-5).
David devait rapporter à son père des nouvelles de ses frères et un gage (sa nature n’est pas précisée). Nous savons, en tout cas, quel fut le “gage” ramené à son Père par notre bien-aimé Sauveur, quelles marques indélébiles prouvent la mission accomplie : ces blessures à ses mains, dont il a été blessé dans la maison de ses amisÉsaïe 49. 16 ; Zacharie 13. 6.