Ce troisième aspect de l’amour évoque le service du Seigneur comme souverain sacrificateur et comme avocat (2. 1, 2) s’occupant de nos faiblesses et de nos manquements. Les services du Seigneur découlent de sa position inébranlable, lui, l’homme glorifié, et de notre identification avec lui. Voilà en quoi l’amour a atteint son but avec nous : comme Christ est actuellement, nous sommes nous aussi dans le monde.
Ainsi nous avons toute assurance pour le jugement. Non pas à cause de notre propre force ou de notre perfection pratique, mais parce que nous sommes comme Christ en nature (Dieu en nous) et en position (nous en Christ), bien que nous soyons encore dans le mondeJean 17. 11. Nous avons la vie éternelle, justifiés par la vieRomains 5. 18, nous sommes acceptés en justice et en joie devant Dieu. Tel est le fondement de notre assurance. Christ sera toujours vainqueur pour nous, et nous lui sommes identifiés. Certes, il devra nous discipliner, nous former mais rien ne pourra nous séparer de son amourRomains 8. 34, 35, et cela jusqu’à notre arrivée dans la gloire. Lors de la venue de Christ en gloire, les croyants seront rendus parfaits dans l’unité, Christ en eux et le Père dans le Fils. Et le monde connaîtra que le Père les a aimés comme il a aimé son FilsJean 17. 23. En pensant au jugement, les croyants ont donc toute assurance. En même temps la pensée que nos actes ici-bas seront tous manifestés devant le tribunal de Christ nous maintient dans une crainte salutaire du Seigneur2 Corinthiens 4. 11.
Il a été dit pour expliquer ce verset : « Un enfant, certain de l’amour de ses parents, aura confiance en eux et ne sera pas dans une crainte servile. En revanche, s’il doute de leur affection, il sera inquiet et se repliera sur lui-même. » De même, la conscience de l’amour de Dieu chasse la crainte1. La crainte entraîne du tourment, cette inquiétude quant à l’avenir, qui ronge et détruit la paix de l’amour. Celui qui craint n’est donc pas entièrement fondé dans l’amour parfait de Dieu, invariable, plus fort que la mort, si complet qu’il se déploie pour nous, en nous et avec nous.
Au début de notre vie chrétienne, et même parfois après, une souffrance secrète peut ronger notre paix : « Et si je pèche, et si je lâche la main du Seigneur… Dieu va-t-il me punir, me rejeter ? » Mais peu à peu nous comprenons que c’est lui qui nous tient. Alors, notre paix se fonde sur son amour, cela nous rend paisibles et aussi sérieux et attentifs pour lui plaire. Cela nous fait fuir le péché et nous rejette sur Christ. Véritablement l’amour parfait avec nous chasse la crainte.
L’absence de crainte quant au futur, la paix et le repos profonds viennent du fait que Dieu nous a aimés le premier, nous aimera pour l’éternité, et toujours le premier. Notre amour découle du sien. Nous n’avons pas à nous forcer à aimer mais à rester comme immergés dans son amour.
Tournons-nous constamment vers le cœur de Dieu qui, comme une fontaine inépuisable, nous remplira d’amour pour lui, pour nos frères, et pour tous ceux que nous côtoyons. L’amour selon Dieu ne trouve pas sa source en ceux à qui il s’adresse, il vient de Dieu lui-même.
Après avoir parlé de l’amour entre frères, puis de l’amour pour Dieu, l’apôtre explique maintenant que les deux ne peuvent être séparés. La réalité de notre amour pour Dieu est prouvée par notre amour pour nos frères. Quelqu’un peut dire de manière très éloquente : « J’aime Dieu » mais s’il hait son frère, c’est un menteur. Comment peut-il aimer Dieu en méprisant le commandement2 divin d’aimer ses frères ? Nous n’avons pas vu Dieu mais nous pouvons voir quelque peu ses caractères dans nos frères. Si cela n’éveille pas nos affections, il est clair que nous n’aimons pas Dieu.