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Épître aux Galates
Sondez les Écritures - 3e année

Galates 5. 7-15

Exhortations

1. La liberté chrétienne (2)

Les obstacles : versets 7-12

Quand Paul pense à la manière dont les Galates avaient débuté leur vie de foi, il peut leur dire “Vous couriez bien”. Mais ils ont été entravés dans leur course par quelqu’un qui les a détournés d’obéir à la vérité. Cette vérité, c’est la parole de Dieu, qu’il leur avait prêchée et qu’il nomme à d’autres endroits de la lettre “la vérité de l’évangile” (2. 5, 14).

On avait persuadé les Galates de suivre un autre enseignement, la fausse doctrine des judaïsants. Paul ne cherche pas à savoir qui est à l’origine de cette persuasion ; il se contente de montrer d’où elle ne peut pas venir. Il nous donne ainsi une leçon importante : pour repousser toute fausse doctrine, toute mauvaise influence, nul n’est besoin de les connaître dans les plus petits détails, de savoir exactement comment les réfuter. Il suffit de discerner qu’elles ne sont pas en accord avec la parole de DieuJean 10. 4, 5. Plus un croyant connaîtra la voix de son Seigneur, mieux il saura distinguer ce qui ne vient pas de lui. Quand il constate qu’une doctrine n’est pas selon les Écritures, il doit alors la rejeter, sans s’en préoccuper plus longuement.

Deux fois l’apôtre déclare que “un peu de levain fait lever la pâte tout entière”, ici et en 1 Corinthiens 5. 6. Chez les Corinthiens, le levain était un péché moral. Chez les Galates, il s’agissait d’une fausse doctrine. Ces deux choses constituent du levain, qui, dans l’Écriture, représente le péché connu et toléré. Tout comme le levain, dont l’action s’étend à toute la pâte, l’influence d’un péché toléré et non jugé s’étend à toute une assemblée, qu’elle le veuille ou non, et caractérise son état. Ce principe important est de moins en moins compris et accepté parmi les chrétiens aujourd’hui. Se séparer de toute forme de mal est nécessaire pour vivre d’une manière qui plaise à Dieu. Les Corinthiens auraient déjà dû mener deuil et “ôter le méchant” dont le péché était connu. Pour les Galates, Paul restait confiant qu’en recevant sa lettre ils ne se laisseraient pas tromper plus longtemps et qu’ils rejetteraient le faux enseignement qu’il dénonce. Cette confiance ne se fondait pas sur eux, mais sur le Seigneur, qui aime les siens et qui travaille sans relâche dans leur cœur et leur conscience par son Esprit, pour les maintenir dans le bon chemin, à sa suite.

L’expression “celui qui vous trouble” ne désigne pas une personne particulière, mais plutôt quiconque tendrait à les détourner de la vérité et les troublerait par ce moyen. Et il y avait de telles personnes parmi eux (1. 7). Elles en portent la responsabilité devant Dieu et en recevront leur jugement. Tout ouvrier qui aura travaillé à la maison de Dieu est responsable de son travail qui sera éprouvé par le feu1 Corinthiens 3. 13 – 17.

Le fait que, par la croix de Christ, la loi a perdu sa raison d’être, constituait un scandale pour les Juifs et les heurtait profondément1 Corinthiens 1. 23. Si Paul, l’apôtre des nations, avait prêché la circoncision, alors la croix n’aurait plus été un motif de scandale. Or, les persécutions que Paul subissait de la part des Juifs prouvaient le contraire.

Les expressions utilisées par Paul pour qualifier l’activité des judaïsants montrent à quel point il est intérieurement en colère contre eux et contre leurs doctrines : ils “troublent” les croyants (1. 7 ; 5. 10), les “ensorcellent” (3. 1), ils les “arrêtent” dans leur course (5. 7) et pour finir, les “bouleversent” (verset 12). La sainte colère de Paul est telle qu’il exprime un souhait (“je voudrais qu’ils se retranchent même” 1) qui est presque une malédiction (1. 8, 9) 1 Corinthiens 16. 22.

La liberté vécue : versets 13-15

La liberté chrétienne constitue le sujet principal de cette épître. Paul rappelle aux Galates qu’ils ont été appelés à la liberté, mais les avertit en même temps de ne pas la prendre comme prétexte pour mener une vie déréglée. La véritable liberté chrétienne est constamment menacée par ces deux dangers : d’un côté, le légalisme, de l’autre, une marche sans frein, le laxisme. Quand des chrétiens suivent leur propre volonté ou recherchent les plaisirs du monde, ils brandissent souvent l’excuse de la liberté : nous sommes libres, nous ne sommes plus sous la loi. En réalité, ce n’est plus le Seigneur Jésus et sa volonté qu’ils ont comme but, mais leurs propres pensées charnelles.

“La chair”, dont il est si souvent question dans le N.T., a plusieurs significations2. Au verset 13, la chair désigne la nature pécheresse de l’homme, toujours présente en chaque croyant. En tant que chrétiens responsables et conscients de nos responsabilités, nous sommes appelés à ne pas prendre soin de la chair pour satisfaire à ses convoitisesRomains 13. 14 et à ne pas utiliser la liberté acquise en Christ à des fins égoïstes ou orgueilleuses. Cet avertissement cède ensuite la place à un encouragement positif : “mais par amour, servez-vous l’un l’autre”. Cet amour divin, par lequel notre foi opère de manière pratique (comp. verset 6), est le contraire du laxisme charnel. C’est en vertu de cet amour que les Galates devaient se servir l’un l’autre, en suivant l’exemple du SeigneurLuc 22. 27 ; Exode 21. 5, 6. Notre Seigneur est le modèle parfait pour le service de l’amour qui ne se laisse jamais rebuter.

En étant constamment occupés de la loi et de ses ordonnances, les Galates étaient en danger d’oublier l’amour. C’est pourquoi Paul doit leur rappeler que toute la loi se résume en ce seul commandement, ce passage de l’A.T. le plus souvent cité dans le N.T. : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même” Lévitique 19. 18 ; Matthieu 5. 43 ; 19. 19 ; 22. 39 ; Marc 12. 31 ; Luc 10. 27 ; Romains 13. 9 ; Jacques 2. 8.

De nature, les hommes sont incapables de remplir les exigences de la loi, qui culminent dans ce commandement. Seul l’amour de Dieu en eux les rend capables de réaliser l’exigence de la loiRomains 8. 4.

Visiblement, les Galates légalistes rivalisaient de sévérité les uns envers les autres, ce qui avait conduit à des disputes (verset 15). Même ceux qui ne voulaient pas s’engager à respecter la loi, se querellaient de manière charnelle avec leurs frères dans l’erreur, au lieu de les servir dans l’amour. Ils parlaient et agissaient avec violence. L’apôtre doit les avertir en comparant leur attitude à celle de bêtes sauvages. Quelle honte de mériter un tel avertissement ! Ne nous sentons-nous pas repris par ces fortes paroles et stimulés pour aimer vraiment ?

Notes

1Le terme employé suggère le souhait que leur circoncision aille jusqu’à faire d’eux des eunuques que la loi même excluait de la congrégation de l’Éternel (Deutéronome 23. 2).
2Voir SLE vol. 3 le commentaire sur l’épître aux Romains chapitre 7 et les notes complémentaires : “La chair” et “Le vieil homme”.

Galates 5

7Vous couriez bien, qui est-ce qui vous a arrêtés pour que vous n’obéissiez pas à la vérité ? 8La persuasion ne vient pas de celui qui vous appelle. 9Un peu de levain fait lever la pâte tout entière. 10J’ai confiance à votre égard par le Seigneur, que vous n’aurez point d’autre sentiment ; mais celui qui vous trouble, quel qu’il soit, en portera le jugement.

11Mais moi, frères, si je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté ? – alors le scandale de la croix est anéanti. 12Je voudrais que ceux qui vous bouleversent se retranchenta même.

13Car vous, frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement [n’usez] pas de la liberté comme d’une occasion pour la chair, mais, par amour, servez-vousb l’un l’autre ; 14car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”c. 15Mais si vous vous mordez et vous dévorez l’un l’autre, prenez garde que vous ne soyez consumés l’un par l’autre.

Notes

aou : se mutilent tout à fait.
bservir, être esclave.
cLévitique 19. 18.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)