Sommes-nous attentifs à ce petit mot “ainsi” ? Il exprime la profondeur de l’amour de Dieu. Cet amour, plus fort que la mort, devrait nous captiver et nous conduire à servir nos frères en renonçant à nous-mêmes. L’apôtre dit : nous “devons”, et non pas : nous “pouvons” nous aimer. Plusieurs fois, il a insisté sur le devoir d’amour (2. 10 ; 3. 10, 11, 14, 18, 23 ; 4. 7, 8), mais il en donne ici le motif suprême : l’amour de Dieu. Sommes-nous laissés à nos propres forces pour aimer nos frères ? Non, Dieu, qui nous a donné son Fils, a aussi agi en nous de la manière la plus absolue. Dieu est même en nous. Quel privilège !
Pour ainsi dire, nous connaissons Dieu quand son amour est actif en nous et entre nous. Il y a une source de pensées et d’affections qui n’est pas humaine. Dieu est là. Nous le savons, nous l’expérimentons par la foi. C’est une réalité, exprimée par le Saint Esprit, et c’est aussi, nous n’en doutons pas, un témoignage extérieur.
Les Juifs auraient dû comprendre que Dieu était en Christ, en particulier par les œuvres du SeigneurJean 10. 38 ; 14. 10. Aujourd’hui, les hommes peuvent reconnaître les disciples du Seigneur à leur amour mutuelJean 13. 35. Dieu ne se connaît pas par l’intelligence, mais par la vie qu’il donne. Il est invisible, mais son amour pour nous est visible, il a été manifesté (verset 9), et son amour en nous s’exprime par l’Esprit.
En réalité, si nous nous aimons l’un l’autre, c’est que Dieu demeure en nous et agit. Il ne s’agit plus de maturité spirituelle comme au chapitre 2, mais de nature. Ou bien la nature de Dieu est présente et alors elle se manifeste, ou bien elle n’est pas présente.
Dieu demeure en nous, quelle bénédiction, quelle richesse en nous ! Nous ne pouvions rien désirer de plus grand. Son amour est totalement en nous. Notre amour réciproque est limité, mais s’il existe, c’est Dieu qui est là, dans la perfection de son amour en nous. Une perfection semblable à l’œuvre de son amour à la croix, faite absolument en dehors de nous. Voilà pourquoi ce qui est vrai en Christ est vrai en nous (2. 8).