C’est le second psaume d’introduction de ce recueil. Il traite, lui aussi, d’événements des derniers jours ; mais ici le « monde » entre en scène et l’atmosphère sereine du psaume premier fait place à la révolte des peuples.
Alors Dieu intervient. Nous sommes à l’aube du règne du Messie ; le temps de la grâce a pris fin ; il ne s’agit plus que de se soumettre pour ne pas affronter la colère divine.
Ce psaume se divise en quatre sections de trois versets, chacune faisant intervenir un acteur différent :
Les nations se sont unies au peuple d’Israël ; cette coalition offre le tableau d’une agitation fébrile ; à la veille de l’instauration du règne millénaire, elle s’oppose à l’Éternel et à son Oint (Christ).
Le “pourquoi” du premier verset traduit bien toute la folie d’une telle entreprise de la part de vermisseaux de la terre contre le Dieu des cieux. Tout cela est vain. Cet événement, encore futur, se réalisera de façon tragique pour tous ces révoltésApocalypse 19. 11, 19-21. Pareille conspiration a déjà eu lieu au moment de la condamnation inique de Jésus ; l’apôtre Pierre, citant ce psaume, le rappelle en Actes 4. 25-28 : les chefs d’Israël déployaient la ruse et la violence. Jésus, brebis muette, ne cherchait pas à briser leur complot mais, par amour, supportait l’outrageÉsaïe 53. 7 ; Jérémie 11. 19.
Le même esprit persiste aujourd’hui ; le monde s’organise ; il rejette Dieu et le salut qu’il offre en Jésus.
Le “Seigneur” (Adonaï) est ici le Dieu souverain, le Maître. Il domine la situation. À l’offense qui lui est faite, il apporte deux réponses :
Déjà, à la crucifixion de Jésus, les hommes ont pensé remporter la victoire ; mais, trois jours plus tard, Celui qui habite les cieux a envoyé un ange qui a roulé la pierre d’un sépulcre vide et s’est assis dessus. À quoi bon la garde sûre et la pierre scellée ?
Celui qui va venir juger la terre n’est-il pas déjà, à la droite de Dieu, chef du gouvernement céleste ? Psaume 110
Ainsi, rien n’empêche le Dieu souverain de conduire toutes choses au glorieux but final qu’il s’est proposé : Sion, montagne sainte, mais aussi montagne de la grâce – en contraste avec Sinaï, la redoutable montagne de feuHébreux 12. 18-21 – accueillera celui que Dieu a oint comme Roi pour un règne de justice et de paix.
Christ, l’Oint, communique lui-même à ceux qui l’aiment le décret divin le concernant : “Tu es mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré”. Le Père fera annoncer à Marie que l’enfant qu’elle concevra sera appelé : “Fils de Dieu” Luc 1. 35. Il le proclamera “Fils bien-aimé” au baptême du Jourdain, puis sur la montagne de la transfiguration. Romains 1. 4 ajoutera que, par la résurrection, Christ est déterminé “Fils de Dieu en puissance”. Mystère impénétrable de la personne du Fils ! “Personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père” Matthieu 11. 27 : Homme par son incarnation, et pourtant toujours Dieu le Fils, comme il l’était dans l’éternité, avant que le temps fût.
Les croyants, encore sur la terre dans ce temps de bouleversements, se comportent en vrais témoins. Ils adressent aux grands de ce monde un avertissement solennel. C’est le pressant message de l’évangile du royaume :