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Première épître à Timothée
Sondez les Écritures - 4e année

1 Timothée 4. 7-16

Bonne et mauvaise doctrine

2. Bon service

Dès le début de cette épître, Paul avait évoqué, parmi d’autres influences négatives, les fables répandues à Éphèse. Il y revient au verset 7 de notre chapitre, exhortant Timothée à rejeter les fables profanes et de vieilles femmes. Les fables sont des récits imaginaires qui captivent les esprits : Paul les qualifie de “profanes” parce qu’elles séparent de Dieu au lieu de conduire à lui, elles sont appelées “de vieilles femmes”. Timothée ne devait pas les réfuter, mais simplement les rejeter ! Or de nos jours, beaucoup de croyants pensent qu’on ne peut rejeter les fausses doctrines qu’après les avoir étudiées à fond. La Parole nous exhorte à nous abstenir de toute forme de mal1 Thessaloniciens 5. 22.

En revanche, Timothée devait s’exercer à la piété. La piété cherche à honorer Dieu et se fonde sur le désir de vivre en communion avec lui et à sa gloire. A l’exercice de la piété s’ajoute une discipline dans la vie du croyant et du serviteur du Seigneur.

Paul compare maintenant l’exercice de la piété avec l’exercice corporel, ajoutant que ce dernier est utile à peu de chose (verset 8). En cela il ne vise pas l’ascétisme du verset 3 qu’il condamne avec sévérité, mais plutôt les exercices sportifs et les entraînements visant à conserver et à développer les forces physiques, un domaine auquel les Grecs de l’Antiquité attachaient précisément une grande importance. Tout au plus accédait-on par là à un bien-être et à une certaine satisfaction dans la vie présente. La piété en revanche est utile à toutes choses, puisque la promesse de la vie présente et de la vie future reposent sur elle. Pour le présent, celui qui s’exerce à la piété trouve une pleine paix dans la parole de Dieu : “Je ne te laisserai point et je ne t’abandonnerai point” Hébreux 13. 5 ; à l’égard de l’avenir il sait que Dieu rendra la vie éternelle à ceux qui persévèrent dans les bonnes œuvres, cherchant la gloire, l’honneur et l’incorruptibilitéRomains 2. 7. A la différence de Jean, Paul présente presque toujours la vie éternelle comme une chose future. Pour attester ce qu’il a dit auparavant, Paul ajoute : “Cette parole est certaine et digne de toute acceptation” (verset 9 ; comp. 1. 15).

Les apôtres et leurs collaborateurs que le Seigneur avait appelés poursuivaient un seul but : répandre sur la terre les paroles de la foi et de la bonne doctrine pour amener des hommes perdus à Dieu et leur enseigner à vivre dorénavant dans la piété. En cherchant à le réaliser ils essuyaient de l’opprobre (divers manuscrits sérieux rendent ici agônizometha “nous combattons” au lieu de oneidizometha “nous sommes dans l’opprobre”). Mais rien ne pouvait les décourager, car ce qui les animait était leur espérance en un Dieu vivant (comp. 3. 15).

Ce Dieu est un conservateur de tous les hommes, mais spécialement des fidèles (verset 10). Le titre “conservateur” (en grec : sôtêr) fut jadis donné à des divinités païennes, mais également à l’empereur romain. Quelle immense distance sépare cependant un tel « sôtêr » humain – même s’il gouverne avec beaucoup de charité – du Dieu vivant ! Il n’est pas seulement le créateur, mais le conservateur de l’humanité entière, même si la plupart des hommes refusent de l’avouerMatthieu 5. 45 ; Actes 17. 25. Ceux qui ont été rachetés par le sang de Christ, son Fils, et qui ont reçu en lui une telle abondance de bénédictions éternelles, peuvent aussi jouir, dans les choses tout ordinaires de la vie, de ses soins particuliers, et lui en rendre grâces !

Les exhortations des versets 11 à 16 étaient bien propres à encourager Timothée dans son service. Sa mission d’ordonner et d’enseigner n’était pas toujours facile ; aussi devait-il se conduire de manière à ne donner à personne une occasion de le traiter avec mépris, en raison de son jeune âge. En tant que conducteur spirituel il ne devait pas seulement montrer aux croyants le bon chemin, mais y marcher premièrement lui-même, comme un modèle en amour, en foi et en pureté morale.

En attendant le retour de l’apôtre, Timothée devait se consacrer à la lecture de la parole de Dieu, à l’exhortation et à l’enseignement (verset 13). Il était de coutume, dans les synagogues juives, de lire régulièrement les écrits de l’A.T. ; au début du christianisme, cela se faisait aussi dans les assemblées. Peu à peu se sont ajoutés les épîtres des apôtresColossiens 4. 16 et le restant des écrits du N.T. L’exhortation et l’enseignement devaient avoir pour effet d’approfondir l’impact de la lecture de la Parole sur le cœur et la conscience des auditeurs.

Timothée avait un don de grâce qu’il devait employer à la gloire du Seigneur et pour la bénédiction d’autrui ; il ne devait pas le négliger par indifférence ou l’étouffer par d’autres occupations. En rappelant la prophétie déjà mentionnée (1. 18) et l’imposition des mains du corps des anciens, Paul voulait l’encourager à exercer ce don.

Paul recommande à son jeune collaborateur de s’occuper intensivement de ces choses et non de ses propres intérêts (verset 15). En vivant pour son Seigneur, il croîtrait dans la connaissance de la parole de Dieu, s’affermirait dans sa foi, pour être capable de juger et d’être en aide à d’autres ; ainsi, ses progrès ne pourraient rester cachés.

En guise de récapitulation, Paul écrit encore : “Sois attentif à toi-même et à l’enseignement ; persévère dans ces choses” (verset 16). Il s’agit en premier lieu de garder pure sa propre conscience. Mais Timothée devait apporter beaucoup de soins et de sérieux à la présentation de la doctrine biblique. Finalement il devait s’en occuper sans se lasser. Les résultats bénis d’un tel service fidèle ne se feront pas attendre : il se sauvera lui-même et ceux qui l’écoutent. Il ne s’agit pas ici du salut de l’âme que Dieu accorde à tous ceux qui croient au Seigneur Jésus, mais de la parfaite protection divine contre les nombreux dangers jalonnant le chemin de la foiHébreux 7. 25.

1 Timothée 4

7Mais rejette les fables profanes et de vieilles femmes, et exerce-toi toi-même à la piété : 8car l’exercice corporel est utile à peu de chose, mais la piété est utile à toutes choses, ayant la promesse de la vie présente et de la vie qui est à venir. 9Cette parole est certaine et digne de toute acceptation ; 10car si nous travaillons et sommes dans l’opprobrea, c’est parce que nous espérons dans le Dieu vivant qui est [le] conservateur de tous les hommes, spécialement des fidèles. 11Ordonne ces choses et enseigne-les. 12Que personne ne méprise ta jeunesse ; mais sois le modèle des fidèles, en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté. 13Jusqu’à ce que je vienne, attache-toi à la lecture, à l’exhortation, à l’enseignement. 14Ne néglige pas le don de grâce qui est en toi, qui t’a été donné par prophétie avec l’imposition des mains du corps des anciens. 15Occupe-toi de ces choses ; sois-y tout entier, afin que tes progrès soient évidents à tous. 16Sois attentif à toi-même et à l’enseignementb ; persévère dans ces choses, car en faisant ainsi tu te sauveras toi-même et ceux qui t’écoutent.

Notes

apl. lisent : nous combattons.
bou : à la doctrine.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)