Plein de ferveur, Jean présente son message pour que tous les croyants demeurent dans la pensée des apôtres. Les hérésies pointaient déjà, et certains s’écartaient de la vérité chrétienne. Aussi désire-t-il que se confirme entre les croyants une unité de pensées selon Dieu à propos de leur foi. En particulier, il fallait persévérer dans la communion de ceux qui avaient connu le Seigneur Jésus et qui représentaient le fondement du christianismeActes 2. 42.
Mais l’apôtre ne veut pas se placer comme référence. Tout de suite, il ajoute que la communion des apôtres est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ1. Cette communion, cette part et cette jouissance communes, c’est une même communion, car le Fils est dans le Père et le Père est en luiJean 14. 10. Elle est la part distinctive de chaque enfant de Dieu même si parfois nous la goûtons bien faiblement.
Pendant trois ans et demi, les apôtres avaient été dans la compagnie du Seigneur Jésus. Jour après jour, il leur avait communiqué ses pensées et montré son amour. Sans doute, jusqu’à la venue du Saint Esprit, avaient-ils peu compris leur Maître, mais ils l’aimaient véritablement et étaient aimés du PèreJean 16. 27. Ensuite, après la Pentecôte, le Saint Esprit les avait fait entrer, de manière bien plus profonde, dans la connaissance de leur SeigneurJean 16. 13, 14 et dans la jouissance de leur relation d’enfants de DieuJean 20. 17. Ainsi notre communion, entretenue par le Saint Esprit, n’est plus seulement avec l’homme parfait sur la terre, elle est avec le Fils glorifié et le Père qui s’est révélé dans sa justice et son amour insondables à la croix.
Notre communion est aussi les uns avec les autres (verset 7) sur un plan spirituel et non humain ni familial. Cela est particulièrement ressenti quand l’assemblée est réunie autour du Seigneur. Alors, nous goûtons ensemble cette communion de la manière la plus élevée dans le culte et la célébration de la cène. Nous jouissons ensemble de ce que Dieu donne et nous le lui offrons1 Chroniques 29. 14.
Outre le désir de communion, l’apôtre donne un autre motif de sa lettre : la joie de ses lecteurs. Cette joie accomplie, parfaite, complètePsaume 23. 5 découle de la communion avec le Père et avec le Fils, et les uns avec les autres (2 Jean 12) Jean 15. 11 ; 16. 24 ; 17. 13. Elle n’est pas obtenue par un effort personnel. Non ! elle consiste simplement à connaître Christ, à le contempler par la foi. Pourquoi cette joie n’est-elle pas notre expérience constante ? Qu’est-ce qui nous la dérobe ? Les soucis, l’inquiétude, les attraits du monde, un péché non confessé ? Notre ressource est de venir au Seigneur Jésus et de lui dire ce qui pèse sur notre âme. Penser à Jésus et nous confier en lui, moment après moment, est le secret de la joie chrétienne.
Après avoir parlé avec émotion de la personne du Seigneur, l’apôtre rappelle la substance de son enseignement : “Dieu est lumière et il n’y a en lui aucunes ténèbres.” Une telle parole nous conduit à l’admiration, à l’adoration, à la crainte aussi. Elle exprime la gloire de Dieu, la pureté intrinsèque, absolue, inaltérable de sa nature. Elle évoque son immense pouvoir dans le monde moral, elle témoigne de son exigence de clarté et de vérité. Elle nous donne l’espérance de la connaissance parfaite1 Corinthiens 13. 12, mais elle dénonce toute prétention à jouir de la présence de Dieu en vivant dans le péché. Dieu est saint, parfait, exempt de tout mal, de toute ombre. Notre joie et notre communion avec lui sont liées au fait qu’il est lumière car il illumine notre conscience et l’éclaire sur ce dont elle doit être purifiée.
Que Dieu soit lumière est une vérité en un sens assez connue. D’où les efforts des hommes, soit pour obtenir la faveur de Dieu, soit pour nier son existence. Celui qui n’a pas la foi en Jésus Christ ne semble pas pouvoir penser à Dieu sans que rapidement lui viennent en mémoire ses propres péchés. En effet la lumière manifeste toutÉphésiens 5. 13. Dans la lumière de Dieu, mon cœur apparaît tel qu’il est, dans la laideur de son péché, et non pas comme je me voyais complaisamment ou comme me regardaient les autres. Terrible découverte ! Personne ne pourrait tenir dans cette lumière, sous sa puissance pénétrante et scrutatricePsaume 139, si ce n’est à l’abri du sang de ChristRomains 3. 23-26.
Quelle harmonie merveilleuse dans tout ce que la grâce divine a préparé ! “Dieu est lumière”, et il a voulu que les hommes aient une place “dans la lumière” en communion avec lui, le Dieu bienheureux1 Timothée 1. 11. Dans le monde physique, la lumière est connue, active, pénétrante, elle brille. De même, il est dans la nature de Dieu de se révéler, d’être connu. Il agit sans cesse, par son Esprit, pour produire et entretenir la vie. Il répand sur ceux qui sont en sa présence les bienfaits de son êtreJacques 1. 17, illumine leurs cœurs pour faire connaître sa gloire dans la face de Christ2 Corinthiens 4. 6.
L’épître établit pour la première fois le contraste entre la lumière et les ténèbres. Ce contraste est établi de façon absolue, en dehors de toute application pratique, car il se rapporte à la nature même de Dieu. Quant à nous, sachons que la pénombre que nous acceptons si volontiers dans nos vies, n’est jamais selon DieuMatthieu 5. 37.