En s’adressant à Timothée, Paul emploie dans cette épître à quatre reprises le pronom personnel “toi”. Ici il est ajouté : “Toi donc”, plus tard “mais toi” (3. 10, 14 ; 4. 5). Ces mots “mon enfant” traduisent tout l’amour qu’il y avait entre Paul, l’aîné, et Timothée, encore relativement jeune. Il encourage Timothée à se fortifier dans la grâce qui est dans le Christ Jésus. Cette grâce n’est pas seulement venue au-devant de nous lorsque nous étions encore des pécheurs, mais elle nous enseigne et nous fortifie aussi dans le chemin de la foiTite 2. 11, 12.
Dans ses paroles d’adieu, Paul avait rappelé aux anciens d’Éphèse, qu’il leur avait annoncé tout le conseil de Dieu, sans y mettre aucune réserveActes 20. 27. Il n’y eut probablement personne qui entendît parler de ces choses aussi souvent que Timothée, son compagnon de longue date. À présent, c’était à lui de confier à d’autres ce qu’il avait entendu en présence de plusieurs témoins. Ces derniers pouvaient aussi bien confirmer les paroles de Paul qu’empêcher l’introduction de doctrines étrangères ou même seulement d’opinions personnelles de Timothée. Il devait confier la vérité de Dieu, non pas à des érudits, mais à des hommes fidèles, qui eux-mêmes devaient être capables et disposés à l’enseigner à d’autres.
Il ne s’agit pas ici de dons particuliers que le Seigneur Jésus a donnés à son AssembléeÉphésiens 4. 10-13, mais des conditions au maintien et à la préservation de la vérité divine. Pour cela trois qualités sont requises :
Dans les exhortations des versets 3 à 6, Paul présente comme exemple trois métiers connus : le soldat, le champion sportif et le laboureur. Pour atteindre leur but, tous les trois doivent investir beaucoup de peine et de force.
Le premier exemple est le soldat qui, lors d’un combat, ne connaît qu’un seul but : vaincre. Cela exige bien des efforts, des privations, et même des blessures et des souffrances. Mais notre Seigneur est digne que nous endurions maintenant des souffrances pour lui, afin que plus tard nous soyons glorifiés avec lui (verset 12). L’apôtre ajoute que celui qui va à la guerre (ou qui est au service comme soldat), se libère de tout autre devoir, afin de plaire à celui qui l’a enrôlé. Le Seigneur Jésus lui-même avait déjà averti ses disciples du danger de vouloir servir deux maîtresMatthieu 6. 24. Nous ne serons de bons soldats de Jésus Christ qu’en vivant dans une pleine consécration et dans l’obéissance envers lui.
Cela ne signifie cependant pas qu’un serviteur de Christ ne puisse pas avoir une activité professionnelle. Bien au contraire, Paul lui-même avait gagné son pain avec ses propres mainsActes 20. 33-35. Beaucoup d’hommes de Dieu ont annoncé l’évangile et ont œuvré parmi les croyants, sans abandonner leur profession. Nous oublions trop facilement que chaque croyant est appelé comme serviteur de Christ ! Si nous nous souvenions davantage de ce principe, le danger ne serait pas aussi grand de faire une distinction entre des frères « à l’œuvre du Seigneur » et ceux qui exercent une profession. Cette distinction peut vite aboutir à établir un « clergé », séparé de « laïcs », comme c’est déjà le cas dans la majeure partie de la chrétienté.
Le deuxième exemple est l’athlète dont le but est de gagner le prix, qu’il ne peut obtenir qu’en employant toute son énergie et en suivant toutes les règles du jeu. Les compétitions les plus célèbres dans l’Antiquité étaient les Olympiades en Grèce. Le prix de la victoire était une couronne de laurier, “la couronne”. Dans ses épîtres, Paul fait souvent allusion à ces jeux ou combats.
Ceux qui combattent dans « la lice de la foi » doivent aussi combattre “selon les lois”, c’est-à-dire se tenir tout près de la parole de Dieu. Des projets, louables à première vue, peuvent être exécutés par la propre volonté, sans tenir compte des enseignements de la parole de Dieu. L’apôtre Paul pouvait déclarer à la fin de sa course, qu’il avait combattu le bon combat et qu’il pouvait attendre la couronne des vainqueurs, la couronne de justice (4. 8).
La troisième illustration présentée à Timothée est le laboureur dont le but est d’obtenir une riche moisson. Pour atteindre cet objectif, il faut beaucoup de travail, beaucoup de patience et de dépendanceJacques 5. 7, 8. Par cet exemple, Paul rappelle à Timothée que le temps présent est celui de l’activité. La période où l’on goûtera les fruits est encore à venir.