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Première épître à Timothée
Sondez les Écritures - 4e année

1 Timothée 1. 18-20

La loi et l’évangile

5. La mission de Timothée

Au verset 18, Paul reprend de nouveau le cours de la pensée qu’il avait interrompue au verset 6 par une digression sur la loi et la grâce. “L’ordonnance” a le sens déjà considéré aux versets 3 et 5. Paul s’adresse de nouveau à son jeune collaborateur Timothée comme à son enfant, pour souligner sa relation de confiance envers lui. Il lui rappelle, pour l’encourager, les prophéties qui ont été précédemment faites à son sujet. Des déclarations prophétiques avaient donc annoncé ce que serait le chemin de ce jeune homme, et l’usage de ses dons de grâce. Timothée avait un bon témoignage des frèresActes 16. 2 lorsque Paul le choisit comme compagnon. Des dons de grâce lui ont été donnés, ce que Paul et les anciens avaient reconnu par l’imposition de leurs mains2 Timothée 1. 6 (4. 14).

Le rappel des prophéties qui avaient été précédemment faites à son sujet, devait fortifier Timothée dans le combat qu’il aurait à livrer. Ici, le combat n’est pas une lutte comme au verset 12 du chapitre 6, mais la guerre ouverte contre la puissance et les artifices de l’ennemi. Dans la prédication de l’évangile, l’opposition de Satan vient plutôt de l’extérieur, du monde ; Timothée avait par contre plus particulièrement à combattre contre les fausses doctrines et l’immoralité par lesquelles l’adversaire cherchait à résister à l’action du Saint Esprit au-dedans de la maison de Dieu.

Certains lecteurs s’étonnent peut-être de ce que les chrétiens, toujours à nouveau appelés à la paix, doivent combattre. En fait, il ne s’agit pas d’un combat corporel ou de disputes de mots. Nous n’avons pas non plus à lutter de quelque manière que ce soit contre le sang et la chair, c’est-à-dire contre des hommes, comme c’était le cas chez les GalatesGalates 5. 15. Dans ce texte, il s’agit d’un combat spirituel, qui consiste à résister même à l’opposition la plus forte qui s’élève contre les droits de Dieu et sa vérité. C’est à cela que Timothée est appelé et tous les enfants de Dieu doivent y répondre le cas échéant. Mais nous le répétons : ce combat n’est jamais charnel, mais spirituel, ainsi que les armes avec lesquelles on le mène2 Corinthiens 10. 3-5 ; Éphésiens 6. 11-18.

Deux conditions préalables sont nécessaires pour réussir dans ce combat : garder la foi et une bonne conscience (verset 19). Seule la foi peut nous donner la force intérieure, et seule une bonne conscience peut nous garder dans la communion avec Dieu. La conscience agit comme une boussole qui indique toute déviation par rapport au bon cap. La conscience, qui n’est pas en soi une référence absolue, doit être correctement orientée, comme la boussole, c’est-à-dire sur la vivante et permanente parole de Dieu. Quelques-uns avaient déjà jeté cet instrument par-dessus bord, et avaient fait naufrage quant à la foi. Peut-être un « petit péché » avait été pointé, n’avait pas été jugé et confessé à temps, et il avait entraîné un grand dommage. Paul mentionne ici des hommes qui ont complètement échoué quant à la foi et à la vérité. Leur témoignage devant le monde a été anéanti, et leur vie personnelle est un monceau de ruines.

Hyménée et Alexandre étaient de leur nombre (verset 20) ; Paul les avait livrés à Satan. Cette forme particulière de sanction, qu’il mentionne également en 1 Corinthiens 5. 3-5, ne doit pas être assimilée à la discipline de l’assemblée. Quelqu’un qui persévère dans le mal et est manifestement un méchant est ôté du milieu de l’assemblée par l’exclusion. Une telle personne est en conséquence “dehors”, mais elle n’est pas à mettre au même rang qu’une personne du monde, puisqu’on n’a pas le droit d’avoir de commerce avec elle, pas même celui de manger avec elle1 Corinthiens 5. 11. D’une part l’assemblée, par cet acte de discipline extrême, se purifie du mal ; d’autre part, la personne qui persévère dans le mal doit, si possible, être amenée à la repentance afin que la communion puisse être rétablie.

Lorsque Paul parle de livrer quelqu’un à Satan, il va au-delà de ce que fait l’assemblée lors d’une exclusion. En 1 Corinthiens 5, il avait voulu agir avec l’assemblée, mais ici il avait agi tout seul. Par le fait d’être livré à Satan, le fornicateur à Corinthe devait connaître la destruction de la chair, c’est-à-dire subir les disciplines dans son corps et si possible aussi dans son âme, tandis que notre texte parle plus généralement du but éducatif de la sanction. L’instrument de cette discipline est Satan (comp. Job 1). Dans les deux cas mentionnés dans le N.T., le but de la discipline de l’apôtre n’est pas la condamnation éternelle, mais le retour et la repentance. Hyménée et Alexandre devaient par là apprendre ce qu’ils n’auraient peut-être pas appris par des exhortations : cesser de blasphémer. Nous ne savons pas en quoi consistaient ces blasphèmes. Blasphémer signifie parler avec mépris des choses saintes, principalement de Dieu. Ceci ne nous étonne pas de la part d’un homme impie. Mais un disciple du Seigneur qui ne demeure pas constamment par la foi et une bonne conscience en communion avec Dieu, peut lui aussi en arriver là.

1 Timothée 1

18Je te confie cette ordonnance, [mon] enfant Timothée, selon les prophéties qui ont été précédemment faites à ton sujet, afin que par elles tu combattes le bon combat, 19gardant la foi et une bonne conscience, que quelques-uns ayant rejetée, ils ont fait naufrage quant à la foi ; 20du nombre desquels sont Hyménée et Alexandre, que j’ai livrés à Satan, afin qu’ils apprennent à ne pas blasphémer.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)