Brusquement, avec ce chapitre, la scène devient plus personnelle. Le bien-aimé décrit dans la forme imagée de la poésie hébraïque, la beauté des traits de celle qu’il aime :
Nous pouvons bien penser que, depuis son expression inaugurale : “tu es belle mon amie”, le bien-aimé a cherché à traduire, dans la louange de traits physiques pleins de charme, l’ensemble des qualités morales qui le frappent chez la bien-aimée.
N’enlevons pas à ces expressions d’amour la pureté morale dont elles sont empreintes ; elles sont comprises par le croyant quand il peut vivre de tels moments de communion avec le Seigneur.
La jeune fille se tait. Le bien-aimé poursuit alors : sa fiancée est pour lui comme “un jardin clos”, privé, protégé, exclusif.
Trois éléments prédominent dans ce havre de fraîcheur :
Que de trésors variés découvre le bien-aimé dans les vertus secrètes de sa fiancée ; c’est pour son cœur comme une oasis où ruissellent les eaux vives, se dorent les fruits savoureux, s’exhalent des parfums enchanteurs.
ÉdenGenèse 2. 8 et CanaanDeutéronome 8. 7, 8 furent des jardins privilégiés du passé, mal gardés ou mal entretenus et dont les occupants furent chassés.
Dans l’avenir fleurira sur la terre un nouveau jardinOsée 14. 6-9 ; le peuple de Dieu brisé puis restauré l’occupera dans la paix retrouvée.
Mais au-delà de la portée prophétique de ce poème, le “jardin clos” suggère la beauté des liens qui unissent un couple. C’est un des grands sujets de l’Écriture qui fixe aux relations conjugales leur cadre rigoureux d’une fidélité réciproque, soit en termes directs et incisifs1 Corinthiens 7. 1-5, soit avec délicatesseProverbes 5. 15-19 mais jamais en termes sensuels. Ici le jardin clos – l’être physique et moral de la bien-aimée – est gardé dans toute sa pureté et sa richesse pour celui auquel elle appartiendra bientôt sans retour.
Aujourd’hui l’Assemblée est aussi fiancée à Christ2 Corinthiens 11. 2 jusqu’au jour où il se la présentera à lui-même “sainte et irréprochable”. Jusque-là veillons avec un égal soin aux clôtures et aux plantations (les croyants) pour la gloire de son divin propriétaire.