A nouveau, l’apôtre prisonnier rend son jeune collaborateur attentif à l’importance d’une méditation persévérante de la vérité et au maintien des pensées divines (1. 13, 14 ; 3. 14). S’il y a un désir sincère de connaître la volonté de Dieu, le Seigneur donnera l’intelligence nécessaire. Jacques précise dans son épître que la vraie sagesse ne vient pas du monde, mais d’en hautJacques 3. 13-18.
La personne du Seigneur est bien ce qu’il y a de plus important (verset 8), et c’est là le lien avec le verset précédent, car il est en effet le centre de toute vérité et de toute l’activité divine. Dieu a démontré sa puissance et sa gloire dans la résurrection de Christ, qui a vaincu la mort et apporté la vie éternelle aux hommes. Comme fils de David, Christ est celui qui a accompli les promesses de l’A.T. Paul parle de son évangile, car Dieu lui avait spécialement confié cet évangile de Christ comme Fils de l’homme et Fils de DavidRomains 2. 16 ; 16. 25, autrefois abaissé mais maintenant glorifié.
La prédication de l’évangile lui valait à présent la prison. Mais si lui-même était lié de chaînes, il n’en était pas de même pour la parole de Dieu. Dieu avait déjà déclaré dans l’A.T. : “Ainsi sera ma parole qui sort de ma bouche : elle ne reviendra pas à moi sans effet, mais fera ce qui est mon plaisir, et accomplira ce pour quoi je l’ai envoyée” Ésaïe 55. 11.
Paul n’éprouvait aucune amertume à l’égard de ses souffrances en prison. Au contraire, il était disposé à tout endurer pour ceux que Dieu avait élus. Il lui fallait donc premièrement faire tout ce qui était en son pouvoir pour permettre à beaucoup d’entendre le pur évangile, et d’être amenés à la foi au Seigneur Jésus. Mais dans son service oral et écrit, il déployait aussi tous ses efforts afin que les croyants soient gardés dans le chemin de la foi et obtiennent le salut qui est dans le Christ Jésus au ciel dans la gloire éternelle. Le salut n’est donc pas là le salut de l’âme, que possède déjà maintenant tout croyant par la foi, mais il est quelque chose de futur, assuré mais encore à atteindre. Lorsque le Seigneur viendra pour introduire les siens dans la maison du Père, alors seulement ils seront parfaitement et définitivement sauvés de tout danger.
Notre élection et notre salut viennent de Dieu. Lui seul nous a élus avant la fondation du monde, et lui seul sauve des pécheurs perdusÉphésiens 1. 4. ; Tite 3. 4, 5. Pourtant chaque croyant a devant lui la responsabilité d’être soit un instrument de Dieu, disponible pour l’exécution de son plan de salut – même si cela comporte des souffrances – soit indifférent, soit même un obstacle à l’action divine. Paul ressentait particulièrement cette responsabilité.
Introduit par l’affirmation “Cette parole est certaine…”, Paul va étayer ce qu’il vient d’écrire, ainsi que, d’une manière générale, ses enseignements relatifs à la responsabilité chrétienne. Il le fait par quatre phrases courtes, incisives et riches d’enseignements.
Nul enfant de Dieu ne doit nourrir de doutes quant à son élection et son salut. Toute personne qui a cru que Jésus est mort pour elle, portant ses péchés sur la croix, peut savoir que son vieil homme a été crucifié avec Christ, qu’il est par là mort avec luiRomains 6. 6-8. Sachant cela, dit Paul, nous sommes assurés de vivre éternellement avec lui. Pourtant nous n’avons pas encore atteint le but de la foi. Il nous faut donc tenir ferme, car maintenant les souffrances sont la part de ceux qui croient au Seigneur Jésus. La récompense sera de régner avec Christ, le Roi des rois. Mais maintenant, c’est le temps des souffrances, ne l’oublions pas. Paul devait écrire aux Corinthiens, qui recherchaient les honneurs et la considération, qu’ils voulaient régner au mauvais moment1 Corinthiens 4. 8. Le règne de Christ et des croyants aura lieu premièrement dans le milleniumApocalypse 20. 6, comme annoncé dans l’A.T., mais les esclaves de Dieu régneront également dans l’état éternelApocalypse 22. 5. Il ne s’agira plus alors de réprimer le mal encore présent sur la terre pendant le millenium, mais d’administrer les bénédictions de Dieu.
Après ces encouragements vient une exhortation : “Si nous le renions, lui aussi nous reniera” (verset 22). Il ne s’agit pas ici d’un cas accidentel, comme celui de Pierre, qui a été relevé par grâce. Mais celui qui fait connaître par ses paroles et sa marche, que dans le principe il ne veut plus avoir à faire au Seigneur Jésus, sera aussi renié par lui. Aucun disciple du Seigneur ne doit entretenir l’illusion qu’il n’y a pour lui plus de dangers. « Dieu cesserait d’être Dieu, s’il acceptait un tel déshonneur jeté sur son Fils ».
Cette pensée se retrouve également dans la dernière déclaration : “Si nous sommes incrédules, lui demeure fidèle” (verset 13). Le Seigneur ne peut pas s’identifier avec notre incrédulité ou notre infidélité, mais il reste fidèle à lui-même, à sa sainteté et à sa justice. Nous le constatons également dans l’histoire du peuple d’Israël. Sa fidélité se montre toujours à nouveau, en nous ramenant sur le droit chemin. D’autre part, notre infidélité ne l’empêche pas de mener parfaitement à bonne fin toutes ses pensées d’amour envers nous. Et sa fidélité fera qu’un jour prochain, il se présentera l’assemblée à lui-même “glorieuse, n’ayant ni tache ni ride…” Éphésiens 5. 27.