Ce paragraphe forme une unité dans laquelle le Saint Esprit est mentionné 7 fois. Après avoir montré l’inutilité de la loi et les dangers de la chair, l’apôtre introduit maintenant la puissance de l’Esprit seule capable de nous faire marcher d’une manière qui plaise à Dieu.
Marcher par l’Esprit, c’est se conduire et agir grâce à la puissance effective de l’Esprit qui habite en nous. “Les convoitises de la chair” ne désignent pas les besoins naturels du corps humain, mais les mauvais penchants de l’ancienne nature du chrétienÉphésiens 2. 3 ; 1 Pierre 2. 11 ; 1 Jean 2. 16. Mais la puissance de l’Esprit est plus grande. Il nous conduit dans toute la vérité, c’est-à-dire qu’il nous fait comprendre les pensées de Dieu dans sa ParoleJean 16. 13. Il nous rend conscients d’être des enfants de Dieu, de telle sorte que nous pouvons venir à lui comme à notre Père, en toute liberté pour l’adorer et pour prierJean 4. 23, 24 ; Romains 8. 14-16 ; Éphésiens 2. 18. Le but du Saint Esprit est toujours de glorifier le Seigneur JésusJean 16. 4. Il est ainsi la force de la vie nouvelle.
Mais la chair, cette ancienne nature encore en nous avec ses convoitises, a des buts contraires à ceux de l’Esprit qui s’oppose à ce que recherche la chair. Le chrétien possède en lui deux sources de pensées, de paroles et d’actes, totalement opposées l’une à l’autre. S’il se laisse conduire par la chair, il agit en contradiction avec l’Esprit Saint qui est en lui ; mais s’il suit la direction de l’Esprit, il ne fait pas la volonté de la chair. C’est le sens de la phrase “afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez”. Le “vous” désigne ici la personne du chrétien dans sa totalité, responsable devant Dieu.
Mais dans la parole de Dieu, le chrétien n’est jamais appelé à combattre contre la chair ni contre le péché qui habite en lui. La lutte décrite en Romains 7 caractérise une âme qui n’a pas encore été libérée. Ici, dans cette épître aux Galates, il est certes question (verset 17) de l’antagonisme foncier entre la chair et l’Esprit, mais le combat du chrétien est toujours dirigé contre la puissance de méchanceté venant de l’extérieur2 Corinthiens 10. 3-6 ; Éphésiens 6. 11-20 ; Hébreux 12. 4. Par la grâce de Dieu, le croyant n’a pas à mener un combat contre lui-même, mais à saisir pratiquement, avec le secours de l’Esprit, que la mort est appliquée au vieil homme.
De plus, le fait d’être dirigé par l’Esprit (verset 18) est caractéristique de la position de fils de DieuRomains 8. 13, 14. Quel grand privilège ! Avant que le Seigneur Jésus ne retourne vers son Père, il avait dit à ses disciples qu’il ne les laisserait pas orphelins, mais qu’il leur enverrait un consolateur de la part du Père, qui serait avec eux – et donc aussi avec nous – éternellementJean 14. 16-18. Si nous lui faisons confiance pour nous diriger, il nous conduira dans ce monde, et ceci, souvent sans que nous nous en apercevions.
Il n’y a qu’une seule personne dans le N.T. dont nous lisons qu’elle a été vraiment dirigée par l’Esprit : le Seigneur lui-même. Dans l’évangile selon Luc, qui présente le Seigneur comme l’homme parfait, il est dit : “Jésus… fut mené par l’Esprit dans le désert” Luc 4. 1.
Il n’est pas difficile pour un chrétien de reconnaître les œuvres de la chair, sans avoir besoin de la loi. Ces œuvres sont manifestes ; ceci ne signifie pas qu’elles sont faites au grand jour, aux yeux de tous, mais qu’elles sont facilement reconnaissables. L’énumération suivante n’est pas exhaustive, c’est plutôt un ensemble représentatif de ce que peut produire la chair. Toutes ces œuvres sont des péchés ; la chair ne peut rien produire qui ne porte cette marque. On peut y distinguer quatre groupes différents :
En terminant cette triste liste de péchés par les mots “et les choses semblables à celles-là”, Paul montre que les œuvres possibles de la chair sont si nombreuses et variées qu’on ne peut en faire l’énumération complète.
On peut remarquer que l’apôtre met au rang des œuvres de la chair, à côté de péchés évidents, toute une série de manquements envers le prochain qui se développent souvent de façon cachée mais dont les conséquences ne sont pas moins dommageables : inimitiés, querelles, jalousies, colères, intrigues, divisions, sectes, envies… Nous avons besoin de nous y arrêter particulièrement parce que nous pouvons y tomber sans que notre conscience soit assez sensible pour les juger comme Dieu le fait.
Paul avait déjà parlé de ces péchés aux Galates lors de sa première visite. Il répète ici que ceux qui commettent1 de telles choses n’hériteront pas du royaume de Dieu. Paul écrit également que “les injustes n’hériteront pas du royaume de Dieu” 1 Corinthiens 6. 9, 10 et que “les fornicateurs, les impurs et les cupides n’auront pas d’héritage dans le royaume du Christ et de Dieu” Éphésiens 5. 5. Ce sont des avertissements très sérieux pour celui qui dit être chrétien. Il est certain qu’un croyant ne peut pas perdre son salut, mais il ne doit jamais penser que ceci lui donne quelque liberté pour pécher. Il est sous la discipline de Dieu, le PèreHébreux 12. 4-11, ainsi que sous celle de l’assemblée. C’est pourquoi, tout homme “appelé” frère (cette expression montre déjà beaucoup de réserve), et révélé comme étant fornicateur, avare, idolâtre, outrageux, ivrogne ou ravisseur doit être exclu de la communion des croyants1 Corinthiens 5. 9-13. Par cette discipline de l’assemblée, le pécheur devrait être touché et confesser sa faute pour revenir ensuite de son faux pas. S’il est vraiment né de nouveau, Dieu le ramènera d’une manière ou d’une autre.
Seuls, ceux qui sont véritablement nés de nouveau, peuvent entrer dans le royaume de Dieu ou en hériter, comme l’avait déjà dit le Seigneur à NicodèmeJean 3. 3.