Au Psaume 2, Christ, rejeté par son peuple et par les nations, va établir son règne comme Fils de Dieu et roi d’Israël, brisant tous ses ennemis. C’est le psaume de la royauté de Christ.
Au Psaume 8, Christ, image du Dieu invisible, étend sa domination sur toutes les œuvres de la création, comme Fils de l’homme. C’est le psaume de la seigneurie de Christ.
Ce psaume allie une sobre grandeur à de touchantes expressions.
Le premier verset est une louange à la gloire du Seigneur de toute la terre. Qui l’exprime ? Des croyants qui ont souffert avec Christ ou pour lui pendant son rejet, une période qui va du temps des apôtres (pensons aux paroles du SeigneurMatthieu 19. 27, 28) à celui du résidu juif des derniers jours.
Ils célèbrent sa majesté qui s’élève au-dessus des cieux. Le N.T. reprend cette pensée en la complétant : “Le Fils… héritier de toutes choses… ayant fait par lui-même la purification des péchés, s’est assis à la droite de la majesté dans les hauts lieux” Hébreux 1. 2, 3. Ainsi la gloire qui lui est donnée a-t-elle dû être précédée par le temps de l’humiliation et de la souffrance, quand il faisait par lui-même la purification des péchés, dont bénéficient les rachetés.
Dieu a eu soin de pourvoir à l’honneur rendu à son Fils, même au temps de son abaissement ; déjà, à la naissance de Jésus, les bergers de Bethléem entendent l’armée des anges proclamer : “Gloire à Dieu dans les lieux très-hauts, et sur la terre, paix” Luc 2. 14 ; puis, lors de son entrée triomphale à JérusalemMatthieu 21. 9-16, Christ est honoré comme Messie, alors qu’à l’arrivée des Grecs, gens des nations, il est honoré comme Fils de l’hommeJean 12. 20-26.
Pourquoi les petits enfants sont-ils, comme associés, ici, à cette louange ; en 2 Chroniques 20. 13, aux supplications des parents ; en Joël 2. 16, à l’humiliation du peuple ? On peut y voir deux raisons :
En période chrétienne, il en est de même pour la conversion ; seuls ceux qui deviennent comme de petits enfants peuvent entrer dans le royaume des cieuxMatthieu 18. 3. Ils adressent déjà leur louange à Celui qui régnera demain comme Seigneur établi sur toutes choses.
Ici, on ne trouve plus l’ensemble des rachetés (ni le résidu futur). Chaque fidèle, individuellement (et David en premier lieu), contemplant l’étendue de la voûte étoilée, perçoit la voix de la création jointe au chœur des saints : “Les cieux racontent la gloire de Dieu… il n’y a point de paroles ; toutefois leur voix est entendue” (19. 2-4). Alors ce fidèle sent sa petitesse et s’écrie : “Qu’est-ce que l’homme (en hébreu : Enosh, l’homme faible et mortel, qui porte les conséquences de la chute) que tu te souviennes de lui, et le fils de l’homme (en hébreu : Adam, l’homme innocent, avant la chute) que tu le visites ?” Il est si peu de chose devant l’immensité et la splendeur de l’univers !
Cet homme, coupable et souillé par le péché, mérite-t-il une visite divine1 ?
Ce verset 7 est cité au moins trois fois dans le N.T., et chaque fois, une pensée nouvelle vient l’illuminer davantage :
Que de fois Jésus prendra-t-il lui-même ce titre de Fils de l’homme ! Il fera ainsi allusion à sa parfaite humanité et témoignera que lui, l’Homme rejeté comme Messie et bientôt crucifié, recevra un jour, comme Fils de l’homme, le pouvoir universelMatthieu 24. 30 ; 25. 31, 32. L’apôtre Paul confirmera cette prééminenceÉphésiens 1. 9-11.
Dieu, dans sa miséricorde, pense que oui. Suit aussitôt sa réalisation. Une visite peut avoir divers caractères :
Mais ces diverses visites supposent, comme préalable, une démarche essentielle : visiter le péché de l’homme pour qu’il reçoive sa juste sentence. Cette visite n’est qu’annoncée (Exode 32. 34 ; 34. 7 ; Psaume 89. 32, etc.).
Au verset 6, le psaume 8 ne s’arrêtera qu’à la première étape de cette démarche initiale comme nous allons le voir. Le N.T. ira plus loin, beaucoup plus loin.