Paul demande à présent à Timothée de remettre ces choses en mémoire à d’autres. Ses auditeurs les connaissaient donc déjà, mais ils étaient en danger de les oublier2 Pierre 1. 12, 13, 15 ; 3. 1 ; Jude 5. De nos jours également, une grande partie de l’enseignement dans les familles, dans les assemblées et à l’occasion de conférences, porte ce caractère de rappel des pensées de Dieu, telles qu’elles sont tracées dans sa Parole. Pour un jeune converti, tout est nouveau et inconnu, mais au fur et à mesure qu’il avance dans le sentier de la foi, il entendra de plus en plus souvent des vérités connues. La Parole nous apprend là que cela est bon et juste.
Timothée devait toujours avoir conscience dans son service qu’il se tenait comme serviteur devant son maître, à l’instar d’Élie le prophète qui pouvait dire : “L’Éternel, le Dieu d’Israël, devant qui je me tiens…” 1 Rois 17. 1 Tout particulièrement, il lui incombait de veiller à ce qu’il n’y ait pas de disputes. Lorsqu’apparaissent des différences d’opinions sur la Parole, nous devrions prendre conscience dans l’humilité que cela provient de notre faiblesse et de notre connaissance imparfaite. Nous serons ainsi gardés de vouloir imposer nos vues et de provoquer des disputes. Si néanmoins quelqu’un persiste et introduit des pensées contraires à la doctrine de la parole de Dieu, c’est la preuve que la volonté propre est à l’œuvre. Paul nous enseigne ailleurs que nous devons nous éloigner d’une telle personneRomains 16. 17, 18. L’apôtre est particulièrement en souci des auditeurs non affermis, dont la connaissance faible peut être ébranlée et troublée par ces disputes de mots qui sont sans profit, qui même ont plutôt des effets corrupteurs.
Timothée ne devait pas impressionner ses auditeurs, mais se présenter approuvé devant Dieu (verset 15). Pour cela, il lui fallait observer la parole de Dieu dans sa propre vie. Alors seulement il pourrait prêcher en ouvrier qui n’a pas à avoir honte. Mais comme ouvrier approuvé, il devait également exposer justement la Parole de vérité. La parole de Dieu est d’une part tellement simple, qu’un homme sans instruction peut y trouver le chemin du salut éternel. Mais elle contient aussi de telles profondeurs des pensées et des voies divines, qu’une connaissance approfondie de la Bible dans son ensemble, une humble dépendance de Dieu et la direction de son Esprit sont nécessaires pour bien en saisir les liens. Combien facilement des passages de la Bible sont sortis de leur contexte ! Que d’erreurs peuvent par exemple résulter de ce que l’on néglige de distinguer ce qui concerne Israël et l’Église, le judaïsme et le christianisme, le croyant et l’incrédule. Aucune pensée de l’Écriture Sainte ne peut être vraiment comprise, si elle est considérée isolément2 Pierre 1. 20. Mais cette règle fondamentale est souvent transgressée pour l’interprétation de l’Écriture Sainte.
Après la mise en garde relative à des disputes de mots, suit l’invitation à éviter les discours vains et profanes (verset 16). Ce sont des discours qui rabaissent ce qui est saint au niveau de l’homme. Ce danger est là du moment que nous acceptons des discussions sur des sujets spirituels sans avoir clairement comme objectif la gloire de Dieu et l’édification des enfants de Dieu. Ce qui mène à la subversion des auditeurs porte le caractère de l’impiété. Si Dieu n’y met pas un terme, ceux qui se sont engagés dans un tel chemin iront de plus en plus loin dans cette impiété, et leur parole sera comme une gangrène.
Pour souligner le sérieux de ces paroles, Paul rappelle les noms de deux hommes, Hyménée1 Timothée 1. 20 et Philète, comme des exemples connus de ce développement funeste. Inspiré par le Saint Esprit, Paul prévoyait déjà de son temps l’affligeante évolution de la chrétienté, qui atteint peut-être son point culminant à notre époque.
Ces deux faux docteurs fondaient peut-être leur fausse manière de voir sur l’enseignement de Éphésiens 2. 6 et de Colossiens 3. 1, où nous lisons que nous sommes, du point de vue spirituel, morts et ressuscités avec Christ. Mais aussi longtemps que nous sommes sur la terre, notre corps ne participe pas encore à la résurrection. Lorsque le Seigneur Jésus viendra prendre les siens avec lui, alors les corps des croyants endormis en Christ seront ressuscités en gloire, et ceux qui demeurent jusqu’à cette venue seront changés1 Thessaloniciens 4. 17, 18. Dire que la résurrection a déjà eu lieu, cela signifie que la chair n’existe plus, mais aussi que la venue du Seigneur n’est plus à attendre. Il est inévitable qu’un tel enseignement fausse la compréhension de la vérité chez ceux qui le reçoivent.