Dans les versets 1 à 10, Paul raconte les contacts ultérieurs qu’il a eus avec ceux qui étaient apôtres avant lui. Non seulement ces derniers n’ont exprimé aucune réserve à l’égard de son service, mais ils ont entièrement reconnu son apostolat, bien qu’il l’ait reçu indépendamment d’eux.
Quatorze ans se sont écoulés depuis que Paul a rendu visite à l’apôtre Pierre à Jérusalem (1. 18) 1. En Actes 15, il est fait mention d’un voyage effectué par Paul, Barnabas et quelques autres avec eux. C’est à cette visite à Jérusalem que l’apôtre fait allusion ici (verset 1). Nous apprenons deux choses qui ne sont pas mentionnées en Actes 15 :
A Jérusalem, il présenta l’évangile qu’il prêchait parmi les nations, d’abord “dans le particulier, à ceux qui étaient considérés”. Au premier abord, il pourrait sembler que Paul n’était pas sûr de sa doctrine et que, pour cette raison, il recherchait l’avis des frères reconnus de tous à Jérusalem. Mais s’il les rencontrait, ce n’était pas pour recueillir leur autorisation, car Paul était convaincu de la valeur divine de son évangile, mais pour leur présenter en toute franchise le contenu de son message. De plus, il reconnaît ainsi l’autorité morale de ces frères et montre qu’il était prêt à recevoir ce qu’ils auraient pu avoir à lui communiquer. Cependant, ses craintes de courir ou d’avoir couru en vain2 n’étaient pas injustifiées, au cas où ces frères auraient tenu à maintenir la loi de Moïse.
L’Assemblée est une, car le “mur mitoyen de clôture”, qui séparait les Juifs des nations, a été abattu grâce à l’œuvre de ChristÉphésiens 2. 14. Si deux avis différents s’opposaient sur cette question importante, le danger était grand que deux groupes adverses se forment. Alors le “seul corps” n’aurait plus été visible. C’est pourquoi l’apôtre souhaitait avoir une même pensée avec ces frères de Jérusalem pour que l’œuvre de l’évangile se poursuive dans l’unité.
La parenthèse du verset 3 est une réponse aux affirmations des faux docteurs de Galatie, suivant lesquelles on devait circoncire les croyants des nations. Paul introduit ici un contre-exemple : Tite, bien qu’il fût grec, n’avait pas été circoncis, même à Jérusalem où il accompagnait l’apôtre. Au verset 4 l’apôtre revient à la pensée du verset 2. Cette mention de Tite sert toutefois à consolider son argumentation. En effet, à Jérusalem même, de faux frères “furtivement introduits” avaient cherché à faire pression sur les frères et sur Paul pour que Tite soit circoncis.
Qu’il s’agisse des Juifs ou des païens, tous ceux qui sont sauvés par la repentance et la foi en l’œuvre du Seigneur Jésus jouissent de la merveilleuse liberté “que nous avons dans le Christ Jésus”. Il a libéré “tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, assujettis à la servitude” Hébreux 2. 15. Nous tenant ainsi dans la liberté, de l’autre côté de la mort, sur le terrain de la résurrection, nous pouvons maintenant marcher par la grâce.
Cette liberté résulte de la présence de l’Esprit de Dieu2 Corinthiens 3. 17. Les faux frères cherchaient à amener les croyants sous l’esclavage de la loi. Mais Paul et ses compagnons ne leur ont pas cédé, “pas même un moment”. Il fallait que l’assemblée garde l’évangile dans toute sa vérité ; Dieu a veillé à cela. La nécessité de la conversion du pécheur, la nouvelle naissance, la justification par la foi, la paix avec Dieu, la libération de la puissance du péché et du monde, le Saint Esprit habitant dans le croyant et sa position éternelle d’enfant de Dieu, voilà l’évangile dans sa vérité pleine et entière ! Oui, Dieu a montré les immenses richesses de sa grâce, dans sa bonté envers nous et nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestesÉphésiens 2. 7 ; 1. 3 !
Au verset 6 l’apôtre revient sur le fait qu’il a présenté l’évangile prêché parmi les nations aux frères qui bénéficiaient d’une plus grande considération parmi les croyants. Ce respect n’était pas dû à la position qu’ils occupaient dans le monde, mais à leur marche dans la crainte de Dieu, à leur juste jugement quand il s’agissait de régler même des cas difficiles, ainsi qu’à leur sobriété en toutes chosesTite 2. 12. Et ces frères eux-mêmes n’ont pu que reconnaître entièrement l’évangile que Paul prêchait, il n’y avait rien à y ajouter ni à en retrancher. Ils comprirent clairement que l’évangile de l’incirconcision avait été confié à Paul, tout comme celui de la circoncision l’avait été à Pierre3. Il n’y a qu’un seul évangile, mais il est annoncé à des hommes de diverses origines : ceux des
En donnant à Paul “la main d’association”, les frères de Jérusalem reconnaissaient officiellement et de manière concluante le service de Paul et Barnabas parmi les nations et leur communion avec eux dans le service.
L’adverbe “seulement”, au verset 10 souligne l’unique requête des frères de Jérusalem à Paul et Barnabas, qui n’avait rien à voir avec le contenu de l’évangile. Il s’agit d’un service important pour tout chrétien encore aujourd’hui. Dieu lui-même maintient le jugement du pauvrePsaume 140. 13, et celui qui use de miséricorde envers lui honore DieuProverbes 14. 31. C’est pourquoi celui qui comprend le pauvre est bienheureuxPsaume 41. 2 ! Paul et Barnabas s’étaient déjà rendus à Jérusalem pour transmettre un don aux frères de JudéeActes 11. 27-30. La dernière visite de Paul à Jérusalem mentionnée par la Parole servit à apporter un don des saints de Macédoine et d’AchaïeActes 24. 17 ; Romains 15. 25-27. Ainsi, Paul peut dire avec raison qu’il s’appliquait personnellement à réaliser le souhait des frères de Jérusalem, qui est aussi celui du Seigneur.