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Le Cantique des cantiques
Sondez les Écritures - 5e année

Cantique des cantiques 3. 6 - 5. 1

Troisième cantique : Lieux de communion de l’amour

2. Description de la bien-aimée : 4. 1-5

Brusquement, avec ce chapitre, la scène devient plus personnelle. Le bien-aimé décrit dans la forme imagée de la poésie hébraïque, la beauté des traits de celle qu’il aime :

  • Ses yeux (verset 1), fenêtre de l’âme, reflètent sa pureté1 (voir 1. 15) et le voile souligne son humilitéGenèse 24. 65.
  • Sa belle chevelure (verset 2) sombre sied à sa jeune personne, comme les troupeaux de chèvres noires et lustrées mettent une note de richesse dans les collines de Galaad.
  • La blancheur de ses dents (verset 2) et leur harmonieuse disposition2 font penser à des brebis tondues avec leurs agneaux jumeaux ; ce sont des images d’équilibre et de maturité.
  • Ses lèvres (verset 3) sont d’une juvénile fraîcheur (écarlate) ; ses paroles traduisent le bon état de son cœur, selon que “l’homme bon, du bon trésor de son cœur produit ce qui est bon… de l’abondance du cœur sa bouche parle” Luc 6. 45.
  • Son visage (“sa joue”, verset 3) garde, derrière le voile, pureté et discrétion, qualités appréciées comme un fruit rafraîchissant (quartiers de grenade).
  • Son port (verset 4) est noble (la tour), ce que rehausse la parure de colliers qui ornent son cou, tels de brillants trophées après l’issue heureuse des combats.
  • Ses seins (verset 5) évoquent tendresse et grâce, tels les faons jumeaux d’une gazelle.

Nous pouvons bien penser que, depuis son expression inaugurale : “tu es belle mon amie”, le bien-aimé a cherché à traduire, dans la louange de traits physiques pleins de charme, l’ensemble des qualités morales qui le frappent chez la bien-aimée.

3. Déclaration d’amour du bien-aimé : 4. 6-15

Les lieux élevés : versets 6-11

  • verset 6 : Dans l’attente du lever du jour, la bien-aimée veut s’isoler dans de hautes collines pour méditer et retrouver les parfums attachés au nom de son bien-aimé (voir 1. 13 ; 2. 16, 17).
  • versets 7, 8 : Celui-ci désire l’entraîner plus haut encore, assurer sa sécurité si le danger menace (puissance du lion, rapidité du léopard), partager avec elle une réelle communion.
  • versets 9-11 : Suit alors une déclaration pleine de tendresse : “ma sœur, ma fiancée”, car celle qu’il aime lui ravit le cœur d’un seul regard chargé d’amour. La jeune fille écoute, silencieuse ; elle garde les saveurs (lait, miel) et les arômes (odeurs des vêtements et du Liban) dont elle s’est imprégnée dans la montagne ; le bien-aimé les apprécie sans réserve.

N’enlevons pas à ces expressions d’amour la pureté morale dont elles sont empreintes ; elles sont comprises par le croyant quand il peut vivre de tels moments de communion avec le Seigneur.

Le jardin clos : versets 12-15

La jeune fille se tait. Le bien-aimé poursuit alors : sa fiancée est pour lui comme “un jardin clos”, privé, protégé, exclusif.

Trois éléments prédominent dans ce havre de fraîcheur :

  • 1. Des eaux descendent, pures et limpides, des plus hauts sommets (le Liban) ; le jardin les recueille ; il a sa source fermée (pour éviter toute pollution), sa fontaine scellée (par et pour le bien-aimé), son puits d’eaux vives.
  • 2. Grâce à l’eau, les arbres du jardin offrent, pour le palais, un paradis de fruits exquis. Le grenadier y tient une place privilégiée3.
  • 3. Grâce au vent, c’est aussi, pour l’odorat, un ravissement de parfums subtils. Les plants à encens sont groupés par deux :
  • le nard et le henné (voir 1. 12, 14), figures d’un Messie qui va mourir puis ressusciter,
  • le nard et le safran4, en figure un Christ hier rejeté, demain couronné,
  • la racine broyée du roseau odorant mêlant son odeur à celle du cinnamome5,
  • l’aloès5, cité avec la myrrhe ; telle était la mixtion qu’apportait Nicodème pour embaumer le corps de JésusJean 19. 39. On évoque ici le parfum moral qui se dégageait d’un Christ souffrant et humilié, qu’il exhala ensuite dans “les douleurs de la mort” dont il devait être délié sans connaître la corruptionActes 2. 24.

Que de trésors variés découvre le bien-aimé dans les vertus secrètes de sa fiancée ; c’est pour son cœur comme une oasis où ruissellent les eaux vives, se dorent les fruits savoureux, s’exhalent des parfums enchanteurs.

ÉdenGenèse 2. 8 et CanaanDeutéronome 8. 7, 8 furent des jardins privilégiés du passé, mal gardés ou mal entretenus et dont les occupants furent chassés.

Dans l’avenir fleurira sur la terre un nouveau jardinOsée 14. 6-9 ; le peuple de Dieu brisé puis restauré l’occupera dans la paix retrouvée.

Mais au-delà de la portée prophétique de ce poème, le “jardin clos” suggère la beauté des liens qui unissent un couple. C’est un des grands sujets de l’Écriture qui fixe aux relations conjugales leur cadre rigoureux d’une fidélité réciproque, soit en termes directs et incisifs1 Corinthiens 7. 1-5, soit avec délicatesseProverbes 5. 15-19 mais jamais en termes sensuels. Ici le jardin clos – l’être physique et moral de la bien-aimée – est gardé dans toute sa pureté et sa richesse pour celui auquel elle appartiendra bientôt sans retour.

Aujourd’hui l’Assemblée est aussi fiancée à Christ2 Corinthiens 11. 2 jusqu’au jour où il se la présentera à lui-même “sainte et irréprochable”. Jusque-là veillons avec un égal soin aux clôtures et aux plantations (les croyants) pour la gloire de son divin propriétaire.

4. La communion de l’amour : 4. 16 – 5. 1

  • verset 16 : Les rafales du nord (les épreuves) et les brises du midi (l’apaisement) peuvent se succéder dans le jardin ; c’est utile pour qu’il embaume de tous ses parfums et que le bien-aimé y descende cueillir les fruits qui désormais sont gardés pour lui !
  • 5. 1 : La réponse du bien-aimé ne se fait pas attendre. Il entre chez lui et invite ses amis à venir partager la joie de cette fête.

Notes

1La colombe (ou la tourterelle) était le seul oiseau qui pouvait être offert en holocauste (Lévitique 1. 14).
2Dents, deux par deux, dans une parfaite symétrie latérale et verticale.
3La grenade est un fruit rafraîchissant très apprécié. Son sens est aussi symbolique. Rappelons que, au bas de la robe du souverain sacrificateur, clochettes et grenades alternaient (Exode 28. 33, 34), figure de l’intercession de Christ et de ses fruits (Hébreux 4. 14). Grenades et fleurs de lis alternaient sur les deux chapiteaux des colonnes d’airain à l’entrée du temple de Salomon (1 Rois 7. 17-20), glorieux résultats futurs, basés sur la justice divine.
4Safran : un crocus d’un jaune éclatant.
5De l’aloès, on extrait une résine aromatique.

Cantique des cantiques 3

6Qui est celle-ci qui monte du désert, comme des colonnes de fumée, parfumée de myrrhe et d’encens, [et] de toutes sortes de poudres des marchands ? 7– Voici son lit, celui de Salomon ; 60 hommes forts l’entourent, d’entre les hommes forts d’Israël ; 8tous tiennent l’épée [et] sont exercés à la guerre, ayant chacun son épée sur sa cuisse à cause des frayeurs de la nuit. 9Le roi Salomon s’est fait un palanquin de bois du Liban. 10Il a fait ses colonnes d’argent, son dossier d’or, son siège de pourpre, son intérieur pavé d’amour par les filles de Jérusalem. 11Sortez, filles de Sion, et voyez le roi Salomon, avec la couronne dont sa mère l’a couronné au jour de ses fiançailles, et au jour de la joie de son cœur.

Cantique des cantiques 4

1Voici, tu es belle, mon amie ; voici, tu es belle ! Tes yeux sont des colombes derrière ton voile ; tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres sur les pentes de la montagne de Galaad. 2Tes dents sont comme un troupeau de [brebis] tondues, qui montent du lavoir, qui toutes ont des jumeaux, et pas une d’elles n’est stérile. 3Tes lèvres sont comme un fil écarlate, et ta bouchea est agréable ; ta joue est comme un quartier de grenade derrière ton voile. 4Ton cou est comme la tour de David, bâtie pour y suspendre des armures ; 1 000 boucliers y sont suspendus, tous les pavois des vaillants hommes. 5Tes deux seins sont comme deux faons jumeaux d’une gazelle, qui paissent parmi les lis.

6Jusqu’à ce que l’aube se lève, et que les ombres fuient, j’irai à la montagne de la myrrhe et à la colline de l’encens.

7Tu es toute belle, mon amie, et en toi il n’y a point de défaut. 8 [Viens] avec moi du Liban, [ma] fiancée, viens du Liban avec moi ; regarde du sommet de l’Amana, du sommet du Senir et de l’Hermon, des tanières des lions, des montagnes des léopards. 9Tu m’as ravi le cœur, ma sœur, [ma] fiancée ; tu m’as ravi le cœur par l’un de tes yeux, par l’un des colliers de ton cou. 10Que de charme ont tes amours, ma sœur, [ma] fiancée ! Que tes amours sont meilleures que le vin, et l’odeur de tes parfums plus que tous les aromates ! 11Tes lèvres, [ma] fiancée, distillent le miel ; sous ta langue il y a du miel et du lait, et l’odeur de tes vêtements est comme l’odeur du Liban. 12 [Tu es] un jardin clos, ma sœur, [ma] fiancée, une source fermée, une fontaine scellée. 13Tes plants sont un paradis de grenadiers et de fruits exquis, de henné et de nard, 14de nard et de safran, de roseau odorant et de cinnamome, avec tous les arbres à encens ; de myrrhe et d’aloès, avec tous les principaux aromates ; 15une fontaine dans les jardins, un puits d’eaux vives, qui coulent du Liban !

16Réveille-toi, nord, et viens, midi ; souffle dans mon jardin, pour que ses aromates s’exhalent ! Que mon bien-aimé vienne dans son jardin, et qu’il mange ses fruits exquis.

Cantique des cantiques 5

1Je suis venu dans mon jardin, ma sœur, [ma] fiancée ! J’ai cueilli ma myrrhe avec mes aromates, j’ai mangé mon rayon de miel avec mon miel, j’ai bu mon vin avec mon lait. Mangez, amis ; buvez, buvez abondamment, bien-aimés !

Notes

ad’autres : ton parler.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)