Faire “participer à tous les biens temporels celui qui enseigne” fait partie des charges à porter.
En 1 Corinthiens 9, Paul parle en détail de cet ordre voulu par Dieu, à savoir que les serviteurs de la Parole vivent de l’évangile, même si lui, Paul, n’en profitait que très peu. Ici aussi, il est rappelé aux Galates que ceux qui reçoivent un enseignement ne doivent pas oublier de soutenir matériellement ceux qui exercent un tel service. Ce n’était pas uniquement à ceux qui les enseignaient directement qu’ils devaient faire part de leurs biens matériels. L’expression : “celui qui enseigne” est générale. Si donc un tel geste n’est pas nécessaire à certains endroits, ceux qui se trouvent là peuvent aider les serviteurs qui travaillent ailleurs, comme le faisaient les PhilippiensPhilippiens 4. 14-16.
Cette recommandation ne se limite pas à un certain rassemblement local, pour qu’un serviteur soit rémunéré par une seule assemblée, comme c’est très souvent le cas aujourd’hui dans la chrétienté. Les dons sont donnés par le Seigneur pour le corps tout entier, et ceci, jusqu’à ce qu’Il vienneÉphésiens 4. 11-16. Pensons aussi particulièrement aux nombreux missionnaires qui travaillent dans des pays pauvres, où les chrétiens locaux ne peuvent les soutenir que de manière insuffisante, ou même pas du tout.
Paul rappelle aux Galates un autre principe divin toujours valable, celui de la semence et de la récolte. Dès les premiers mots “ne soyez pas séduits” 1 Corinthiens 6. 9 ; 15. 33 ; Jacques 1. 16, il les met en garde devant le danger de se tromper soi-même à ce sujet. On peut réussir à tromper des hommes, mais : “On ne se moque pas de Dieu” ; on ne peut le tromper, lui. Que personne ne pense que l’on puisse, d’un côté, accepter l’évangile de la grâce, tout en refusant, d’autre part, de se soumettre aux devoirs qui en découlent. Celui qui reconnaît Jésus comme son Sauveur ne doit pas continuer à marcher par la chair, en poursuivant ses propres intérêts matériels, mais par l’Esprit.
Et pourquoi donc ? Parce que “ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera”. On le comprend facilement en regardant la nature. C’est vrai en qualité comme en quantité. Si on sème du maïs dans un champ, on n’y récoltera en automne que du maïs, et non du blé ! Et “Celui qui sème chichement, moissonnera chichement, et celui qui sème libéralement, moissonnera libéralement” 2 Corinthiens 9. 6. C’est aussi une loi immuable de Dieu envers les hommes, qu’ils soient croyants ou nonJob 4. 8 ; Proverbes 22. 8 ; Osée 8. 7 ; 10. 12.
Au verset 8, deux sortes de semences et de moissons sont mises en contraste. La chair et l’Esprit s’opposent (comp. 3. 3 et 5. 16-26). “Celui qui sème pour sa propre chair”, c’est-à-dire pour la satisfaction de son moi, ne moissonnera de la chair que la corruption. Ce mot est très fort ; c’est l’état de ce qui périt, la mort et ses conséquences. L’incroyant qui “sème pour sa propre chair”, n’en récoltera que la mort éternelle. Ce que le chrétien, né de nouveau, en récoltera est destiné à périr ; ce peut être même une corruption morale qui entraîne la mort du corps, le retranchement. Ces paroles soulignent le fait que jamais Dieu n’autorise qui que ce soit à pécher.
Mais celui qui sème pour l’Esprit et fait le bien en marchant par la foi, se trouve sur un chemin qui conduit à la vie éternelle dans la gloire. Si les œuvres de la chair doivent périr, le fruit de l’Esprit subsiste.
Cela veut-il dire qu’un homme peut acquérir la vie éternelle par des œuvres ? Nullement ! Mais Dieu considère la foi et la vie pratique des siens comme inséparables. “Qui croit au Fils a la vie éternelle” Jean 4. 36. En conséquence, il sème pour l’Esprit et moissonne la vie éternelle. Cette dernière est vue ici comme le terme du chemin dans la gloire, ce qui est souvent le cas dans les épîtres de PaulRomains 2. 7 ; 6. 22.
Paul se compte à nouveau parmi les destinataires de son exhortation en disant : “Ne nous lassons pas en faisant le bien”. L’agriculteur doit beaucoup travailler dans son champ avant et après avoir semé la semence, pour en tirer une bonne récolteJacques 5. 7. De la même manière, les chrétiens ne doivent pas se lasser de faire le bien, même s’ils ne voient pas le résultat de leurs efforts tout de suite. Nous avons tendance à nous décourager, quand le chemin où nous nous sommes engagés tarde à nous conduire au but. A notre enthousiasme du début se mêlent souvent des motifs charnels, et lorsque nous n’obtenons pas, à notre avis, l’écho espéré, nous nous retirons dans notre coquille. Mais si nous regardons avec persévérance à notre Seigneur, à son amour et à sa grâce, nous ne nous lasserons pas si facilement. Il a dit lui-même : “Il est plus heureux de donner que de recevoir” Actes 20. 35.
En plus de cette incitation à faire le bien, on trouve ensuite une raison supplémentaire pour ne pas se décourager : “car, au temps propre, nous moissonnerons, si nous ne défaillons pas”. C’est seulement dans la gloire que la moisson prend tout son sens. Lors du tribunal de Christ, “chacun recevra sa louange de la part de Dieu” 1 Corinthiens 4. 5. Certes, il se peut que nous voyions déjà sur la terre, ici et là, un fruit de nos efforts. Mais les déceptions ne nous seront pas épargnées non plus. Celui qui regarde au Seigneur ne sera jamais déçu. En effet, le Seigneur n’est pas seulement le juste juge qui récompensera un jour abondamment tout travail accompli pour lui. Nous pouvons regarder à lui quand nous rencontrons des difficultés ou de l’opposition, pour qu’ainsi nous ne nous découragions pas en cheminHébreux 12. 2, 3. “Il a passé de lieu en lieu, faisant du bien” Actes 10. 38, malgré toute la contradiction des pécheurs.
En conclusion de ce paragraphe, Paul nous invite, “comme nous en avons l’occasion”, à faire le bien. C’est maintenant le temps de semer, utilisons ce temps ! Nous devons saisir l’occasion de notre vie de croyant, aussi longtemps que nous en avons la possibilité.
Le mot “bien” (verset 9) est de la même racine que “bonté” (verset 22) et désigne quelque chose de noble en soi, de moralement bon et qui entraîne ici en particulier, des conséquences bonnes et bénies. Il en ressort clairement que pour Dieu, l’attitude intérieure de notre cœur est tout aussi importante que nos actes.
Nous avons tous le désir de faire du bien à tous nos frères et sœurs dans le Seigneur. Mais le danger est grand de négliger dans la pratique cet aspect de l’amour fraternel, par égoïsmeJacques 2. 14-17 ; 1 Jean 3. 17. Cependant, l’appel de l’apôtre ne se limite pas aux croyants, au contraire, il parle d’abord de tous les hommes. Dieu “fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et envoie sa pluie sur les justes et sur les injustes” Matthieu 5. 45. De la même manière, ses enfants doivent faire du bien à tous les hommes, mais surtout à ceux de la maison de la foi. Sans fixer de limites, c’est d’abord aux personnes de notre entourage que Paul nous invite à faire du bien.