C’est un psaume de repentance. Il exprime les sentiments d’un croyant racheté placé sous le jugement de Dieu à cause d’un péché commis. Ce fut le cas de David après la mort d’Urie2 Samuel 12. 13-16 ; ce sera celui du résidu futur pendant la grande tribulation.
Ce racheté est placé sous le juste châtiment de Dieu qu’il a offensé. Auprès de qui chercher du secours ? Un seul nom revient dans sa supplication : “Éternel” ! – quatre fois invoqué. N’est-il pas un Dieu de mesure ? Cette conviction donne confiance à cet affligé. Mais “jusques à quand” faudra-t-il attendre encore ?
Dieu, la seule ressource de ce croyant éprouvé, ne répond plus. L’aurait-il oublié ? Le sentiment de la gravité de sa faute tourmente l’âme du fidèle. Va-t-il succomber sans délivrance ? Mais voilà qu’une lueur perce ses ténèbres ; sa foi s’éveille. Le Dieu qui frappe reste un Dieu de bonté (verset 5), de grâce, et il l’implore.
Ézéchias, malade à la mort, connaîtra quelque chose de cette épreuve ; lui aussi invoquera le Dieu qui fait grâce ; et il lui sera réponduÉsaïe 38. 4-8.
L’Éternel a entendu… Aussitôt tout va changer. Les circonstances restent les mêmes, mais la foi anticipe l’heure de la délivrance ; elle triomphe en espérance.
À nouveau, le nom de celui qui ne change pas revient sur les lèvres du racheté : “l’Éternel a entendu” … “l’Éternel a reçu ma prière”. La réponse est à la hauteur de la miséricorde divine. Après de telles angoisses, quelle fin triomphante !
Tout croyant peut un jour connaître la discipline que Dieu exerce comme un père envers ses enfants. Il risque même de s’enfermer dans sa douleur et dans son travail de conscience, osant à peine exprimer ce qu’il ressent par crainte d’offenser Dieu. Sa foi reste incertaine, embrumée. Cette expérience d’un homme pieux, consignée dans le saint livre, est d’un grand réconfort.
Notre Père aime trop ses enfants pour ne pas les délivrer dès que la discipline a produit le résultat recherché ; c’est là “le fruit paisible de la justice” Hébreux 12. 11. Pierre, le disciple, et bien d’autres après lui, en ont fait l’expérience.
Ce psaume a été composé par David dans la période où il était persécuté par Saül. Sa supplication se fonde sur la bonne conscience qu’il a de son innocence et de son intégrité.
L’appel est pressant : “Délivre-moi… sauve-moi !” L’ennemi est là, avec toutes les forces du lion qui “déchire l’âme” et “met en pièces”. Plus que David, notre Seigneur connaîtra la force du “lion déchirant et rugissant” (22. 14).
Le croyant chrétien, à son tour, doit se tenir sur ses gardes : “Votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui il pourra dévorer. Résistez-lui…” 1 Pierre 5. 8, 9
Le psalmiste demande que, s’il y a en lui quelque mal non jugé, l’Éternel le livre à l’ennemi qui poursuivra son âme et lui ôtera la vie et sa gloire ! Pourtant, il a confiance, car sa conscience est pure et l’Éternel reconnaîtra son innocence.
Mais Dieu tarde encore. “Lève-toi… élève-toi… réveille-toi” ! Les accents sont de plus en plus impératifs. Cette cause est juste et ne peut laisser Dieu indifférent. Nous avons là des expressions de souffrance extrême devant l’injustice ; elles sont liées à un désir de vengeance, sentiment qui ne doit plus habiter le croyant en période chrétienne.
Dieu s’est manifesté. La réponse n’est pas encore complète, mais déjà le racheté chante un cantique de reconnaissance à l’Éternel qui exauce la prière et sauve celui qui s’attend à lui.
L’instruction donnée par ce psaume pour le temps de l’église chrétienne mérite l’attention :