Le psaume précédent s’achève par l’annonce de la venue de l’Éternel pour juger la terre ; celui-ci donne des détails sur ce jugement et sur les justes qui entreront dans le règne.
C’est le titre et le thème du psaume. La terre (qui représente ici Israël) et les îles (le monde entier) Genèse 10. 5 ; Jérémie 31. 10 peuvent célébrer avec joie l’avènement du Messie.
Le psalmiste décrit l’établissement de la domination du Messie. Elle est caractérisée par la justice parfaite de Dieu, appliquée à l’exercice de son jugement (94. 15). Ce jugement (symbolisé par le feu) consume tous ses adversaires1. La fin du verset 2 reprend le verset 14 du psaume 89 ; ici en rapport avec la puissance et le jugement de Dieu, là en relation avec la bonté de l’Éternel ; c’est pourquoi Éthan ajoute : “la bonté et la vérité marchent devant ta face”.
Le monde entier sera témoin de sa puissance (versets 4, 5) ; aucun pouvoir établi sur la terre (symbolisé par les montagnes) ne pourra tenir devant lui lorsqu’il exercera son jugement. En même temps, les cieux reconnaîtront sa justice, à la gloire de Dieu (verset 6).
Quelle révélation pour ceux qui ont servi les idoles (verset 7) ! Ils comprendront qu’ils “sont tous un néant […] qu’ils ont peur, qu’ils aient honte ensemble !” Ésaïe 44. 9-11. Comme ils ont été trompés par l’ennemi ! Ainsi, les jugements de l’Éternel apprennent aux hommes ce qu’est la justiceÉsaïe 26. 9-11 ; les puissants descendent de leurs trônes ; le peuple de Dieu (poétiquement appelé Sion) se réjouit d’être délivré et l’Éternel est révélé dans toute sa grandeur et sa souveraineté.
“Vous qui aimez l’Éternel”, dit le psalmiste aux saints (verset 10a). Heureuse introduction à la conclusion de ce psaume. L’amour pour l’Éternel est le motif qui est proposé aux fidèles pour les guider dans leur conduite. En conséquence, ils haïssent le mal. De même, le N.T. confirme : “Quelle communion entre la lumière et les ténèbres ? et quel accord de Christ avec Béliar ? ou quelle part a le croyant avec l’incrédule ?” 2 Corinthiens 6. 14, 15
Ensuite toute assurance leur est donnée pour leur marche (verset 10b). L’Éternel les garde. Ils n’ont pas à craindre les éclairs et le feu du jugement (verset 3) ; leur sentier (verset 11) est “comme la lumière resplendissante qui va croissant, jusqu’à ce que le plein jour soit établi” Proverbes 4. 18. Cette lumière, telle une plante, est “semée” ; Éphésiens 5. 9 nous dit en quoi consiste son fruit : “toute bonté et justice et vérité”.
Enfin, le juste peut se réjouir sans crainte (verset 12), car la justice et le jugement maintiennent à toujours la sainteté de Dieu.
“Vous vous êtes tournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils, qu’il a ressuscité d’entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient” 1 Thessaloniciens 1. 9-10. Ces paroles de l’apôtre Paul aux croyants de Thessalonique ne sont-elles pas, pour nous aujourd’hui, la contrepartie de ce psaume ? En effet, le résidu fidèle d’Israël, délaissant les idoles (verset 7), sera délivré du jugement, comme les croyants le seront par la venue de leur Seigneur pour les chercher et les introduire dans le sanctuaire céleste, dans la lumière de la maison du Père.
Le cantique nouveau du psaume 96 était celui de “toute la terre”. Celui du psaume 98 est celui de la “maison d’Israël” (verset 3). Il est le pendant de celui chanté au bord de la mer RougeExode 15. 1-19. Le résidu célèbre l’Éternel, qui l’a définitivement délivré de ses ennemis. Dans ce psaume, le peuple s’émerveille des œuvres de Dieu qui témoignent, devant les nations, de la justice divine et de l’accomplissement des desseins et des promesses de l’Éternel. “Toute chair verra le salut de Dieu” Luc 3. 6, ce salut qui est en fait une personne, Christ lui-mêmeLuc 2. 29-32.
Toutes les classes des fils d’Israël sont appelées maintenant à se réjouir et à glorifier l’Éternel :
La mer est souvent une image des nations agitées2Ésaïe 17. 12. Ici, elle fait entendre sa voix pour la louange. Les fleuves (symboles de bénédictions abondantes) et les montagnes (figures de la source de ces bénédictions), s’unissent dans l’expression de la joie universelle, devant l’Éternel qui les a formés. Ce psaume se termine, comme le psaume 96, par l’annonce de la venue du Roi de justice et de paix (verset 9).
Si grandes que soient les œuvres merveilleuses par lesquelles Christ établira son règne sur la terre, nous connaissons maintenant l’œuvre unique, incomparable, qu’il a accomplie à la croix, pour la pleine gloire de Dieu et pour notre salut éternel. Notre louange monte vers “Celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang ; – et il nous a faits un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père ; – à lui la gloire et la force aux siècles des siècles ! Amen” Apocalypse 1. 5, 6.