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Épître aux Galates
Sondez les Écritures - 3e année

Galates 2. 1-10

Historique

4. La visite de Paul à Jérusalem

Dans les versets 1 à 10, Paul raconte les contacts ultérieurs qu’il a eus avec ceux qui étaient apôtres avant lui. Non seulement ces derniers n’ont exprimé aucune réserve à l’égard de son service, mais ils ont entièrement reconnu son apostolat, bien qu’il l’ait reçu indépendamment d’eux.

La montée à Jérusalem

Quatorze ans se sont écoulés depuis que Paul a rendu visite à l’apôtre Pierre à Jérusalem (1. 18) 1. En Actes 15, il est fait mention d’un voyage effectué par Paul, Barnabas et quelques autres avec eux. C’est à cette visite à Jérusalem que l’apôtre fait allusion ici (verset 1). Nous apprenons deux choses qui ne sont pas mentionnées en Actes 15 :

  • D’abord que Tite était l’un des “quelques autres d’entre eux” qui ont accompagné les apôtres, d’Antioche à Jérusalem. Mais alors que Barnabas, “homme de bien et plein de l’Esprit Saint et de foi” Actes 11. 24, était engagé aux côtés de Paul dans la grande contestation qui avait éclaté, il semble que Tite – sans doute plus jeune – n’était présent que pour les accompagner et les aider.
  • D’autre part, nous trouvons ici que Paul était allé à Jérusalem selon une révélation, alors qu’en Actes 15. 2, il est dit que les frères “résolurent que Paul et Barnabas et quelques autres d’entre eux monteraient à Jérusalem”. Ces deux aspects ne sont absolument pas contradictoires. Ici, c’est le côté de la direction divine individuelle qui est souligné, alors qu’en Actes 15, c’est celui de la décision collective. Il est tout à fait possible de suivre le conseil de frères, tout en prenant notre décision personnelle en présence du Seigneur, dans sa dépendance. Certes, dans ce cas, c’est par révélation que Dieu avait parlé à Paul. Mais le principe reste valable pour toute décision à prendre.

Entretiens privés

A Jérusalem, il présenta l’évangile qu’il prêchait parmi les nations, d’abord “dans le particulier, à ceux qui étaient considérés”. Au premier abord, il pourrait sembler que Paul n’était pas sûr de sa doctrine et que, pour cette raison, il recherchait l’avis des frères reconnus de tous à Jérusalem. Mais s’il les rencontrait, ce n’était pas pour recueillir leur autorisation, car Paul était convaincu de la valeur divine de son évangile, mais pour leur présenter en toute franchise le contenu de son message. De plus, il reconnaît ainsi l’autorité morale de ces frères et montre qu’il était prêt à recevoir ce qu’ils auraient pu avoir à lui communiquer. Cependant, ses craintes de courir ou d’avoir couru en vain2 n’étaient pas injustifiées, au cas où ces frères auraient tenu à maintenir la loi de Moïse.

L’Assemblée est une, car le “mur mitoyen de clôture”, qui séparait les Juifs des nations, a été abattu grâce à l’œuvre de ChristÉphésiens 2. 14. Si deux avis différents s’opposaient sur cette question importante, le danger était grand que deux groupes adverses se forment. Alors le “seul corps” n’aurait plus été visible. C’est pourquoi l’apôtre souhaitait avoir une même pensée avec ces frères de Jérusalem pour que l’œuvre de l’évangile se poursuive dans l’unité.

La parenthèse du verset 3 est une réponse aux affirmations des faux docteurs de Galatie, suivant lesquelles on devait circoncire les croyants des nations. Paul introduit ici un contre-exemple : Tite, bien qu’il fût grec, n’avait pas été circoncis, même à Jérusalem où il accompagnait l’apôtre. Au verset 4 l’apôtre revient à la pensée du verset 2. Cette mention de Tite sert toutefois à consolider son argumentation. En effet, à Jérusalem même, de faux frères “furtivement introduits” avaient cherché à faire pression sur les frères et sur Paul pour que Tite soit circoncis.

La liberté chrétienne

Qu’il s’agisse des Juifs ou des païens, tous ceux qui sont sauvés par la repentance et la foi en l’œuvre du Seigneur Jésus jouissent de la merveilleuse liberté “que nous avons dans le Christ Jésus”. Il a libéré “tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, assujettis à la servitude” Hébreux 2. 15. Nous tenant ainsi dans la liberté, de l’autre côté de la mort, sur le terrain de la résurrection, nous pouvons maintenant marcher par la grâce.

Cette liberté résulte de la présence de l’Esprit de Dieu2 Corinthiens 3. 17. Les faux frères cherchaient à amener les croyants sous l’esclavage de la loi. Mais Paul et ses compagnons ne leur ont pas cédé, “pas même un moment”. Il fallait que l’assemblée garde l’évangile dans toute sa vérité ; Dieu a veillé à cela. La nécessité de la conversion du pécheur, la nouvelle naissance, la justification par la foi, la paix avec Dieu, la libération de la puissance du péché et du monde, le Saint Esprit habitant dans le croyant et sa position éternelle d’enfant de Dieu, voilà l’évangile dans sa vérité pleine et entière ! Oui, Dieu a montré les immenses richesses de sa grâce, dans sa bonté envers nous et nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestesÉphésiens 2. 7 ; 1. 3 !

La main d’association

Au verset 6 l’apôtre revient sur le fait qu’il a présenté l’évangile prêché parmi les nations aux frères qui bénéficiaient d’une plus grande considération parmi les croyants. Ce respect n’était pas dû à la position qu’ils occupaient dans le monde, mais à leur marche dans la crainte de Dieu, à leur juste jugement quand il s’agissait de régler même des cas difficiles, ainsi qu’à leur sobriété en toutes chosesTite 2. 12. Et ces frères eux-mêmes n’ont pu que reconnaître entièrement l’évangile que Paul prêchait, il n’y avait rien à y ajouter ni à en retrancher. Ils comprirent clairement que l’évangile de l’incirconcision avait été confié à Paul, tout comme celui de la circoncision l’avait été à Pierre3. Il n’y a qu’un seul évangile, mais il est annoncé à des hommes de diverses origines : ceux des nations, qui avaient été longtemps éloignés de DieuÉphésiens 2. 11, 12, et les Juifs, qui appartenaient au peuple terrestre de DieuRomains 3. 1, 2 ; 9. 4, 5. Pierre avait reçu la mission d’annoncer l’évangile aux Juifs, Paul aux nations.

En donnant à Paul “la main d’association”, les frères de Jérusalem reconnaissaient officiellement et de manière concluante le service de Paul et Barnabas parmi les nations et leur communion avec eux dans le service.

L’adverbe “seulement”, au verset 10 souligne l’unique requête des frères de Jérusalem à Paul et Barnabas, qui n’avait rien à voir avec le contenu de l’évangile. Il s’agit d’un service important pour tout chrétien encore aujourd’hui. Dieu lui-même maintient le jugement du pauvrePsaume 140. 13, et celui qui use de miséricorde envers lui honore DieuProverbes 14. 31. C’est pourquoi celui qui comprend le pauvre est bienheureuxPsaume 41. 2 ! Paul et Barnabas s’étaient déjà rendus à Jérusalem pour transmettre un don aux frères de JudéeActes 11. 27-30. La dernière visite de Paul à Jérusalem mentionnée par la Parole servit à apporter un don des saints de Macédoine et d’AchaïeActes 24. 17 ; Romains 15. 25-27. Ainsi, Paul peut dire avec raison qu’il s’appliquait personnellement à réaliser le souhait des frères de Jérusalem, qui est aussi celui du Seigneur.

Notes

1Il est cependant possible qu’il faille compter ces quatorze ans à partir de sa conversion (Actes 9), plutôt que de sa visite à l’apôtre Pierre.
2C’est-à-dire : de peur que son travail passé et présent ne perde toute valeur.
3Ici, la “circoncision” et “l’incirconcision” sont deux expressions qui désignent respectivement les Juifs et les païens, généralement désignés par le terme : “les nations”. “L’évangile de l’incirconcision” est ici le service de la prédication de l’évangile aux nations ; “celui de la circoncision” est le service de la prédication de l’évangile aux Juifs (voir Complément “La circoncision” vol. 2 ; p. 470) .

Galates 2

1Ensuite, au bout de 14 ans, je montai de nouveau à Jérusalem avec Barnabas, prenant aussi Tite avec moi. 2Or j’y montai selon une révélation, et je leur exposai l’évangile que je prêche parmi les nations, mais, dans le particulier, à ceux qui étaient considérés, de peur qu’en quelque manière je ne coure ou n’aie couru en vain3 (cependant, même Tite qui était avec moi, quoiqu’il soit Grec, ne fut pas contraint à être circoncis) : 4et cela à cause des faux frères, furtivement introduits, qui s’étaient insinués pour épier la liberté que nous avons dans le christ Jésus, afin de nous réduire à la servitude ; 5auxquels nous n’avons pas cédé par soumission, non pas même un moment, afin que la vérité de l’évangile demeure avec vous. 6Or, de ceux qui étaient considérés comme étant quelque chose…, quels qu’ils aient pu être, cela ne m’importe en rien : Dieu n’a point égard à l’apparence de l’homme…, à moi, certes, ceux qui étaient considérés n’ont rien communiqué de plus ; 7mais au contraire, ayant vu que l’évangile de l’incirconcision m’a été confié, comme celui de la circoncision l’a été à Pierre, 8 (car celui qui a opéré en Pierre pour l’apostolat de la circoncision a opéré en moi aussi envers les nations), 9et ayant reconnu la grâce qui m’a été donnée, Jacques, et Céphas, et Jean, qui étaient considérés comme étant des colonnes, me donnèrent, à moi et à Barnabas, la maina d’association, afin que nous [allions] vers les nations, et eux vers la circoncision, 10 [voulant] seulement que nous nous souvenions des pauvres, ce qu’aussi je me suis appliqué à faire.

Notes

alitt. : les [mains] droites.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)