Si personne n’a jamais vu Dieu, les apôtres avaient vu le Fils envoyé par le Père et pouvaient affirmer qu’il était le Sauveur du monde et non pas simplement d’IsraëlJean 4. 42. Ce titre de Sauveur du monde révèle l’amplitude de l’amour de Dieu. Il a en nous une résonance profonde. Nous étions autrefois loin de DieuÉphésiens 2. 13, perdus dans les ténèbres. Le Sauveur du monde, le bon Berger, nous a trouvés et nous a sauvés. Plus nous goûterons son amour, plus nous parlerons de lui.
L’essence de Dieu, lumière et amour, la communion avec lui et avec son Fils, sa demeure en nous, et nous en lui… voilà quelques-uns des précieux enseignements de l’apôtre. Il développe maintenant le sujet de la foi qui va occuper une place importante dans le reste de l’épître. La foi est la clef de la vie divine. Par elle, le croyant voit le royaume de DieuJean 3. 3, invisible à l’incrédule. Par elle, il goûte l’amour de Dieu (verset 9), révélé par la venue de Jésus et exprimé dans les enfants de Dieu eux-mêmes (verset 12).
Croire, c’est recevoir un témoignage de Dieu, après l’avoir entendu, connu. La foi grandit, elle n’arrive pas à maturité immédiatement. Les disciples avaient cru en JésusJean 1. 50. Après les noces de Cana, il est dit : “Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui” Jean 2. 11. De même à la résurrection de Lazare, Jésus leur dit : “Je me réjouis… afin que vous croyiez” Jean 11. 15. Il y a interaction entre foi et connaissance. Notre esprit doit être éclairé par la foi pour être capable d’une connaissance réelle, laquelle à son tour réagit sur la foi et lui donne force et clarté.
Les apôtres avaient vu le Seigneur et avaient parlé de lui. Ils avaient connu et constaté l’amour de Dieu et ils y avaient cru. Ils n’étaient pas restés dans l’hésitation, ils s’étaient avancés, car la foi est un engagement complet. Connaître par son intelligence ne suffit pas. Nous aussi, nous avons entendu et donc connu la bonne nouvelle, ensuite nous l’avons crue. Comme eux, nous avons maintenant à en témoigner.
On pourrait penser que nous devons expérimenter l’amour de Dieu avant de croire. Mais c’est l’inverse. Il faut bien plutôt croire à cet amour et ensuite goûter ses effets. L’amour ne s’impose pas, il se reçoit, il s’accueille. Dieu a prouvé son amour par l’envoi de son Fils. Ceci est vrai quels que soient nos sentiments. Il nous aime en dehors de nos mérites personnels. À nous de le croire !
De la même manière que nous marchons dans la lumière (1. 7), nous demeurons dans l’amourColossiens 1. 12, 13 ; Éphésiens 1. 4. C’est l’état chrétien. Il se rapporte à la nature divine, maintenant communiquée. Nous marchons dans la lumière, comme lui est dans la lumière, et nous demeurons dans l’amour, ce qui implique que nous demeurons en lui, qui est amour. Quelle place ! Demeurant dans l’amour divin, étant devenus fils de Dieu, nous ne sommes pas dans un domaine extérieur à Dieu, mais nous sommes en lui, et lui en nous. Rien de plus grand ne pouvait être accordé.
Et rien ne pouvait avoir de plus forte implication pratique. Un chrétien d’autrefois a écrit : « Habite l’amour et il t’habitera, demeure en lui et il demeurera en toi. » Dans la pratique, lorsque notre vie s’épanouit sous les chauds rayons de l’amour de Dieu, et que nous sommes en communion avec lui, la source de tout amour, Dieu demeure en nous et le manifeste en agissant par nous.
Le verbe “demeurer”, employé cinq fois dans ces versets 12 à 16, nous apprend que cette demeure ne doit pas être occasionnelle ou fugitive mais stable, paisible, certaine. Dieu demeure en nous et son amour, sa vérité, tous ses caractères peuvent s’exprimer à travers nous. L’expression “nous en Dieu” évoque notre communion avec lui, l’expression “Dieu en nous” exprime son action à travers nous, dont les fruits sont vus par ceux qui nous entourent.