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Épître aux Galates
Sondez les Écritures - 3e année

Galates 5. 22-26

Exhortations

2. La chair et l’Esprit (2)

Le fruit de l’Esprit : versets 22, 23

Le “fruit de l’Esprit” s’oppose aux œuvres de la chair. C’est le résultat visible d’une vie dirigée par le Saint Esprit, qui doit honorer DieuJean 15. 1-8 ; Éphésiens 5. 9. Il est important de remarquer que le mot “fruit” est ici au singulier, au contraire des “œuvres de la chair”. Ce fruit est donc unique et ses différents caractères proviennent tous de la même source. Tous ensemble, ils témoignent d’une vie de communion avec Dieu, sous la conduite du Saint Esprit, et sont nécessaires à la communion et à l’harmonie entre chrétiens, ce qui manquait aux Galates. C’est pourquoi Paul présente le fruit de l’Esprit et ses caractères comme les signes d’une véritable communion chrétienne.

  • L’amour est cité en premier. C’est le caractère le plus grand1 Corinthiens 13. 13, car Dieu est amour1 Jean 4. 8-16. Or ici, il n’est pas question de l’amour de Dieu envers nous ou du nôtre pour lui, mais de l’amour entre nous, chrétiensRomains 12. 9 ; 1 Pierre 4. 8, qui est même appelé “votre amour dans l’Esprit” Colossiens 1. 8.
  • La joie chrétienne trouve sa source dans le Seigneur JésusPhilippiens 4. 4. Elle ne ressemble pas à la joie légère, voire factice, du monde. Comme la paix, elle se réalise par le Saint EspritRomains 14. 17 qui nous enseigne à trouver dans la vie journalière et dans les relations fraternelles de nombreux sujets de se réjouir en présence de ce que le Seigneur donne et de ce qu’il fait. Elle n’est pas détruite, même si elle se mêle à des pleurs à cause des souffrances de toutes sortes1.
  • La paix, ici, ne désigne pas la paix de la conscience, la paix avec DieuRomains 5. 1, ni la paix du cœur, qui est aussi appelée la paix de ChristColossiens 3. 15, mais c’est celle qui règne entre les croyants et qui nous fait, comme aux Galates, si souvent défaut. L’unité de l’Esprit, l’union pratique des croyants, doit être gardée par le lien de la paixÉphésiens 4. 3.
  • La longanimité (mot parfois traduit par patience) est un caractère de DieuRomains 2. 4 ; 9. 22 ; 1 Pierre 3. 20 et de Christ1 Timothée 1. 16 ; 2 Pierre 3. 15. Les croyants y sont exhortésÉphésiens 4. 2 ; Colossiens 3. 12 ; 2 Timothée 3. 10 ; 4. 2. La longanimité permet de supporter l’offense sans réagir vivement ou le tort commis injustement. Elle contribue efficacement à maintenir la paix.
  • La bienveillance2 est un caractère divin que nous sommes exhortés à porter. C’est une disposition du cœur qui recherche le bien avec grâce dans les relations avec les autres.
  • La bonté caractérise (généralement chez le croyant) ce qui est moralement bon et utile. Elle est une fois attribuée à Dieu2 Thessaloniciens 1. 11. C’est aussi l’une des trois composantes du fruit de la lumière dans les croyantsÉphésiens 5. 9.
  • La fidélité3 consiste à agir d’une façon qui répond à la confiance qui nous est témoignée. Ces deux vertus se stimulent réciproquement et se conservent ensemble. Toute infidélité altère la confiance qui ne se rétablit que lentement.
  • La douceur (ou débonnaireté) est une qualité qui, dans le monde, est facilement considérée comme de la faiblesse. Elle caractérisait pourtant le Seigneur lors de sa vie sur la terreMatthieu 11. 29 ; 21. 5 ; 2 Corinthiens 10. 1. Puissions-nous la réaliser dans nos rapports mutuels ainsi qu’à l’égard de tous les hommes.
  • La tempérance traduit un mot dérivé d’un adjectif qui signifie “fort, puissant”. C’est pourquoi la tempérance est synonyme de la “maîtrise de soi”. On remarque aisément combien il s’oppose à la dernière catégorie des œuvres de la chair, qui concerne tous les excès.

Neuf qualités sont énumérées ici. Mais la liste des vertus chrétiennes ne s’y limite pas, et l’apôtre étend sa pensée en disant : “contre de telles choses, il n’y a pas de loi”. La loi n’est pas destinée aux justes, mais aux impies et aux pécheurs1 Timothée 1. 9, car la loi amène à reconnaître ses péchésRomains 3. 20. Mais aucune loi ne peut rien opposer à la révélation des caractères mêmes de Christ, et donc à ceux du nouvel homme (car c’est là le fruit de l’Esprit). Le chrétien qui vit ainsi fait même beaucoup plus que ce que demande une loi, quelle qu’elle soit. Il ne peut donc être condamné par elle. La grâce de Dieu et la puissance du Saint Esprit élèvent le croyant bien au-dessus du niveau de la loi du SinaïRomains 8. 3, 4.

La condition du chrétien : verset 24

Tous ceux qui ont accepté le Seigneur Jésus par la foi sont “du Christ” (comp. verset 6). Ils appartiennent désormais au Seigneur glorifié dans le ciel et sont associés à lui de la manière la plus étroite, dans sa mort et dans sa vie.

Christ a été crucifié4, et les croyants ont été identifiés avec lui dans sa mort. Paul dit : “Je suis crucifié avec Christ” (2. 20). Mais ici, “crucifié” n’est pas un fait passif, quelque chose qui est subi, mais “ceux qui sont du Christ ont (eux-mêmes) crucifié la chair” ainsi que, comme il est dit expressément, “ses passions et ses convoitises”. Ceux qui sont “de Christ”, sont ici considérés comme des hommes qui ont pleinement accepté la condamnation de Dieu sur l’ancienne nature pécheresse et participent d’une manière consciente et active à l’accomplissement de cette condamnationColossiens 3. 9. La chair se trouve encore dans chaque croyant, car elle est inséparable du corps naturel. Mais le croyant n’est plus “dans la chair”, mais “dans l’Esprit” Romains 8. 9. Le chrétien possède la force, par le Saint Esprit, de se tenir pour mort au péché et de “mortifier” (tenir dans la mort) pratiquement ses membres qui sont sur la terre, c’est-à-dire les envies et les convoitisesCol 3. 5. Mais il ne combat pas pour cela, il reste seulement dans les traces du vainqueur, de celui qui a déjà remporté la victoire.

La marche par l’Esprit : versets 25, 26

Paul se compte lui-même parmi les destinataires de l’exhortation qu’il adresse ici aux Galates. Tous ceux qui sont “du Christ” vivent (ils ont reçu la vie) par l’Esprit. “Marcher par l’Esprit” doit découler de la réalité intérieure de la vie par le même Esprit. La vie nouvelle n’a pas de puissance en elle-même. C’est l’Esprit Saint qui est la puissance agissante pour que la vie de Christ soit manifestée en nous.

Tous sont ensuite exhortés à ne pas rechercher l’honneur ou la gloire, ce qui serait vain, vide de sens et inutile, tout comme le zèle des Galates à respecter scrupuleusement la loi (comp. 6. 13 b). La chair – même celle du chrétien – cherche toujours à être bien vue, et désire l’honneur et la gloire. On se compare aux autres et il est alors impossible de servir l’autre avec amour (verset 13). Celui qui se croit meilleur exige beaucoup des autres, celui qui se sous-estime les envie. Agir ainsi est une perte pour soi-même, mais cela provoque aussi des réactions qui peuvent avoir de tristes conséquences.

Le véritable modèle de notre vie de foi, ce ne sont pas les autres croyants, mais le Seigneur Jésus, qui, homme sur la terre a toujours agi par l’Esprit. Le regarder marcher dans les Évangiles, contribuera à nous remplir d’une sainte admiration pour lui et produira une vraie humilité de cœur. De plus son exemple s’imprimera pratiquement sur nous. L’Esprit saint veut ainsi prendre de ce qui est à Christ pour nous l’annoncerJean 16. 14, par le moyen de la parole de Dieu. Laissons-nous conduire par l’Esprit et veillons à ne pas l’attrister.

Notes

1Voir dans l’épître aux Philippiens, les nombreuses mentions de la joie et celles des souffrances.
2Ce mot est le plus souvent traduit par la “bonté” (Romains 3. 12 ; 2 Corinthiens 6. 6 ; Colossiens 3. 12). Cette qualité est attribuée en premier lieu à Dieu (Romains 2. 4 ; 11. 22 ; Éphésiens 2. 7 ; Tite 3. 4).
3Ce mot est habituellement traduit par “la foi”, qui consiste à faire confiance à Dieu et à sa Parole. Ici, il est surtout question de la conduite envers les autres. C’est donc ici la “fidélité” (comp. Tite 2. 10).
4

Ce terme désigne la manière dont le Seigneur Jésus a été mis à mort, mais à quatre reprises il apparaît au sens figuré et concerne les chrétiens :

  • “sachant que notre vieil homme a été crucifié avec Christ” (Romains 6. 6) ;
  • “je suis crucifié avec Christ” (Galates 2. 20) ;
  • “… ont crucifié la chair” (Galates 5. 24) ;
  • “… la croix, par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au monde” (Galates 6. 14).

Galates 5

22Mais le fruit de l’Esprit est l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, 23la douceur, la tempérance : contre de telles choses, il n’y a pas de loi. 24Or ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises. 25Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit. 26Ne soyons pas désireux de vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres [et] en nous portant envie les uns aux autres.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)