Quelle bénédiction quand des serviteurs de Dieu peuvent rendre grâces et prier ensemble ! Associés à Paul dans l’œuvre pour le Seigneur, Silvain et Timothée sont aussi étroitement liés à l’apôtre dans le service de la prière. Ils expriment constamment leur reconnaissance envers Dieu et prient nuit et jour (3. 10).
Nous intercédons souvent pour les personnes qui passent par des épreuves. Savons-nous remercier Dieu pour les nouveaux croyants qui ont vraiment à cœur de suivre le Seigneur et lui plaire ?
La vraie foi est agissante1. “La foi sans les œuvres est morte”, dit JacquesJacques 2. 17-26. D’où la nécessité de maintenir l’harmonie entre la vie intérieure et la conduite extérieure, entre la foi et les œuvres. La foi des croyants apporte la preuve de sa réalité par des actions concrètes face à des situations concrètesTite 2. 7, 14 ; 3. 1, 8, 14.
Notre position en Christ ne vient pas de nos propres mérites. Nous sommes ce que nous sommes uniquement par la grâce de Dieu1 Corinthiens 15. 10. De même, les bonnes œuvres n’ont rien de louable, puisqu’elles ont été préparées à l’avance par Dieu pour que nous les accomplissionsÉphésiens 2. 10.
La foi n’est pas oisive et l’amour n’est pas passif. Le vrai amour se manifeste envers les frères1 Jean 3. 18 et le prochain d’une manière pratique. Librement déversé, il doit motiver toutes les activités du chrétien. L’amour agit, mais jamais sous contrainte. On ne peut pas forcer quelqu’un à aimer comme on commande à un mercenaire.
Satan dit au paresseux : “Tu en fais trop” ; à l’activiste : “Tu n’en fais pas assez” ! En toutes choses, cherchons l’équilibre. Dieu approuve l’activité, mais réprouve l’agitation fébrile. Une trop grande activité peut cacher parfois un manque d’amour pour Dieu, pour les frères et pour le prochain, quand celui qui l’exerce a pour motivation de se mettre en valeur.
Pour le chrétien, la véritable espérance n’est pas de mourir pour être avec Christ, mais la venue de Jésus Christ2, mentionnée dans chaque chapitre de l’épître. Espérer peut rendre impatient. De même que l’activité dans les œuvres est équilibrée et rendue efficace par la prière, l’espérance est tempérée par la patience. Souvent lié à la souffrance dans le N.T., le terme “patience” indique l’endurance, la fermeté, même dans les plus grandes épreuves, mais jamais la résignation. Contrairement à l’homme résigné devant les difficultés et qui ne sait où il va, le croyant endurant a un but : Christ lui-même, son espérance1 Timothée 1. 1, l’objet de sa foi et de son amour.
La foi, l’espérance et l’amour sont des vertus que l’Esprit place dans le cœur du croyant3. Sur la terre, ces trois caractères de la vie nouvelle demeurent inséparablement unis, régis et dominés par l’amour1 Corinthiens 13. 13. Ils forment la base de la vie chrétienne et en restent le fondement.
Paul accompagne ces vertus d’épithètes qui en expriment la réalité pratique, visible aux yeux des hommes (l’œuvre, pour la foi ; le travail, pour l’amour ; la patience, pour l’espérance).
Nous notons que l’ordre d’exposition dans ce chapitre est inverse des exposés des hommes. Nous exprimons généralement d’abord le but à atteindre, puis les moyens mis en œuvre pour le réaliser, enfin les résultats obtenus. L’apôtre Paul suit l’ordre inverse. Pour lui, les fruits de la conversion des Thessaloniciens sont si importants qu’il les cite en premier.
La foi, l’amour et l’espérance sont les mobiles qui font agir tout vrai croyant. Ces vertus, vécues d’une manière si remarquable par les Thessaloniciens et traduites en actes visibles des hommes, étaient la preuve qu’ils avaient été choisis par Dieu en vue d’un dessein. Paul “savait” qu’ils avaient été élus par Dieu, non par révélation ou par intuition, mais par observation (c’est ici le sens du verbe dans l’original) : il avait vu comment les Thessaloniciens s’étaient convertis.
La parole de Dieu enseigne clairement la doctrine de l’élection. L’acte d’élection prend place dans les conseils (les desseins) éternels de DieuÉphésiens 1. 4 ; 1 Pierre 1. 2. Affirmer que Dieu prédestine les uns à la félicité éternelle et les autres à la perdition est contraire à la pensée de Dieu, car Dieu veut que tous les hommes soient sauvés1 Timothée 2. 4. L’élection est toujours vue dans le N.T. en relation avec ceux qui sont sauvés. Il n’en est jamais fait mention par rapport aux incrédules. Il est donc inutile de leur en parler. Cette doctrine pourrait même leur servir d’excuse pour ne pas croire. Si des hommes sont finalement perdus, ce n’est qu’à cause de leur propre incrédulité.
L’élection du croyant par Dieu, et la responsabilité de l’homme qui l’amène à refuser ou à accepter le salut, sont des notions inconciliables par l’esprit humain. Le croyant est incapable d’harmoniser ces deux doctrines. Il les saisit par la foi, sachant que la vérité est dans le maintien des deux.