La Parole est silencieuse sur les vingt années qui suivent le retour de l’arche en Israël. Mais la fin du chapitre autorise à penser que Samuel, dans son affection pour le peuple, n’a pas cessé de prier pour lui, de l’exhorter, guettant les premiers signes d’un retour vers Dieu. Les fils d’Israël sont encore opprimés par les Philistins et n’ont pas abandonné leur idolâtrie. Mais un travail intérieur se fait en eux ; il produit des lamentations et le désir de retrouver pleinement l’ÉternelJérémie 31. 9. Le travail de Dieu pour relever, individuellement ou collectivement, est souvent bien long parce que nous sommes lents à reconnaître nos fautes. Ayons comme notre Dieu la patience d’attendreRomains 15. 5 ; Colossiens 1. 11 ; 2 Thessaloniciens 3. 5 en priant le retour d’un frère.
Israël s’approche de Dieu et Dieu s’approche de luiJacques 4. 8. La bénédiction est prête. Samuel parle à la fois de grâce à leur cœur et de vérité à leur conscience. Il “parle”, et c’est bien toujours la Parole qui nous apporte la conscience de notre étatHébreux 4. 12. Dieu ne peut tolérer la rivalité d’aucun faux dieu. Il délivrera si les cœurs sont purifiés et fermement attachés à lui. En effet, ici, la repentance porte ses fruits et les faux dieux sont ôtés.
Samuel, à l’image du Seigneur, les a exhortés (verset 3), les a rassemblés (verset 5) ; maintenant, il va intercéder pour eux, devant eux (verset 5), et enfin les juger (verset 6).
Mitspa, colline de Benjamin, domine le pays ; c’est un lieu élevé, propice à la communion. Il s’y passe un fait historique unique : une libation nationale. L’eau répandue ne peut plus être recueillie à nouveau ; cet acte signifie donc que l’on reconnaît sa misère et sa totale faiblesse et que l’on est profondément affligé de la situation actuelle2 Samuel 14. 14 ; Psaume 22. 14 ; Lamentations de Jérémie 2. 19. Le peuple reconnaît aussi la valeur de l’intercession persévérante de Samuel (verset 8) : belle figure du service rempli par Jésus qui intercède maintenant pour les siensHébreux 7. 25. Et spontanément, dans sa sincérité, le peuple jeûne ce jour-là. Voilà donc le chemin complet du retour accompli : confession, humiliation, repentance et enfin séparation du mal.
A peine revenu à l’Éternel, le peuple est mis à l’épreuve. Les Philistins, prenant peut-être le rassemblement de Mitspa pour les préparatifs d’une offensive, montent contre Israël. Quand le peuple de Dieu se vouait à l’idolâtrie des Philistins, ceux-ci restaient tranquilles. De même, Satan laisse en paix un chrétien spirituellement endormiLuc 11. 21, alors que le témoignage vivant d’un enfant de Dieu zélé pour son Sauveur attise la haine du diable.
Samuel sera exaucé et le peuple remportera la victoire sur la base d’un sacrifice agréé : un agneau de lait offert tout entier, image éloquente de la douceur et de l’innocence d’une victime consacrée totalement à Dieu, qui se substitue au peuple coupable mais repentant.
La victoire est éclatante. Elle est l’œuvre exclusive de Dieu. Toute la gloire lui en revient (verset 10), tandis que l’énergie de la foi est donnée au peuple pour poursuivre les Philistins jusqu’à Beth-Car (dont le nom signifie : « maison de l’agneau ») et bénéficier de la victoire (verset 11). Le chemin du chrétien ressemble, en figure, à ces diverses étapes : il commence sa vie nouvelle à la croix où l’Agneau de Dieu a été sacrifié ; puis, après les combats spirituels de sa vie sur la terre, il sera recueilli dans la présence de l’Agneau glorifié, dans la maison céleste.
Ében-Ézer est le nom donné officiellement maintenant à la pierre dressée. Elle est un mémorial qui rappelle l’endroit exact de la défaite vingt ans plus tôt (4. 1), mais surtout l’auteur de la victoire actuelle (verset 12). N’oublions jamais d’exprimer à Dieu notre reconnaissance pour toutes ses délivrances, jour après jourPsaume 68. 20. Aux grandes étapes de notre vie, nous pouvons souvent rappeler combien souvent Dieu a usé de grâce envers nous et nous a secourus.
Ces versets donnent un résumé du déroulement de la vie de Samuel et de son service officiel au milieu du peuple de Dieu. Pour sa relation avec l’Éternel, le peuple dépend entièrement de lui qui assume tout. Samuel remplit simultanément les rôles de prophète, de sacrificateur, d’intercesseur, de juge et presque de roi. Il est un type de Christ qui cumule parfaitement toutes ces fonctions. Son rôle de juge est particulièrement mis en évidence ici.
Le peuple, délivré, en paix, objet de soins attentifs, avait tout pour être heureux. Lors de ses tournées, Samuel passe dans divers lieux qui ont chacun une application spirituelle pour nous :
Ainsi le service de Samuel est-il encadré par l’adoration : dès sa tendre enfance, il se prosterne devant l’Éternel (1. 28) ; à la fin de sa vie, il bâtit un