Sans autre préambule, Paul aborde maintenant le premier sujet de son épître. Il rappelle à Timothée qu’avant son départ pour la Macédoine, il l’avait prié de rester à Éphèse pour résister aux dangereuses influences des doctrines étrangères. Au chapitre 6 verset 3, il sera question d’enseigner “autrement”. Il ne s’agissait pas de doctrines émanant de fausses religions, mais de doctrines étrangères au domaine chrétien, et qui sont en contradiction avec la saine doctrine.
Fables et généalogies interminables étaient à l’origine de ces doctrines étrangères (verset 4 ; comp. 4. 7) 2 Timothée 4. 4 ; Tite 1. 14 ; 3. 9. Soutenues par des docteurs de la loi (versets 6, 7), elles ne s’inspirent pas des mythologies païennes, mais s’appuient plutôt sur des éléments judaïques comme les légendes rabbiniques et les registres généalogiques traditionnels. Les influences gnostiques que voudraient voir ici quelques commentateurs, ne deviennent perceptibles dans la chrétienté que quelques décennies plus tard.
Les doctrines particulières représentent pour le chrétien un grand danger. Elles soulèvent des questions, donnent lieu à des discussions, mais n’affermissent pas la foi. Aller au-delà de la parole de Dieu est attrayant et paraît intéressant, mais cette excitation de l’imagination est dangereuse. Dans les disputes qui en résultent, aucun parti ne peut prétendre détenir la vérité. “L’administration de Dieu qui est par la foi”, c’est-à-dire la responsabilité et les devoirs que Dieu a confiés aux siens, n’est plus favorisée.
Au verset 5, Paul interrompt cette liste d’écarts doctrinaux pour rappeler à Timothée la fin de l’ordonnance (comp. versets 3 et verset 18). Cette ordonnance (en grec : parangelia), ou proclamation, ordre, n’a aucun rapport avec la loi du Sinaï. Elle résume la volonté de Dieu pour ses enfants et a pour objet “l’amour qui procède d’un cœur pur et d’une bonne conscience et d’une foi sincère”. Combien de telles expressions sont simples, claires et belles tout à la fois ! Un petit enfant dans la foi peut les comprendre. Dieu, qui est lui-même amour1 Jean 4. 8, 16, exhorte ses enfants à être ses imitateurs et à marcher dans l’amour, car l’amour est un de leurs signes caractéristiquesJean 13. 35 ; 1 Jean 3. 14. La sympathie humaine exige toujours un objet digne de son amour ; l’amour divin coule, comme une source, par sa propre énergie. Chez le croyant toutefois, la chair y introduit facilement ses tendances pécheresses, de sorte que l’amour véritable est maintenant défini, au moyen des trois compléments suivants.