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Le troisième livre de Moïse dit le Lévitique
Sondez les Écritures - 3e année

Lévitique 10

Institution de la sacrificature

4. Le jugement de Nadab et d’Abihu

Le péché de Nadab et d’Abihu : versets 1-7

Le chapitre commence par un péché grave et se termine sur une omission. Il montre ainsi la difficulté de se maintenir à la hauteur d’un privilège divin.

Nadab et Abihu, les deux fils aînés d’Aaron1 (verset 3), avaient accompagné leur père au SinaïExode 24. 1. Ils venaient d’être consacrés sacrificateurs avec leurs frères Éléazar et Ithamar. Qualifiés pour offrir l’encens, ils présentent un “feu étranger” en désobéissance flagrante au commandement de l’Éternel, car Dieu établit la manière qui permet d’entrer en communion avec Lui (verset 1). L’expression “feu étranger” veut probablement dire : “feu non autorisé”, soit parce que le moment et la manière de l’offrir n’étaient pas convenablesExode 30. 9, 33, soit parce que le feu avait été pris ailleurs qu’à l’autel d’airain.

Le jugement est immédiat et exemplaire (verset 2). Le feu qui sort de devant l’Éternel est cette fois un feu de jugementDeutéronome 32. 22 ; Psaume 11. 6 ; Amos 7. 4. Ne pas juger cette désobéissance aurait été pour l’Éternel accepter la violation de la loi tout entière, par ceux-là mêmes qui avaient la responsabilité de l’enseigner au peupleDeutéronome 24. 8. Aaron se tait en présence du jugement qu’il aurait mérité lors de l’épisode du veau d’or (verset 3).

Ce jugement évoque ceux que Dieu a prononcés en des occasions similaires contre Coré et sa troupeNombres 16. 35, contre Uzza1 Chroniques 13. 10 et, dans le N.T., contre Ananias et SapphiraActes 5. 5-10.

L’Éternel lui-même sanctionne publiquement la désobéissance de Nadab et d’Abihu. Leur péché était d’autant plus grave, qu’il touchait au service du sanctuaire, accompli par les membres de la famille sacerdotale, la plus proche de Dieu. Les conséquences d’un tel jugement, qui aujourd’hui encore peut atteindre un chrétien, sont pour son corps et son service sur la terre.

En temps ordinaire, les sacrificateurs ne pouvaient s’occuper d’un mort. Toutefois, lorsqu’il s’agissait d’un parent proche, la loi le permettait (21. 1, 2). Ici, ce sont les cousins de Nadab et d’AbihuExode 6. 18 qui s’occupent d’emporter les corps (verset 4). Encore vêtus de leur tuniques, symboles de leur service et de leur privilège, Nadab et Abihu sont emportés hors du camp (verset 5). En pleurant la mort de Nadab et d’Abihu, Aaron et ses fils auraient pu donner l’impression qu’ils n’acceptaient pas pleinement la sentence divine. La seule attitude convenable pour Aaron était donc de garder le silence : c’est ce qu’il fait (verset 3).

Instructions pour les sacrificateurs : versets 8-20

Pourquoi une telle mise en garde contre le danger du vin et des boissons fortes (verset 9) ? Nadab et Abihu ont-ils agi sous l’emprise de la boissonProverbes 20. 1 ; Osée 4. 11 ? Ou était-ce une pratique liée au repas funèbreProverbes 31. 6, 7 ? De toute manière, le rôle du sacrificateur est solennellement rappelé ici : “discerner entre ce qui est saint et ce qui est profane, et entre ce qui est pur et ce qui est impur” (verset 10).

Pour éviter le risque de péché lié à l’intempérance, les sacrificateurs, comme le nazaréen qui avait fait un vœu, devaient renoncer à toute boisson forteNombres 6. 3-5 ; Juges 13. 4, 5. Il est licite de boire du vin comme une joie terrestre que Dieu accordePsaume 104. 15, mais avec modérationProverbes 23. 29, 30. Les conseils de l’apôtre Paul sont, à cet égard, toujours actuels1 Timothée 4. 3 ; 5. 23 ; Tite 2. 2, 3.

Après cette scène, Aaron et ses fils auraient pu être tentés de renoncer à la sacrificature. Moïse rappelle alors les prescriptions concernant la nourriture des sacrificateurs (versets 12-20). Cette nourriture réconforte leurs cœurs meurtris : ils mangent l’offrande de gâteau (image de la vie d’obéissance parfaite de Christ sur la terre), l’épaule élevée (symbole de la puissance de Christ à la croix), et la poitrine (symbole de son amour).

Puis, Moïse s’aperçoit que le sacrifice pour le péché, qui aurait dû être mangé, a été brûlé et demande la raison de ce qu’il prend pour une désobéissance (versets 16-18). Aaron répond que, par crainte de déplaire à l’Éternel, le sacrifice n’a pas été mangé. Moïse comprend qu’il ne s’agit pas d’une désobéissance volontaire ; il insiste alors pour que, malgré l’affaire de Nadab et Abihu, les privilèges sacerdotaux soient maintenus.

Portée spirituelle pour le chrétien

L’épisode de Nadab et d’Abihu et les instructions de l’Éternel à Aaron peuvent être rapprochés de 1 Corinthiens 11. Là aussi, les effets délétères de la boisson dans le déroulement du culte sont condamnés par l’apôtre Paul. Les conséquences dans l’assemblée à Corinthe rappellent le jugement de Nadab et d’Abihu : “plusieurs sont faibles et malades parmi vous et un assez grand nombre dorment” 1 Corinthiens 11. 30. La conclusion de l’apôtre n’est pas de s’abstenir de participer à la cène, mais de s’éprouver personnellement pour éviter d’être châtié par le Seigneur. Comment pouvons-nous arriver à rendre culte sans offrir un “feu étranger” ? L’apôtre Paul l’explique quand il écrit : “nous qui rendons culte par l’Esprit de Dieu”. L’Esprit nous conduit à “glorifier le Christ Jésus”, et à veiller pour ne pas laisser de place à une action charnellePhilippiens 3. 3, que ce soit la volonté d’innover sans raison spirituellement fondée, ou que ce soit la routine, les prières toutes faites, ou encore une liturgie tacite mais bien présente.

Quand mangeons-nous (spirituellement) le sacrifice pour le péché ? C’est quand nous comprenons quelque peu la valeur du sacrifice de Christ à la croix. Il est mort pour moi et je m’en nourris dans la conscience du prix payé pour ma réconciliation avec DieuRomains 5. 8 ; 1 Corinthiens 15. 3. Brûler le sacrifice pour le péché est un acte qui symbolise de façon plus générale le jugement de Dieu contre le péché et dans lequel le croyant est moins directement impliqué.

Nous sommes invités à manger le sacrifice pour le péché individuellement et collectivement (en assemblée) à l’occasion de la faute d’un membre du corps de ChristDaniel 9. 5 ; Esdras 9. 6, 7 ; Néhémie 9. 33-35. Par cet acte spirituel (manger le sacrifice), nous nous identifions avec la faute dans l’humiliation. C’est la seule attitude convenable dans laquelle la discipline de l’assemblée peut s’exercer1 Corinthiens 5. 2, 7.

Notes

1

Nadab et Abihu sont mentionnés ensemble à quatre reprises :

  • 1. à leur naissance (l’entrée dans la vie) (Exode 6. 23),
  • 2. lors de leur première rencontre avec Dieu (en image la nouvelle naissance) (Exode 24. 1),
  • 3. à leur entrée dans le service pour Dieu (Exode 28. 1),
  • 4. à leur entrée dans la mort (Lévitique 10. 1).

Lévitique 10

1Et les fils d’Aaron, Nadab et Abihu, prirent chacun leur encensoir, et y mirent du feu, et placèrent de l’encens dessus, et présentèrent devant l’Éternel un feu étranger, ce qu’il ne leur avait pas commandé. 2Et le feu sortit de devant l’Éternel, et les dévora, et ils moururent devant l’Éternel. 3Et Moïse dit à Aaron : C’est là ce que l’Éternel prononça, en disant : Je serai sanctifié en ceux qui s’approchent de moi, et devant tout le peuple je serai glorifié. Et Aaron se tut. 4Et Moïse appela Mishaël et Eltsaphan, fils d’Uziel, oncle d’Aaron, et leur dit : Approchez-vous, emportez vos frères de devant le lieu saint, hors du camp. 5Et ils s’approchèrent, et les emportèrent dans leurs tuniques hors du camp, comme Moïse avait dit. 6Et Moïse dit à Aaron, et à Éléazar et à Ithamar, ses fils : Ne découvrez pas vos têtes et ne déchirez pas vos vêtements, afin que vous ne mouriez pas, et qu’il n’y ait pas de la colère contre toute l’assemblée ; mais vos frères, toute la maison d’Israël, pleureront l’embrasement que l’Éternel a allumé. 7Et ne sortez pas de l’entrée de la tente d’assignation, de peur que vous ne mouriez, car l’huile de l’onction de l’Éternel est sur vous. Et ils firent selon la parole de Moïse.

8Et l’Éternel parla à Aaron, disant : 9Vous ne boirez point de vin ni de boisson forte, toi et tes fils avec toi, quand vous entrerez dans la tente d’assignation, afin que vous ne mouriez pas. [C’est] un statut perpétuel, en vos générations, 10afin que vous discerniez entre ce qui est saint et ce qui est profane, et entre ce qui est impur et ce qui est pur, 11et afin que vous enseigniez aux fils d’Israël tous les statuts que l’Éternel leur a dits par Moïse.

12Et Moïse dit à Aaron, et à Éléazar et à Ithamar, ses fils qui restaient : Prenez l’offrande de gâteau, ce qui reste des sacrifices de l’Éternel faits par feu, et mangez-la en pains sans levain, à côté de l’autel ; car c’est une chose très sainte. 13Et vous la mangerez dans un lieu saint, parce que c’est là ta parta et la part de tes fils dans les sacrifices de l’Éternel faits par feu ; car il m’a été ainsi commandé. 14Et vous mangerez la poitrine tournoyée et l’épaule élevée, dans un lieu pur, toi et tes fils et tes filles avec toi ; car elles vous sont données comme ta part et la part de tes fils dans les sacrifices de prospérités des fils d’Israël. 15Ils apporteront l’épaule élevée et la poitrine tournoyée (avec les sacrifices par feu, qui sont les graisses), pour les tournoyer comme offrande tournoyée devant l’Éternel ; et cela t’appartiendra, et à tes fils avec toi, par statut perpétuel, comme l’Éternel l’a commandé. 16Et Moïse chercha diligemment le bouc du sacrifice pour le péché ; mais voici, il avait été brûlé ; et [Moïse] se mit en colère contre Éléazar et Ithamar, les fils d’Aaron qui restaient, et il [leur] dit : 17Pourquoi n’avez-vous pas mangé le sacrifice pour le péché dans un lieu saint ? car c’est une chose très sainte ; et Il vous l’a donné pour porter l’iniquité de l’assemblée, pour faire propitiation pour eux devant l’Éternel : 18voici, son sang n’a pas été porté dans l’intérieur du lieu saint ; vous devez de toute manière le manger dans le lieu saint, comme je l’ai commandé. 19Et Aaron dit à Moïse : Voici, ils ont présenté aujourd’hui leur sacrifice pour le péché et leur holocauste devant l’Éternel, et ces choses me sont arrivées ; et si j’avais mangé aujourd’hui le sacrifice pour le péché, cela aurait-il été bon aux yeux de l’Éternel ? 20Et Moïse l’entendit, et cela fut bon à ses yeux.

Notes

aailleurs : statut.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)