Un lien étroit relie les versets précédents et cette section. L’apôtre donne à ses frères un ensemble de sept exhortations (versets 7-10) propres à parler à notre conscience et à notre cœur. L’orgueil ne peut être brisé que par la grâce.
Nous parlons peut-être souvent d’humiliation, mais souvenons-nous que celui qui s’humilie pour plaire à Dieu, doit être sincèreZacharie 7. 4, 5 : humilions-nous d’abord “devant le Seigneur”, et non devant nos frères ; confessons nos infidélités personnelles avant de penser à celles des autres. Dieu, qui connaît tout, y compris les sentiments les plus profonds de notre cœur, nous élèvera le moment venu, si nous nous sommes réellement humiliés devant lui, en comptant sur sa grâce1 Pierre 5. 6.
Fléau terrible que celui de la médisance ! Il montre, une fois encore, l’orgueil qui peut se cacher dans notre cœur. En effet, médire, c’est rapporter un comportement ou des paroles de nos frères ou de nos sœurs dans le but de les rabaisser et donc de leur nuire. La Parole condamne maintes fois cette tendance déplorable ; pourtant, la médisance n’en continue pas moins à exercer ses ravages dans le peuple de Dieu, pour le déshonneur du Seigneur. Déjà la loi de Sinaï la proscrivait : “Tu n’iras point çà et là médisant parmi ton peuple. Tu ne t’élèveras pas contre la vie de ton prochain. Moi, je suis l’Éternel” Lévitique 19. 16.
Au lieu d’aimer mon frère comme la loi royale m’y invite (2. 8), je m’érige en juge de sa personne (verset 12 b) ; je prends la place de la loi au lieu de me laisser juger par cette dernière. Dieu seul apprécie les motifs qui font agir mon frère et il a, seul, la prérogative de condamner ou de pardonner. Pour mon compte, je ne peux juger que les actes. S’il y a du mal chez mon frère, la Parole m’enseigne sur ce que je dois faire : “Frères, quand même un homme s’est laissé surprendre par quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez un tel homme dans un esprit de douceur” Galates 6. 1, ce qui est tout le contraire de “parler l’un contre l’autre” (verset 11), de juger quelqu’un (2. 4) et de se mettre en colère contre luiMatthieu 5. 22.
Jacques passe au crible nos paroles (1. 13, 19, 26 ; 2. 3, 14, 18 ; 3. 1-10) car elles traduisent l’état de notre cœur. Celui qui dit : « J’irai ici ou là, je ferai ceci ou cela », montre qu’il suit sa propre volonté sans chercher à faire celle de Dieu.
Il est naturel que nous fassions des projets (verset 13) ; la vie terrestre nous y contraint. Mais nous devons toujours les subordonner à l’approbation de notre Maître. Il nous en a donné l’exemple : après avoir été informé de la maladie de Lazare, le Seigneur n’est pas allé à Béthanie immédiatement ; il a attendu, dans une dépendance totale, l’ordre de son PèreJean 11. 6, 7.
Demandons au Seigneur sa pensée au moment de l’élaboration de nos projets, car nous pourrions les former sans lui et ensuite rechercher sa caution. Posons-nous cette question : « Ai-je cherché la volonté du Seigneur dans le dernier projet que j’ai élaboré ? »
Nos moments sont comptés sur cette terre (comp. 1. 9-11). Aussi est-il imprudent et même téméraire de disposer de notre temps sans faire intervenir celui qui en dispose souverainement : “Mes temps sont en ta main” Psaume 31. 16. Parler autrement, c’est mettre le Seigneur de côté et préjuger d’un avenir que nous ignorons totalement (verset 14).
Gardons-nous aussi de prendre l’expression du verset 15 – “si le Seigneur le veut” – comme une formule toute faite, une sorte de « talisman », mais employons-la en toute vérité, conscients de l’autorité du Seigneur.
La peur de faire des projets sans le Seigneur pourrait nous paralyser et nous empêcher de faire le bien. Mais la Parole est équilibrée : le verset 17 complète les précédents et nous révèle ce que nous oublions trop facilement : ce n’est pas seulement faire le mal qui est un péché, mais aussi ne pas faire le bien. Dans notre vie quotidienne, combien de négligences coupables n’avons-nous pas à reconnaître : nous avons discerné “le bien” et nous ne l’avons pas fait !