“Il faut qu’il règne, jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds”, affirme le N.T. 1 Corinthiens 15. 25 (94. 1, 2). Le psalmiste se place ici après la venue du Roi. Or sa venue (98. 9) a bien pour but son règne (99. 1).
Le Roi siège “entre les chérubins”, qui symbolisent le jugement et la justice, bases morales du trône (97. 2). Ces chérubins étaient déjà dans le tabernacle au désertExode 25. 18-22, au-dessus du propitiatoire (figure de l’œuvre de Christ à la croix) 1Romains 3. 24, 25 et de l’arche (qui représente les perfections de l’homme Christ Jésus) 2. C’était de là que Dieu parlait à son peupleExode 25. 22. La gloire retrouvera dans le règne cette place qu’elle avait dû quitter en raison des péchés du peupleÉzéchiel 10. 4, 18. Ce retour est bien digne d’attirer l’attention de toute la terre.
Il règne “en Sion”, la montagne de la grâce3. C’est là où sa grandeur est d’abord reconnue ; elle se manifeste aussi dans tous les peuples (99. 2).
Si Sion évoque la grâce, le règne est aussi marqué par la sainteté du Roi. L’expression “Il est saint” revient trois fois dans ce psaume (99. 3, 5, 9). Deux autres passages de la Bible affirment à trois reprises la sainteté de Dieu et de ChristÉsaïe 6. 3 ; Apocalypse 4. 8. Tout ce qu’est le Roi, tout ce qui suscite la louange des peuples – sa grandeur (99. 2), sa force, sa justice (99. 4) – découle de ce qu’il est en lui-même d’une manière unique : il est Saint.
Ce paragraphe commence par un appel à la louange et à l’adoration. La sainteté de Dieu en est le motif, mais elle explique aussi ses voies à l’égard de son peuple. Ses serviteurs nommés ici avaient souvent fait appel à sa grâceNombres 11. 2 ; 14. 5 ; 16. 45 ; 1 Samuel 7. 9 ; 12. 18 ; Jérémie 15. 1 et avaient été exaucés. Mais si Dieu avait pardonné, il avait aussi exercé sa discipline à l’égard de ses serviteurs et de son peuple, car il ne peut tenir le coupable pour innocentExode 34. 6, 7. Il allie ainsi grâce et sainteté dans toutes ses actions.
Ces versets peuvent utilement s’appliquer à notre rôle d’intercesseur. Pour que nos prières soient efficaces (99. 6), tenons-nous près de Dieu en gardant sa Parole (99. 7) et en nous soumettant à sa discipline miséricordieuse (99. 8).
Le peuple que Dieu conduit à la “montagne de sa sainteté” doit être saint, pour pouvoir paraître en sa présence. C’est pourquoi l’Éternel exerce sa discipline envers lui, pour son profit et afin de le faire participer à sa saintetéHébreux 12. 10.
Cette montagne est celle où, selon le décret divin, Christ est oint roi sur Sion (2. 6). Israël sera alors un peuple saint, consacré à l’ÉternelDeutéronome 7. 6.
L’apôtre Paul applique ces principes aux saints de la période chrétienne2 Corinthiens 6. 16-7. 1. Dieu ne peut habiter qu’au milieu d’un peuple séparé du mal et de l’impureté1 Pierre 1. 15, 16. Ainsi aujourd’hui, tous les rachetés de Christ, sacrificateurs en vertu de son œuvre à la croixApocalypse 1. 5, 6, sont admis, non sur la montagne tangible de la sainteté de Dieu, mais dans les lieux saints spirituelsHébreux 10. 19-22.
Les premiers versets de cette partie du livre (94. 1, 2) étaient une invocation au Dieu des vengeances, afin qu’il juge la terre. Le psaume qui termine cette section exprime la louange du peuple sous le règne de Christ.
Les quatre premiers versets sont des appels à se réjouir en l’Éternel et à le bénir. Le dernier verset donne le motif de cette louange et la raison des voies de l’Éternel à l’égard d’Israël et de toute la terre : Il est bon.
L’Éternel s’est assis entre les chérubins (99. 1) ; la réponse de la terre à ce grand événement est la joie. Cette joie est sainte car elle a pour source la connaissance de la bonté de Dieu révélée en Christ. Déjà la naissance du Sauveur, à Bethléem, était un merveilleux sujet de joieLuc 2. 12. Cette joie repose non seulement sur le fait que Dieu nous donne un Sauveur, mais aussi qu’il nous révèle notre Seigneur. Obéir au Seigneur Jésus est la source du salut éternelHébreux 5. 9 et du seul vrai bonheur. Christ prenait ses délices à faire le bon plaisir de Dieu (40. 9) ; en cela encore, il est notre exemple.
La terre entière est donc invitée à servir l’Éternel avec joie (100. 2) ; toute frayeur est bannie chez ceux qui le louent : ils viennent en sa présence. Les fils d’Israël ont cependant une place prééminente ; ils enseignent aux nations que l’Éternel est Dieu et témoignent de sa grâce souveraine, qui les a choisis pour être son peuple, le troupeau dont il a pris soin.
C’est pourquoi tous sont conviés à entrer dans ses portes, à entourer son sanctuaire, et à lui rendre gloire.
Le psaume précédent nous a montré un peuple prosterné, car l’Éternel, son Dieu, est saint ; ici la louange universelle est présentée avec joie à l’Éternel, “car il est bon”.
Israël peut encore guider les peuples dans cette louange, car au cours de son histoire passée, il a fait l’expérience de la bonté de Dieu, qui demeure à toujours (Psaume 136) Esdras 3. 11 ; 2 Chroniques 20. 21.
Ce psaume présente des adorateurs invités à entrer avec joie dans les parvis de la maison de l’Éternel. Combien plus heureuse encore est la part du chrétien ! Il est appelé à s’approcher “en pleine assurance de foi, par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu’il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair” Hébreux 10. 19-22. Car au moment où Jésus, “ayant encore crié d’une forte voix, rendit l’esprit… le voile du temple se déchira en deux” Matthieu 27. 50, 51. C’est dans la proximité immédiate de Dieu, que nous pouvons lui offrir, par Jésus Christ, des sacrifices de louanges, “fruit des lèvres qui confessent son nom” Hébreux 13. 15.
Cette reconnaissance envers lui nous conduira alors à le servir joyeusement (verset 2) Romains 12. 8et non par contrainte, heureux de marcher dans les bonnes œuvres qu’il place devant nousJean 15. 11.