L’apôtre parle d’abord de l’amour entre frères. Celui qui aime son frère demeure dans la lumière (2. 10). Il est né de Dieu (4. 7), connaît Dieu (4. 7) et Dieu demeure en lui (4. 12). À l’inverse, celui qui n’aime pas son frère est dans les ténèbres (2. 9), n’est pas de Dieu (3. 10), ne l’a pas connu (4. 8) et demeure dans la mort (3. 14).
Puis l’apôtre remonte à la source : l’amour vient de Dieu (4. 7). Il est la nature même de Dieu (4. 8), il s’est manifesté par l’envoi du Seigneur (4. 9) et a brillé de façon suprême en son don sur la croix (4. 10). Cet amour peut être maintenant connu par celui qui croit (4. 16), être parfait en lui (4. 12), l’accompagner sur la terre (4. 17) et être son repos accompli (4. 18).
Pour terminer, l’apôtre montre le lien entre l’amour de Dieu et l’amour entre frères. L’amour de Dieu, connu par le sacrifice du Seigneur (3. 16), est l’exemple et le stimulant de l’amour fraternel. Celui-ci a sa source dans l’amour de Dieu (4. 7), non seulement sa source, mais sa cause (4. 19) et son obligation réaliste (4. 20) et morale (4. 21). Comme les croyants sont nés de Dieu, aimer Dieu, c’est donc les aimer (5. 1, 2). Aimer Dieu, c’est lui obéir (5. 3).
Aimons-nous, dit l’apôtre, puisque l’amour vient de Dieu. Non seulement tout amour véritable a sa source en Dieu, mais sa manifestation sur la terre est la manifestation exclusive de ceux qui sont nés de lui et sont en relation de foi avec lui. Soyons donc conséquents avec cette source et sa manifestation ici-bas. Aimons-nous l’un l’autre selon l’énergie active et sainte de la nature divine qui nous a été communiquée par la nouvelle naissance.
“Dieu est amour”. Cette parole nous touche profondément ; elle nous étonne, nous émerveille et nous conduit à l’adoration. Nous pourrions être portés à méditer longuement sur l’amour de Dieu, mais l’apôtre prononce cette parole sans emphase et en relation avec notre comportement pratique. En effet, l’amour est fondamentalement actif. Il ne se contemple pas comme une beauté lointaine. Non, il se goûte, se vit et se chante pour ses actes de bonté, de justice et de gloire. Les croyants d’autrefois ont loué, dans les psaumes, la bonté du Seigneur qui demeure à toujoursPsaume 136. Ils voyaient cette bonté partout et toujours, dans la création, dans la rédemption, dans le jugement des méchants, comme dans les compassions infinies du Seigneur envers un peuple ingrat. Pour nous, la louange va plus loin, exaltant Dieu lui-même, dont l’amour se déploie dans l’œuvre passée, actuelle et future de Christ.
Avec la lumière (1. 5), l’amour est l’essence de Dieu1. En Dieu, l’amour et la lumière sont inséparablement unis et s’exaltent l’un l’autre. Notre tendance à opposer l’amour et la vérité est une perversion des pensées de notre nature pécheresse. En Dieu tout est gloire. Pensons à Christ qui a apporté la grâce et la véritéJean 1. 17.
Comment savons-nous que Dieu est amour ? Non par la création ni même par le don de la loi, mais par la venue du Fils de Dieu. Dans l’incarnation du Seigneur Jésus, l’amour divin est venu jusqu’à nous. Il n’est pas resté distant, il s’est approché de ceux qu’il aimait. Il n’est pas resté caché, il s’est révélé clairement. Il n’est pas resté passif, il a agi, il s’est donné. Le Père a envoyé son Fils unique dans un monde où il savait qu’il rencontrerait le rejet, la haine et finalement la mort. Mais l’amour était plus fort, l’amour du Père qui envoie le Fils, l’amour du Fils qui se livre volontairementGalates 2. 20. Nous adorons le Père et le Fils.
Par nature, nous étions étrangers à la vie de Dieu, morts quant à Dieu. Mais “Dieu a envoyé son Fils unique afin que nous vivions par lui”. Celui qui croit en lui est passé de la mort à la vieJean 5. 24. Jésus est “le pain qui vient du ciel”, “le pain de vie”, “le pain vivant”. Celui qui s’approprie, par la foi, l’œuvre de Christ à la croix, obtient la vie et vit à cause de ChristJean 6. 32, 35, 51, 53, 57. Cette vie, victorieuse du péché, est pour Dieu.
L’apôtre définit maintenant l’amour en expliquant en quoi il consiste. Il commence par rappeler que l’amour ne vient pas de nous. L’homme ne peut s’élever en amour jusqu’à Dieu, comme le voudraient certaines religions humaines. En effet, quoique Dieu ait tout fait par amour, ni la création, ni les êtres humains n’ont initialement l’amour comme nature. L’amour ne germe pas du solJob 28. 5 et l’homme ne peut l’atteindre par lui-même. Il faut être né de Dieu et le connaître, pour aimer selon lui. Dieu nous a aimés le premier, d’un amour libre, gratuit, total, alors que nous étions ses ennemisRomains 5. 10. Notre amour est une réponse et un reflet du sien.
Ne cherchons pas en nous-mêmes la force d’aimer. Cette force nous est donnée, lorsque nous sommes occupés de la manifestation de “l’amour de Dieu, qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur” Romains 8. 39. Détournons nos regards de nous-mêmes pour les porter sur l’amour de Dieu, révélé à la croix de Christ.
Dieu nous aime depuis toujours et pour toujours. C’est sa grâce éternelle. Il a envoyé son Fils bien-aimé pour être la propitiation pour nos péchés. Il ne pouvait y avoir de plus grand don que celui du Fils de Dieu, qui non seulement est venu, mais est mort sur la croix. Là il a enduré la sainte colère de Dieu contre le péché pour que nous soyons pardonnés. La mort de Christ est bien plus que l’exemple suprême de l’amour, elle glorifie parfaitement Dieu dans tout ce qu’il est.
Ainsi, nous étions morts, sans relation avec Dieu, mais il a envoyé son Fils pour que nous vivions. Nous étions aussi coupables et il a donné son Fils pour faire propitiation pour nos péchés. Ce don nous ouvre la porte de la vie, de la justice et de la gloire. Nous sommes pardonnés, justifiés, adoptés et même glorifiés en lui.