Ce psaume est “au sujet de Salomon” ; cela nous fait comprendre que l’Esprit Saint va nous parler de Christ, le Roi de gloire, dont Salomon est une figure.
N’est-il pas remarquable que le nom de ce roi, dont le Seigneur Jésus rappelle la gloireMatthieu 6. 29, signifie “pacifique” ?
Le règne de Christ sera ainsi caractérisé par la justice et par la paixÉsaïe 32. 1-8. Nous avons là, un des rares psaumes qui aient trait au Seigneur comme Roi de justice et de paix. Les psaumes ne nous amènent, d’ordinaire, qu’à l’entrée du millénium. A ce titre, il est la parfaite conclusion de ce livre.
Le psaume s’ouvre par une prière. Au début de son règne, Salomon avait demandé à Dieu de la sagesse et de la connaissance2 Chroniques 1. 10. Ce psaume nous entretient de celui qui est “plus que Salomon” Matthieu 12. 42, Christ, la “puissance… et la sagesse de Dieu” 1 Corinthiens 1. 24. Il est à la fois le roi choisi par Dieu, oint sur Sion, et fils de David (2. 6) Psaume 2. 6 ; Matthieu 21. 9. Tel est celui qui dominera parmi les hommes, juste, dominant dans la crainte de Dieu2 Samuel 23. 3-5.
La justice, mentionnée quatre fois dans ces quatre premiers versets, est le premier caractère de son règne. Elle est la condition nécessaire à l’établissement de la paix. Justice et paix sont ainsi associées dans le nom et le titre de Melchisédec, roi de justice, roi de Salem, c’est-à-dire de paix, assimilé au Fils de DieuGenèse 14. 18 ; Hébreux 7. 1-3.
Sous son règne, toutes les autorités, hautes ou subordonnées (les montagnes et coteaux) contribueront à dispenser la paix par la justice. Pour la première fois sur la terre, il sera fait droit aux affligés, tandis que les oppresseurs seront brisés.
Il est dit de Christ : “Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et son royaume, un royaume qui ne sera pas détruit” Daniel 7. 14. Le soleil et la lune, dans leur course immuable, sont des figures de ce règne. La gloire de Christ y sera reflétée par ceux qui le craignent, dignes descendants des fidèles pour lesquels Dieu a ouvert “un livre de souvenir” Malachie 3. 16, 17, et qui seront à lui, son trésor particulier. Les bénédictions spirituelles, représentées par la pluieDeutéronome 32. 2, feront croître le juste et accompagneront la prospérité matérielle de ce royaume où “les montagnes ruisselleront de moût” Amos 9. 13.
Israël occupera alors la totalité du pays promis, mais la domination de Christ s’étendra plus loin encore et, de toutes parts, des présents lui seront apportés, en signe de soumission. Ainsi, comme en anticipation, les mages de l’Orient ont rendu hommage au Seigneur JésusMatthieu 2. 1, 2, 11, le roi des Juifs.
Non seulement les rois de la terre reconnaîtront la puissance du Roi de gloire, mais ils l’honoreront à cause de sa justice et de sa miséricorde envers le pauvre, l’affligé, et tous ceux qui étaient habituellement méprisés et dépouillés par les puissants de la terre. Christ sera alors le refuge contre toutes les formes du mal et de la violence, et on ne versera plus le sang innocent.
“Et il vivra”, dit le psalmiste, considérant sans doute Christ dans l’office sacerdotal qu’il exerce “selon la puissance d’une vie impérissable” Hébreux 7. 16, tandis que sa gloire royale sera reconnue par les hommages qui lui seront rendus.
Mais quelles prières peuvent être faites pour lui, sinon la demande que les bénédictions de son règne ne cessent pas ? La louange, les actions de grâces, sont les heureux compléments de telles prières. Les bienfaits du règne sont alors évoqués, mais si grands qu’ils soient, ils sont éclipsés par la grandeur de sa personne, source de toute bénédiction, thème de toute louange.
La scène de paix et de stabilité que nous venons de voir, avec la gloire, la justice et la grâce du Roi que l’Éternel a oint sur Sion, s’achève par des louanges au Dieu d’Israël et à son nom glorieux. La terre, toute la terre, remarquons-le, est le lieu où se déploient les bénédictions du règne de Christ.
Le chrétien, lui, a sa place dans le ciel où Christ est assis ; c’est pourquoi il s’écrie : “Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ” Éphésiens 1. 3. Pendant le temps de sa vie sur la terre, il est invité à chercher “les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu” Colossiens 3. 1. Ainsi, les cœurs des saints célestes et ceux des saints terrestres sont consolés et fortifiés en Christ, dont ils verront et partageront la gloire.
Au long de ce psaume, les regards de David ne s’arrêtent pas sur Salomon. Bien plutôt, par la foi, il voit celui dont il avait dit par l’Esprit prophétique : “Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis sous tes pieds” Psaume 110. 1 ; Matthieu 22. 44.
Le dernier verset de ce psaume nous révèle que David en est l’auteur, ou plutôt que l’Esprit de l’Éternel a parlé en lui2 Samuel 23. 2. Ses paroles sont donc celles de l’Éternel ; c’est pourquoi il est parlé de prières et, nous pouvons le dire, de prières exaucées, car Christ est devant David. Ainsi, les prières de David, fils d’Isaï, sont finies.
Le deuxième livre des psaumes commence par l’expression de la souffrance d’un saint dans l’épreuve ; il s’achève par la louange d’un fidèle délivré. Quelle belle conclusion de tout ce livre !
Au cours de son chemin, l’homme pieux a été fortifié quand ses pensées et les regards de sa foi se sont tournés vers le Roi sur son trône ; il a appris, et nous avec lui, qu’en Dieu seul l’affligé peut trouver du secours. Car, dans les psaumes, le croyant « fait connaissance avec le cœur de Christ, qui entre en sympathie dans les exercices de cœur de son peuple, et lui donne sa voix pour les exprimer devant Dieu. »
“Dans toutes leurs détresses, il a été en détresse” Ésaïe 63. 9, écrit Ésaïe, et l’Esprit Saint nous dit de Christ que, “en ce qu’il a souffert lui-même, étant tenté1, il est à même de secourir ceux qui sont tentés” Hébreux 2. 18 ; 4. 15.
Toutes ces choses “ont été écrites pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation des écritures, nous ayons espérance” Romains 15. 4.