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Première épître à Timothée
Sondez les Écritures - 4e année

1 Timothée 5. 17-21

Veuves et anciens

2. Conduite envers les anciens

En considérant les versets 1 à 7 du troisième chapitre de notre épître, nous avions déjà remarqué l’identité qu’il y a entre le service des anciens et celui des surveillants. Dès le début de l’histoire du peuple d’Israël, il y avait des anciensExode 3. 16, c’est-à-dire des hommes âgés, sages, reconnus comme conducteurs. On trouvait des anciens dans l’assemblée de Jérusalem et dans la JudéeActes 11. 30, sans qu’il soit pour autant question d’une investiture ou d’une élection. Par contre, des anciens ont été établis par les apôtres ou leurs déléguésActes 14. 23 ; Tite 1. 5, parmi les croyants des nations. Leur mission consistait à garder le troupeau de DieuActes 20. 28 ; 1 Pierre 5. 2, c’est-à-dire à donner une aide spirituelle à leur assemblée locale, par leur secours, leur exemple ou leur enseignement.

Les anciens qui remplissaient bien leur service, mais particulièrement ceux qui annonçaient la parole de Dieu et la doctrine du Christ, devaient être les objets d’un double honneur (verset 17). Ils ne jouissaient pas seulement d’une plus grande considération, d’une autorité plus reconnue, mais ils recevaient aussi une aide matérielle. Ces anciens avaient manifestement interrompu, en partie au moins, leur activité professionnelle au profit de nombreuses occupations spirituelles, de sorte qu’ils ne pouvaient plus pourvoir à leur propre subsistance. En 1 Corinthiens 9, Paul traite en détail de la question de la prise en charge des serviteurs du Seigneur de la part de l’assemblée. Lui-même n’usait cependant pas de ce droit à Corinthe, pour des raisons particulières.

Pour étayer ses exhortations, Paul emprunte deux citations aux Saintes Écritures. La première est tirée du Deutéronome : “Tu ne muselleras pas le bœuf qui foule le grain” Deutéronome 25. 4. Le bœuf en effet reçoit sa ration journalière, mais en tirant la batteuse de blé, il peut manger quelques grains ; ainsi, les dons matériels ne devaient pas se limiter aux besoins du destinataire, mais devaient marquer l’affection, la communion fraternelle et la considération éprouvées envers le serviteur du Seigneur. La citation suivante de Luc 10. 71 : “L’ouvrier est digne de son salaire” souligne la responsabilité des croyants qui profitent du service spirituel d’un serviteur.

Lorsqu’un ancien avait une défaillance dans son service ou dans sa marche, c’était une chose sérieuse et affligeante, seulement l’envie et la jalousie pouvaient aussi conduire à de fausses accusations. Pour cette raison, Timothée devait user d’une prudence particulière lorsqu’il s’agissait d’une accusation portée contre un ancien : il ne fallait accepter que celles que pouvaient confirmer deux ou trois témoins (verset 19 ; comp. Deutéronome 19. 15). Ce principe simple et compréhensible était si souvent violé qu’il est toujours à nouveau mis en évidence dans la BibleMatthieu 18. 16 ; 2 Corinthiens 13. 1. Un jugement spirituel peut seulement s’appuyer sur la déposition de deux ou de trois témoins. D’une part il subsiste toujours le danger que des motifs charnels, mauvais, mènent à de fausses accusations ; d’autre part, le jugement serait-il sincère, personne n’est en mesure de juger, en tant qu’individu, une affaire avec une réelle objectivité. Pour cette raison le principe divin, valable encore de nos jours reste celui-ci : “Sur la déposition de deux témoins ou sur la déposition de trois témoins, la chose sera établie” Deutéronome 19. 15.

Toutefois, s’il était démontré qu’un ancien avait péché, il devait subir des remontrances en présence de tous les frères et sœurs (verset 20). Cette forme de discipline est exceptionnelle. Lorsqu’un croyant tombe dans le péché, sans manifester un mauvais état, la première chose à faire est toujours la remontrance personnelle en grâce, et non pas une discipline publiqueMatthieu 18. 15 ; Galates 6. 1 ; Jacques 5. 19. Mais lorsqu’il s’agit de personnes en vue, le mal que ces personnes commettent porte un caractère plus grave, car leur mauvais exemple peut inciter d’autres à pécher. Ainsi Paul réprimandait publiquement l’apôtre Pierre qui par son comportement hypocrite avait renié le chemin droit, “selon la vérité de l’évangile”, entraînant avec lui-même d’autres croyantsGalates 2. 11-14.

Dans son exhortation finale du verset 21, Paul se réfère à trois témoins célestes : Dieu qui est au-dessus de tout, le Christ Jésus, homme glorifié à la droite de Dieu et Chef (Tête) de l’assemblée, ainsi que les anges élus, saints serviteurs de Dieu et de ceux qui vont hériter du salut. Ces anges qui ont gardé leur origine sont les témoins de la grande puissance et des œuvres d’amour de Dieu : la création, la naissance du Sauveur, son œuvre rédemptrice, sa résurrection et son ascension. Ils connaissent maintenant par l’assemblée la sagesse si diverse de DieuÉphésiens 3. 10. Tout ce qui se passe dans la maison de Dieu ne se déroule pas seulement sous les regards des hommes, mais aussi devant Dieu, devant le Christ Jésus et devant les anges élus. Nous l’oublions parfois ! Ainsi Timothée ne devait pas se laisser diriger par des préjugés contre un croyant ou un parti, ni les favoriser, mais il devait manifester de la sagesse spirituelle et de l’intégrité, ce qui convient à un bon serviteur de Christ.

Notes

1

Paul cite ici un passage de l’évangile de Luc, c’est-à-dire d’un livre qu’a rédigé l’un de ses plus proches collaborateurs, et l’attribue, au même titre que celui du Deutéronome, à l’Écriture, une expression que le Saint Esprit emploie seulement pour la Bible. Pierre considère semblablement dans sa deuxième épître (3. 16), toutes les lettres de l’apôtre Paul comme l’Écriture Sainte, puisqu’il les compare aux “autres écritures”, c’est-à-dire à l’A.T. Dans celui-ci, nous trouvons également deux cas d’écrits d’auteurs implicitement considérés et reconnus comme étant la parole de Dieu. En Jérémie 26. 18 un verset du prophète Michée est cité, et en Daniel 9. 2, le prophète reconnaît le livre de Jérémie comme étant la parole de Dieu.

Ces quatre exemples montrent à l’évidence que le Saint Esprit, qui avait inspiré les auteurs de la parole de Dieu, agissait dans les lecteurs pour qu’ils acceptent ces écrits comme étant la parole de Dieu. Ce ne sont donc pas les conciles qui ont canonisé les Saintes Écritures, comme on le prétend parfois. Ces conciles n’ont pu que confirmer ce que d’autres croyants avaient déjà reconnu sous la direction du Saint Esprit.

1 Timothée 5

17Que les anciens qui président dûment soient estimés dignes d’un double honneur, spécialement ceux qui travaillent dans la parole et dans l’enseignement ; 18car l’écriture dit : “Tu n’emmuselleras pas le bœuf qui foule le grain”a, et : “L’ouvrier est digne de son salaire”b. 19Ne reçois pas d’accusation contre un ancien, si ce n’est quand il y a deux ou trois témoins. 20Ceux qui pèchent, convaincs-lesc devant tous, afin que les autres aussi aient de la crainte. 21Je t’adjure devant Dieu et le christ Jésus et les anges élus, que tu gardes ces choses, sans préférence, ne faisant rien avec partialité.

Notes

aDeutéronome 25. 4.
bLuc 10. 7.
cou aussi : reprends-les.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)