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Épître aux Galates
Sondez les Écritures - 3e année

Galates 1. 6-12

Historique

2. L’évangile de Paul

L’étonnement de Paul

Dans les autres épîtres, après avoir salué ses correspondants, Paul remercie le Seigneur pour les qualités qu’il leur reconnaît. Ici, rien de tel ! Au contraire, il exprime immédiatement son étonnement devant le changement d’attitude si rapide des Galates. Dieu les avait, comme lui-même (verset 15), appelés par la grâce de Christ1. Il est ainsi souligné que c’est par grâce qu’ils s’étaient tournés vers lui. Leur comportement actuel était donc le début d’un éloignement de Dieu (5. 4).

Les Galates étaient en train d’abandonner la vérité de l’évangile reçu par le moyen de l’apôtre pour passer à2 un autre évangile, qui était en réalité une falsification de celui de Christ. Il n’existe qu’un seul évangile donné par Dieu pour le salut de pécheurs perdus. Il ne peut pas en exister d’autre, car Dieu a été entièrement satisfait et parfaitement glorifié par l’œuvre de son Fils. Il est donc impossible qu’il donne un autre évangile, ou qu’il y ajoute quoi que ce soit à la charge des hommes, comme si l’œuvre de Christ avait besoin d’être complétée ! Christ est assis maintenant à la droite de Dieu, “ayant fait par lui-même la purification des péchés” Hébreux 1. 3. Et sa place à la droite de la majesté dans les cieux proclame que l’œuvre qui nous sauve est parfaitement accomplie. Toute doctrine qui exige quoi que ce soit en plus de la repentance et de la foi, ou qui demande à l’homme quelque chose en complément, nie le fait que l’œuvre de Christ est parfaite et pleinement suffisante.

Paul veillait avec un zèle tout particulier à ce que la bonne nouvelle ne soit pas falsifiée. Lorsqu’il s’agissait d’un manque de connaissance chez les croyants, il le supportaitHébreux 5. 12. D’autre part il pouvait se réjouir de ce que l’évangile était annoncé, même si les motifs de ceux qui le faisaient n’étaient pas clairsPhilippiens 1. 17 : l’essentiel était que la grâce de Dieu soit proclamée au plus grand nombre. Mais ici, des ennemis du véritable évangile cherchaient à troubler le peuple de Dieu (verset 7). La même expression se retrouve en Jean 14. 1 lorsque le Seigneur dit : “que votre cœur ne soit pas troublé” ! Qu’il est grave de troubler le troupeau du Seigneur ! Ici, la foi des croyants en l’autorité de la parole divine prêchée par Paul avait été ébranlée, et les chrétiens en étaient troublés.

Les faux docteurs de Galatie ne niaient pas l’évangile, mais le frelataient2 Corinthiens 2. 17. Cela est plus dangereux qu’une franche négation, car une telle perversion de l’évangile conserve suffisamment de vérité pour tromper ceux qui ne sont pas attentifs, et apporte assez d’erreur pour faire tomber ceux qui manquent de connaissance.

L’anathème

Au verset 8 l’apôtre, inspiré par Dieu, prononce un jugement sans équivoque d’une grande solennité. Ce passage envisage une éventualité difficile à imaginer, mais cependant possible : si Paul ou un de ses collaborateurs, ou même un ange du ciel, c’est-à-dire une créature de la plus haute autorité possible, venait leur apporter un message qui aille plus loin que ce qui leur avait été annoncé auparavant, cette personne devait être maudite3. On ne peut imaginer de caution plus sûre pour l’évangile tel que nous le possédons aujourd’hui dans le N.T. 4Même un Paul, en tant qu’homme, a pu se tromper dans sa conduiteActes 23. 5, mais ce qu’il annonçait de la part de Dieu : l’évangile de Christ, ne pouvait et ne devait en aucune manière être modifié. Il n’en existe pas d’autre.

Au verset 9 l’apôtre passe d’un cas théorique à la réalité. Au lieu du conditionnel qu’on trouve au verset 8 et qui exprime une éventualité peu probable, le présent employé ici : “si quelqu’un vous évangélise”, montre que l’apôtre fait allusion à l’enseignement bien réel et actuel des faux docteurs de Galatie. Ce verset n’est donc pas une simple répétition du précédent. De plus, Paul leur rappelle ses mises en garde passées dont ils n’avaient malheureusement pas tenu compte.

A qui faut-il plaire ? Ni l’évangile, ni ses messagers ne plaisent à l’homme naturel. Mais le souhait de Paul était de satisfaire Dieu, et non les hommes (verset 10), comme le démontraient à l’évidence les versets précédents. En effet, qu’est-ce qui pouvait le pousser à s’exprimer ainsi, sinon son amour pour Dieu et pour sa Parole, ainsi que son affection pour les Galates et son souci de leur bien spirituel ?

Certes, dans d’autres passagesRomains 15. 2 ; 1 Corinthiens 10. 33 Paul pose comme principe chrétien le fait de chercher à plaire à son prochain. La contradiction n’est qu’apparente : dans les versets cités, il s’agit d’efforts réalisés par amour pour Christ, alors qu’ici, comme en 1 Thessaloniciens 2. 4, plaire aux hommes consiste en réalité à flatter et à mettre en valeur l’homme naturel. L’apôtre Paul devait prêcher la Parole et faire la volonté de Dieu. Agissant ainsi, il était imitateur de Christ qui avait dit : “l’esclave n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi” Jean 15. 20. Être un esclave fidèle, voilà ce que Paul désirait. Est-ce aussi notre désir ? Hier comme aujourd’hui, c’est un chemin solitaire. Au verset 11, l’apôtre insiste sur le fait que le véritable évangile, celui qu’il annonçait, n’est pas “selon l’homme”, c’est-à-dire qu’il n’y a rien dans ce message pour flatter ou glorifier l’homme, ni pour faire appel à ses compétences ou à ses qualités naturelles. L’évangile est selon Dieu. Et c’est du Seigneur lui-même que Paul l’avait reçu directement. C’est pour cette raison qu’à plusieurs reprisesRomains 2. 16 ; 16. 25 ; 2 Timothée 2. 8, Paul le nomme “mon évangile”, celui qu’il n’avait pas reçu de l’homme, ni même de Christ quand il vivait encore sur la terre. Il ne l’avait pas reçu de Pierre, ni d’un autre des douze. L’évangile de la gloire lui avait été communiqué par une révélation de Jésus Christ. Nous ne savons quand celle-ci a eu lieu, mais il y fait allusion plusieurs fois dans ses épîtres. Par exemple en 1 Thessaloniciens 4. 15, lorsqu’il annonce le retour du Seigneur : “car nous vous disons ceci par la parole du Seigneur”. De même, c’est par une révélation qu’il a eu connaissance du mystère de l’AssembléeRomains 16. 25 ; Éphésiens 3. 3 ; Colossiens 1. 25-27. C’est aussi le Seigneur lui-même qui lui a fait part de l’institution du repas du souvenir1 Corinthiens 11. 23.

Notes

1comp. 2 Thessaloniciens 2. 14 : appelés par l’évangile, et 2 Pierre 1. 3 : par la gloire et par la vertu.
2Le mot utilisé dans l’original le serait pour un déserteur qui passe à l’ennemi.
3C’est le sens du mot anathème.
4On peut aussi voir dans ce passage une mise en garde prophétique contre l’islam (ou les Mormons) qui prétendent “compléter” la Bible par des nouvelles révélations, soi-disant données par des anges.

Galates 1

6Je m’étonne de ce que vous passez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, à un évangile différent, 7qui n’en est pas un autre ; mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent pervertir l’évangile du Christ. 8Mais quand nous-mêmes, ou quand un ange venu du ciel vous évangéliserait outre ce que nous vous avons évangélisé, qu’il soit anathème. 9Comme nous l’avons déjà dit, maintenant aussi je le dis encore : si quelqu’un vous évangélise outre ce que vous avez reçu, qu’il soit anathème. 10Car maintenant, est-ce que je m’applique à satisfaire des hommes, ou Dieu ? Ou est-ce que je cherche à complaire à des hommes ? Si je complaisais encore à des hommes, je ne serais pas esclave de Christ.

11Or je vous fais savoir, frères, que l’évangile qui a été annoncé par moi n’est pas selon l’homme. 12Car moi, je ne l’ai pas reçu de l’homme non plus, ni appris, mais par la révélation de Jésus Christ.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)