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Épître de Jacques
Sondez les Écritures - 4e année

Jacques 4. 7-17

La soumission et la dépendance

2. Sept exhortations pratiques. Humilité, dépendance

Se soumettre, s’humilier : versets 7-10

Un lien étroit relie les versets précédents et cette section. L’apôtre donne à ses frères un ensemble de sept exhortations (versets 7-10) propres à parler à notre conscience et à notre cœur. L’orgueil ne peut être brisé que par la grâce.

  • 1. “Soumettez-vous […] à Dieu” (verset 7a) : seul le croyant humble se soumet volontiers à Dieu. Il imite Christ qui a pu dire prophétiquement : “Voici, je viens… c’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir” Psaume 40. 8, 9. Jésus est l’exemple unique d’un homme parfait dont toutes les pensées et tous les actes étaient soumis à la volonté de son Dieu. Il a été dépendant de son PèreJean 5. 30 ; Hébreux 10. 7 et de la Parole pendant toute sa vie sur la terre, depuis son enfance jusqu’à la croix. Quel modèle pour chacun de nous qui, par nature, ne nous soumettons pas, mais cherchons plutôt à soumettre les autres !
  • 2. “Résistez au diable” (verset 7b) : Jacques, comme Pierre, nous invite, par une attitude ferme, à résister au diable1 Pierre 5. 9. Pour cela, soyons fondés dans la foi et utilisons l’armure complète de Dieu par laquelle nous pouvons résister aux attaques de l’ennemiÉphésiens 6. 14-17. Si nous la revêtons – c’est-à-dire si notre communion avec Dieu est réelle et si la Parole produit ses effets en nous – nous pourrons nous servir efficacement de l’épée de l’Esprit (la parole de Dieu). C’est l’arme que le Seigneur a utilisée contre SatanMatthieu 4. 1-11. La victoire est alors assurée : “Celui qui est né de Dieu se conserve lui-même, et le méchant ne le touche pas” 1 Jean 5. 18. L’ennemi, déjà vaincu à la croix, s’enfuit de celui qui reste attaché à Christ. Gardons-nous toutefois de nous glorifier d’une victoire qui est celle de Dieu !
  • 3. “Approchez-vous de Dieu” (verset 8a) : Satan voudrait nous séparer de Dieu. En réalisant notre faiblesse, nous éprouvons la nécessité de nous approcher du Seigneur dont Jacques nous invite à rechercher la présence dans notre vie quotidienne. Le Seigneur, soyons-en certains, est prêt à répondre à ce désir, à s’approcher de nous ainsi qu’il l’a promis : “Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; et nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui” Jean 14. 23.
  • 4. “Nettoyez vos mains” (verset 8b) : La communion avec Dieu ne peut être goûtée sans la sainteté. S’il y a entre nous et Dieu un obstacle qui empêche cette communion, nous devons « régler nos comptes », c’est-à-dire revenir à lui, confesser humblement notre péché et mettre nos actes (nos “mains”) en conformité avec notre titre d’enfants de Dieu1 Pierre 1. 14-17.
  • 5. “Purifiez vos cœurs” (verset 8c) : Notre cœur doit être pur, c’est-à-dire sans mélange dans nos affections pour Dieu. David en était déjà conscient : “Voici, tu veux la vérité dans l’homme intérieur, et tu me feras comprendre la sagesse dans le secret de mon cœur” Psaume 24. 4, 5 ; 51. 6. Marcher avec Dieu implique la séparation intérieure du mal, sinon nous montrons un cœur double, ce que cette lettre a déjà sévèrement réprouvé1. Gardons-nous soigneusement de tout « pharisaïsme », c’est-à-dire d’observer scrupuleusement des règles humaines, même fondées sur la Bible, mais avec un cœur éloigné de DieuMatthieu 15. 1-9.
  • 6. “Sentez vos misères” (verset 9) : La Parole nous engage ici à prendre conscience de notre état de faiblesse et de nos limites, afin que nous soyons gardés dans une réelle humilité. Observer l’état du mondePsaume 119. 136 ou la misère de l’Église ne peut conduire qu’à être oppressés (“sentir”), à nous affliger, à nous humilier et à pleurer. Mais soyons aussi lucides sur l’état de notre propre cœur que nous le sommes sur celui des autres. À celui qui ignore son véritable état et qui est satisfait de lui-mêmeMalachie 3. 15, le Seigneur adresse cet appel : “Repens-toi” Apocalypse 3. 15-19. En revanche, celui qui mène deuil fait partie des “bienheureux” dont parle le Seigneur, qui seront consolésMatthieu 5. 4.
  • 7. “Humiliez-vous” (verset 10) : L’humiliation peut être produite par un sentiment de honte provenant d’un péché commis, soit par nous-mêmePsaume 51. 5, 6, soit par notre frère. Mais elle peut également provenir du sentiment de notre profonde faiblesse et de notre besoin constant du secours de Dieu. Elle ne nous conduira jamais à nous élever au-dessus des autres, mais elle nous rendra petits à nos propres yeux.

Nous parlons peut-être souvent d’humiliation, mais souvenons-nous que celui qui s’humilie pour plaire à Dieu, doit être sincèreZacharie 7. 4, 5 : humilions-nous d’abord “devant le Seigneur”, et non devant nos frères ; confessons nos infidélités personnelles avant de penser à celles des autres. Dieu, qui connaît tout, y compris les sentiments les plus profonds de notre cœur, nous élèvera le moment venu, si nous nous sommes réellement humiliés devant lui, en comptant sur sa grâce1 Pierre 5. 6.

Médire, juger : versets 11, 12

Fléau terrible que celui de la médisance ! Il montre, une fois encore, l’orgueil qui peut se cacher dans notre cœur. En effet, médire, c’est rapporter un comportement ou des paroles de nos frères ou de nos sœurs dans le but de les rabaisser et donc de leur nuire. La Parole condamne maintes fois cette tendance déplorable ; pourtant, la médisance n’en continue pas moins à exercer ses ravages dans le peuple de Dieu, pour le déshonneur du Seigneur. Déjà la loi de Sinaï la proscrivait : “Tu n’iras point çà et là médisant parmi ton peuple. Tu ne t’élèveras pas contre la vie de ton prochain. Moi, je suis l’Éternel” Lévitique 19. 16.

Au lieu d’aimer mon frère comme la loi royale m’y invite (2. 8), je m’érige en juge de sa personne (verset 12 b) ; je prends la place de la loi au lieu de me laisser juger par cette dernière. Dieu seul apprécie les motifs qui font agir mon frère et il a, seul, la prérogative de condamner ou de pardonner. Pour mon compte, je ne peux juger que les actes. S’il y a du mal chez mon frère, la Parole m’enseigne sur ce que je dois faire : “Frères, quand même un homme s’est laissé surprendre par quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez un tel homme dans un esprit de douceur” Galates 6. 1, ce qui est tout le contraire de “parler l’un contre l’autre” (verset 11), de juger quelqu’un (2. 4) et de se mettre en colère contre luiMatthieu 5. 22.

Oublier Dieu, se vanter : versets 13-17

Jacques passe au crible nos paroles (1. 13, 19, 26 ; 2. 3, 14, 18 ; 3. 1-10) car elles traduisent l’état de notre cœur. Celui qui dit : « J’irai ici ou là, je ferai ceci ou cela », montre qu’il suit sa propre volonté sans chercher à faire celle de Dieu.

Il est naturel que nous fassions des projets (verset 13) ; la vie terrestre nous y contraint. Mais nous devons toujours les subordonner à l’approbation de notre Maître. Il nous en a donné l’exemple : après avoir été informé de la maladie de Lazare, le Seigneur n’est pas allé à Béthanie immédiatement ; il a attendu, dans une dépendance totale, l’ordre de son PèreJean 11. 6, 7.

Demandons au Seigneur sa pensée au moment de l’élaboration de nos projets, car nous pourrions les former sans lui et ensuite rechercher sa caution. Posons-nous cette question : « Ai-je cherché la volonté du Seigneur dans le dernier projet que j’ai élaboré ? »

Nos moments sont comptés sur cette terre (comp. 1. 9-11). Aussi est-il imprudent et même téméraire de disposer de notre temps sans faire intervenir celui qui en dispose souverainement : “Mes temps sont en ta main” Psaume 31. 16. Parler autrement, c’est mettre le Seigneur de côté et préjuger d’un avenir que nous ignorons totalement (verset 14).

Gardons-nous aussi de prendre l’expression du verset 15 – “si le Seigneur le veut” – comme une formule toute faite, une sorte de « talisman », mais employons-la en toute vérité, conscients de l’autorité du Seigneur.

La peur de faire des projets sans le Seigneur pourrait nous paralyser et nous empêcher de faire le bien. Mais la Parole est équilibrée : le verset 17 complète les précédents et nous révèle ce que nous oublions trop facilement : ce n’est pas seulement faire le mal qui est un péché, mais aussi ne pas faire le bien. Dans notre vie quotidienne, combien de négligences coupables n’avons-nous pas à reconnaître : nous avons discerné “le bien” et nous ne l’avons pas fait !

Notes

1 “Incertain” expression unique dans le N.T. Litt : double d’âme, double de cœur (voir 4. 8).

Jacques 4

7Soumettez-vous donc à Dieu. aRésistez au diable, et il s’enfuira de vous. 8Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs, et purifiez vos cœurs, vous qui êtes doubles de cœur. 9Sentez vos misères, et menez deuil et pleurez. Que votre rire se change en deuil, et votre joie en tristesse. 10Humiliez-vous devant le ✷Seigneur, et il vous élèvera.

11Ne parlez pas l’un contre l’autre, frères. Celui qui parle contre son frère ou qui juge son frère, parle contre la loi et juge la loi. Or si tu juges la loi, tu n’es pas un observateur de la loi, mais un juge. 12Un seul est législateur et juge, celui qui peutb sauver et détruire ; mais toi, qui es-tu qui juges ton prochain ?

13À vous maintenant, qui dites : Aujourd’hui ou demain nous irons dans telle ou telle ville, et nous y passerons une année, et nous trafiquerons et nous gagnerons, 14vous qui ne savez pas ce [qui arrivera] le jour de demain ; (car qu’est-ce que votre vie ? car elle n’est qu’une vapeur paraissant pour un peu de temps et puis disparaissant ;) 15au lieu de dire : Si le Seigneur le veut et si nous vivons, nous ferons aussi ceci ou cela. 16Mais maintenant vous vous glorifiez dans vos vanteries. Toute jactance pareille est mauvaise. 17Pour celui donc qui sait faire le bien et qui ne le fait pas, pour lui c’est pécherc.

Notes

apl. ajoutent : Mais.
bou : juge qui peut.
clitt. : péché.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)