Le psaume 92 est un cantique pour le jour du sabbat. Il annonce prophétiquement la louange d’Israël, lorsqu’il sera entré dans le repos du règne de ChristHébreux 4. 3, 4, 9, 10.
Durant le
“Levez vos yeux en haut et voyez ! Qui a créé ces choses ? … L’Éternel ne se lasse pas… On ne sonde pas son intelligence”, s’écrie ÉsaïeÉsaïe 40. 26-28. La joie du règne sera le résultat des œuvres de Dieu et le témoignage de leur grandeur. Le fidèle verra alors la profondeur de la miséricorde divine, aussi bien pour les Juifs que pour les nations, également désobéissants. “Que ses jugements sont insondables et ses voies introuvables ! De lui et par lui et pour lui sont toutes choses” Romains 11. 32-36. Ces “pensées très profondes” de Dieu concernent son plan éternel, qui trouve son plein accomplissement à la croix. Et qui peut les sonder, sinon l’Esprit de Dieu qui les révèle aux croyants1 Corinthiens 2. 10 ?
À l’opposé du croyant, l’incrédule, laissé à sa propre sagesse, ne peut comprendre la pensée de Dieu (verset 8). C’est pourquoi il est appelé ici “l’homme stupide”. “L’insensé”, lui, nie même l’existence de Dieu (14. 1 ; 53. 2). Le psalmiste constate alors que la prospérité fragile et brève des méchants sur la terre aboutit à leur destruction (verset 8).
En saisissant contraste avec cette triste scène, le psalmiste considère maintenant l’immuable grandeur de Dieu. Le Seigneur se présente dans sa puissance1 (verset 31) pour délivrer son peupleLuc 1. 69. Il est le Christ, le roi que Dieu a oint sur Sion (2. 6, 8, 9), pour briser les nations avec une verge de fer et établir son règne de justice et de paix.
Le temps viendra où le juste croîtra – non comme l’herbe (verset 7) qui pousse au ras du sol – mais comme le palmier qui s’élève au-dessus du désert ; et il aura la distinction du cèdreCantique des cantiques 5. 15.
En ce temps-là aussi, dans la proximité de l’Éternel et sous son regard, le peuple délivré portera à sa gloire, le fruit que sa grâce produira sans cesse en euxOsée 14. 9.
Ces expressions, tirées du monde végétal, constituent comme « une leçon de botanique spirituelle ». Elles aussi nous enseignent : si, dès le début de notre vie, nous avons une bonne croissance en Dieu (verset 13), nous serons fermement “enracinés” en lui ; nous pourrons jusqu’à la fin de notre vie l’honorer dans tout notre être (“fleurir”), œuvrer pour le Seigneur (“porter du fruit”) Colossiens 1. 10 et avoir un bon témoignage (“verdoyants”).
En achevant ce “cantique pour le jour du sabbat”, le psalmiste se souvenait peut-être de la première partie du cantique que Moïse prononça aux oreilles de toute la congrégation d’IsraëlDeutéronome 32. 1-4. Comme ici, Moïse proclamait le nom de l’Éternel et lui attribuait la grandeur : “Il est le Rocher, son œuvre est parfaite… C’est un Dieu fidèle… il est juste et droit”.
La joie du psalmiste (verset 5) réside dans sa connaissance de l’Éternel, de sa bonté et de sa fidélité. Cette source de joie est la même pour le chrétien, bien qu’elle revête pour lui un caractère nouveau. Il connaît Dieu sous son nom de Père, car Christ le lui a révéléJean 14. 9-15 ; et, dans la mesure où il demeure en Christ, il porte du fruit à la gloire de Dieu le PèreJean 15. 5-8.
Dans sa brièveté, ce psaume montre clairement la différence entre l’espérance terrestre du résidu juif et l’espérance céleste de l’Église. Il décrit par anticipation le règne de Christ sur la terre, sous lequel le monde connaîtra enfin la stabilité (verset 1).
Le trône du Seigneur “est établi depuis longtemps” (verset 2), bien qu’aujourd’hui, il ne soit pas encore sur la terre. Mais aux yeux de Dieu, il est déjà instauré. L’homme s’imagine avoir le contrôle de la terre ; le vrai pouvoir, en fait, est au ciel, et il patiente avant de se montrer ouvertementMatthieu 28. 18 ; 2 Pierre 3. 9. Car “il faut que [Christ] règne, jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds” 1 Corinthiens 15. 25.
Les ennemis de Christ se sont bien longtemps et bien souvent élevés contre lui ; ils sont comparés aux fleuves en crue et à la mer en tempête. Mais leur puissance ne va pas au-delà de la terre et ne peut atteindre l’Éternel “dans les lieux hauts”. Que peut la créature contre le Créateur (versets 4, 5) ?
Pour la foi, au-dessus des tempêtes et de la voix des grosses eaux, les témoignages de l’Éternel (sa Parole) sont un rocher inébranlable.
Dieu n’est pas seulement tout-puissant ; il est saint. C’est pourquoi la terre est pleine de sa gloireÉsaïe 6. 3, pour correspondre à la sainteté du lieu où il habite.
L’attente du chrétien n’est pas, en premier lieu, le règne de mille ans. Qu’attend-il donc ? La “bienheureuse espérance” (la venue du Seigneur Jésus pour enlever les siens) “et l’apparition en gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ” Tite 2. 13.
Dès maintenant, par la foi, il voit le Seigneur assis sur le trône de son PèreApocalypse 3. 21, à la droite de Dieu, d’où il intercède pour lui. Certes, le Seigneur est plus puissant que les grandes eaux, et l’assurance du chrétien repose sur l’amour de Christ et sur l’amour de Dieu, dont aucune puissance ne peut le séparerRomains 8. 34-39.