À la fin du psaume précédent, les fidèles attendaient la protection de l’Éternel (94. 22). Maintenant leur attente a pris fin, ils louent joyeusement leur Dieu sauveur. Plus encore, ils s’invitent à aller vers lui avec des cœurs pleins de reconnaissance et de chants de louanges.
Le motif de la louange est ici la grandeur de l’Éternel (95. 3). Il est le Dieu fort, le créateur à qui tout appartient. Cet aspect de sa gloire et de sa majesté met en relief la joie de son peuple, qui vient à lui sans frayeur.
Cette partie du psaume commence, comme la première, par l’invitation à venir. Ce n’est plus pour admirer la puissance divine déployée dans la création, mais pour rendre hommage à l’Éternel.
Quatre verbes ponctuent l’invitation (verset 6) :
La gloire du créateur est mise ici en relation avec le peuple qu’il a formé pour lui. Le fidèle l’invoque comme son Dieu, tandis qu’il se tient devant lui comme sa brebis, objet de ses soins. Ces termes montrent des sentiments d’intimité, semblables à ceux de la bien-aimée du Cantique des Cantiques : “Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui” Cantique des cantiques 2. 16.
Cependant l’intimité du peuple avec son Dieu ne doit pas lui faire oublier la crainte due à l’Éternel et l’obéissance à sa Parole. Le psalmiste rappelle les murmures d’Israël dans le désertNombres 20. 2-13 ; 27. 14, où le peuple avait montré un “méchant cœur d’incrédulité”, qui leur avait fermé l’accès au repos de DieuHébreux 3. 7-13.
La méconnaissance et le rejet de la grâce de Dieu conduit au jugement. Ce principe reste toujours actuel dans les relations de l’homme avec Dieu.
Le psaume précédent s’adressait à la nation d’Israël ; celui-ci s’adresse aux Gentils (ou non-Juifs), comme en témoignent les termes “toute la terre”, “les nations”, “tous les peuples”. C’est une anticipation du règne.
Les nations sont invitées, elles aussi, à s’associer à la louange de Dieu. Le Messie est venu, il remplit la terre de la connaissance de l’ÉternelÉsaïe 11. 9 ; Habakuk 2. 14. C’est pourquoi un cantique, jamais entendu jusqu’alors, peut être chanté. Il introduit les gloires du royaume, comme autrefois un cantique céleste célébrait avec joie la fondation de la terreJob 38. 4-7.
Le thème de ce cantique nouveau est inépuisable ; car il célèbre le nom de l’Éternel, son salut, sa gloire et ses œuvres.
Pourquoi ce cantique et cette louange ? Parce que l’Éternel est grand et qu’il est le seul digne d’être adoré (verset 4). Les idoles ne sont que néant, elles ne peuvent rien faire (verset 5a) 3.
La création (verset 5b), la gloire de son sanctuaire (verset 6), sont autant de témoignages à la puissance du Dieu vivant et vrai. C’est pourquoi les peuples et les nations sont appelés à reconnaître la majesté de l’Éternel et à se présenter devant son sanctuaire4 dans une sainte crainte pour l’adorer (versets 7, 8).
Devant la gloire du Seigneur, la crainte et le tremblement conviennent, mais ils sont associés à la joie et à la paix de son règne. Car le moment est proche où “un roi régnera en justice” et où “des princes domineront avec droiture” Ésaïe 32. 1, 2.
Voici un nouveau sujet de joie pour les cieux et la terre (verset 11), et pour toute la création (verset 12) : “il vient” (verset 13).
Le Seigneur vient pour juger la terre ; il accomplit les promesses faites au peuple terrestre, et de la bénédiction d’Israël (la “terre”) découle aussi celle du monde entier (“les peuples”).
Ces psaumes sont des invitations à la louange qui sera rendue à l’Éternel par Israël rétabli (Psaume 95) et par les nations (Psaume 96) sous le règne de Christ.
Les psaumes célèbrent les gloires de l’Éternel dans le règne du Messie sur la terre, en rapport avec la première création ; le chrétien, lui, est déjà une nouvelle création en Christ2 Corinthiens 5. 17.
De plus, dans la période de la grâce, il n’y a plus de distinction entre Juifs et nations ; tous ont été “approchés par le sang du Christ” Éphésiens 2. 11-22. Ainsi, Dieu, révélé et connu comme “le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ”, peut être adoré comme notre Père en esprit et en véritéJean 4. 23-26. Quel privilège !