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Les Proverbes
Sondez les Écritures - 2e année

Proverbes 31. 10-31

Paroles du roi Lemuel

3. La femme vertueuse1

Ces versets couronnent le livre des Proverbes. Ils nous présentent un couple selon Dieu, composé d’une femme sage et d’un homme sage et mettent particulièrement en évidence le rôle de l’épouse. Cette relation entre un homme et une femme que décrit ce paragraphe est susceptible d’applications diverses :

  • Nous avons vu dans les Proverbes que la sagesse est une personne (le Fils de Dieu : chapitre 8) avec laquelle nous entrons dans une relation personnelle. A ce titre, ce chapitre peut s’appliquer à tout croyant vis-à-vis de son Seigneur ; il est invité à œuvrer pour lui, comme le fait ici cette femme pour son mari.
  • Le N.T. enseigne que les croyants de l’assemblée du Dieu vivant constituent ensemble l’épouse de ChristÉphésiens 5. 22-33 qui, collectivement, a la mission de glorifier son divin “époux” par sa conduite.
  • Les relations futures du peuple d’Israël et du Messie sont souvent évoquées dans l’A.T. à travers l’image d’une relation conjugale ; aussi ces versets peuvent-ils faire penser à Jérusalem, l’épouse terrestre du Roi.

Mais faisons bien attention que de telles applications – si instructives soient-elles – n’occultent pas la signification première, littérale, de cette section sur laquelle nous centrerons le commentaire.

Certaines femmes ont de la peine à accepter qu’un homme les enseigne sur la manière dont elles devraient vivre pour honorer Dieu : comment un homme peut-il enseigner quelque chose qu’il n’a jamais vécu lui-même ? c’est de la pure théorie, disent-elles. Mais Proverbes 31 est un exemple où un homme (le roi Lemuel) enseigne comment une femme peut plaire au Seigneur2. Toutefois, cette sagesse n’était pas née dans son cœur ; il transmettait simplement ce qu’il avait reçu d’une femme, sa mère.

Ces versets réduisent à néant les arguments de tous ceux qui pensent que la Bible donnerait une vision péjorative de la femme. En fait, ils ne font pas la différence entre l’enseignement de la Parole et l’application qu’ont cru en faire certains chrétiens au cours des siècles. Soyons sûrs que si les croyants avaient vraiment reçu et vécu l’enseignement biblique sur le rôle et la place de la femme dans la famille et dans la société, le féminisme n’aurait jamais eu le succès qu’il a connu, particulièrement au XXe siècle.

Sans entrer dans tous les détails de ces 22 versets, nous pouvons relever quelques traits de cette femme vaillante :

  • Sa position sociale : L’épouse qui est prise ici comme exemple a un rang social élevé ; elle dirige des servantes (verset 15), elle investit (verset 16), sa famille est richement vêtue (verset 21). Nous ne choisissons pas la position sociale dans laquelle le Seigneur nous a placés, mais notre responsabilité est d’y œuvrer pour lui en étant satisfaits de notre sort.
  • Son caractère : Elle est vertueuse3 (verset 10), pleinement digne de confiance (verset 11) ; elle est active, diligente et responsable (versets 13-24) ; elle n’est pas inquiète ou angoissée, mais courageuse devant l’avenir (verset 25) Psaume 112. 7 ; elle est compatissante (verset 20) et constante dans ses affections (verset 12) ; elle est sage, apte à enseigner (verset 26) 4. Que nos sœurs ne se découragent pas en face d’une liste aussi brillante ! D’une part, les maris ne sont pas dispensés de rechercher ces qualités et, d’autre part, nous avons l’Esprit de Dieu en nous qui peut et veut faire toujours plus rayonner tous ces beaux traits de caractère.
  • Son activité : Le cadre de son travail est d’abord familial : les soins du ménage (versets 13-15) Tite 2. 5, les soins de la famille (versets 18-22), la gestion des ressources du foyer (verset 16). Voyez en quels termes positifs la Bible parle des travaux de la « femme au foyer », si décriés de nos jours, même si la Parole n’exclut pas une activité professionnelle (verset 24). Le N.T. confirme cet ordre1 Timothée 5. 10 : les enfants d’abord, puis la bienfaisance et ensuite les autres œuvres. Recherchons l’équilibre entre ces divers domaines, en évitant ces deux dangers opposés : l’abandon des responsabilités familiales au profit du service ou l’égoïsme familial qui oublie les autres.
  • L’appréciation portée sur elle : Son mari (verset 23) et ses enfants (verset 28) savent reconnaître ses mérites et n’hésitent pas à le faire savoir. C’est une des manières de “porter honneur” à sa femme1 Pierre 3. 7 – ou à sa mère. Donnons-nous de tels encouragements à notre épouse ou à notre mère ? Heureux le mari chrétien qui, peut-être après plusieurs années de vie commune, peut dire sincèrement – quoique subjectivement ! – : “Tu les surpasses toutes !” (verset 29)
  • Sa valeur : Une femme selon Dieu est sans prix (verset 10) ; on la reçoit de la part de Dieu (18. 22 ; 19. 14). Et ce qui lui donne toute sa valeur, c’est sa relation profonde avec son Dieu (versets 30, 31). Aucun détail sur son physique n’est donné : quel contraste avec la vision de la femme dans notre société où l’on donne une importance exagérée à l’apparence physique ! Le verset 30 ne doit pas nous amener à mépriser la beauté corporelle, que la Parole souligne à plusieurs reprisesGenèse 24. 16 ; 29. 17 ; Esther 2. 7, mais à donner la priorité aux qualités morales du cœur1 Samuel 16. 7.

Les Proverbes, qui commençaient par la crainte de l’Éternel (1. 7), se terminent par le magnifique exemple d’une personne qui met en pratique cette crainte et dirige toute sa vie en conséquence.

Notes

1La signification et la beauté particulière des versets 10 à 31 sont rehaussées par leur forme littéraire. Il s’agit d’un acrostiche de 22 versets qui suivent l’ordre de l’alphabet hébreu (qui comprend 22 consonnes), de « aleph » (première lettre du verset 10) à « thaw » (première lettre du verset 31, le dernier de cette section).
2On ne peut totalement affirmer que Lemuel soit l’auteur de cet acrostiche ; cependant aucune transition n’est faite entre les versets 9 et 10 (contrairement à toutes les autres sections des Proverbes qui mentionnent soigneusement les auteurs ou les emprunts, voir 22. 17 ; 24. 23 ; 25. 1 ; 30. 1 ; 31. 1), ce qui milite pour l’unité d’auteur du dernier chapitre.
3L’adjectif “vertueuse” a le sens de vaillante, capable, énergique, forte, de valeur, honnête.
4Dans sa sphère. Voir la note C de la section journalière précédente.

Proverbes 31

10aUne femme vertueuseb ! Qui la trouvera ? Car son prix est bien au-delà des rubisc.

11Le cœur de son mari se confie en elle, et il ne manquera point de butin.

12Elle lui fait du bien et non du mal, tous les jours de sa vie.

13Elle cherche de la laine et du lin, et travaille de ses mains avec joie.

14Elle est comme les navires d’un marchand, elle amène son pain de loin.

15Elle se lève quand il est encore nuit, et elle donne la nourriture à sa maison, et la tâched à ses servantes.

16Elle pense à un champ, et elle l’acquiert ; du fruit de ses mains elle plante une vigne.

17Elle ceint ses reins de force, et fortifie ses bras.

18Elle éprouve que son trafic est bon ; de nuit sa lampe ne s’éteint pas.

19Elle met la main à la quenouille, et ses doigts tiennent le fuseau.

20Elle étend sa maine vers l’affligé, et tend ses mains au nécessiteux.

21Elle ne craint pas la neige pour sa maison, car toute sa maison est vêtue d’écarlate.

22Elle se fait des tapis ; le fin cotonf et la pourpre sont ses vêtements.

23Son mari est connu dans les portes quand il s’assied avec les anciens du pays.

24Elle fait des chemises, et les vend ; et elle livre des ceintures au marchand.

25Elle est vêtue de force et de dignité, et elle se rit du jour à venir.

26Elle ouvre sa bouche avec sagesse, et la loi de la bonté est sur sa langue.

27Elle surveille les voies de sa maison, et ne mange pas le pain de paresse.

28Ses fils se lèvent et la disent bienheureuse, son mari [aussi], et il la loue :

29Plusieurs filles ont agi vertueusement ; mais toi, tu les surpasses toutes !

30La grâce est trompeuse, et la beauté est vanité ; la femme qui craint l’Éternel, c’est elle qui sera louée.

31Donnez-lui du fruit de ses mains, et qu’aux portes ses œuvres la louent.

Notes

aà partir du v. 10, la lettre hébraïque initiale de chaque verset suit l’ordre alphabétique.
bbrave, honnête, vaillante.
cou : coraux.
dou : leur ordinaire.
eplus haut : doigts (v. 19) ; propr. : paume [de la main] .
fou : lin.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)