Avant de dénoncer l’activité des séducteurs dans le monde, l’apôtre exhorte à garder les commandements du Seigneur et à demeurer dans “la doctrine du Christ” qui englobe tout ce qui concerne Christ, sa personne, sa venue dans le monde et son œuvre. Venu en chair, Christ a donné sa précieuse vie pour prendre en main la cause de l’homme perdu. Le seul chemin pour venir à Dieu et connaître le Père, c’est Christ qui, par sa mort, nous a fait connaître le chemin de la viePsaume 16. 11 ; Jean 14. 6. Toutes nos bénédictions sont liées à ses souffrances expiatoires.
C’est un temps de très grande épreuve, particulièrement pour la jeunesse, en raison de l’opposition qui se déploie dans le monde contre la vérité, c’est-à-dire contre Christ lui-même :
Ces adversaires acharnés de la vérité sont actifs dans la chrétienté. Ils ont le caractère de séducteurs habiles à égarer par la tromperie des hommesÉphésiens 4. 14, niant le grand mystère de la piété, c’est-à-dire “Jésus Christ venu en chair” : tel est déjà l’esprit de l’Antichrist opérant dans le monde. Nier la venue de Christ dans le monde et sa mort expiatoire, revient à nier le caractère intolérable du péché aux yeux de Dieu et la nécessité absolue de la propitiation.
L’apôtre s’interrompt pour mettre en relief d’une manière touchante la récompense accordée par le Seigneur à ceux qui travaillent fidèlement pour lui, en marchant dans la vérité et en gardant la doctrine du Christ. Il avait déjà dit dans sa première épître : “Enfants, demeurez en lui, afin que, quand il sera manifesté, nous ayons de l’assurance” (1 Jean 2. 28).
Le serviteur ne travaille jamais pour la récompense, car il sait qu’il est un esclave inutile, n’ayant fait que ce qu’il était obligé de faireLuc 17. 10 ; néanmoins la pensée de partager la joie de son maître demeure un puissant motif d’encouragement.
“Prenez garde à vous-mêmes” (verset 8), venait de dire l’apôtre Jean, confirmant le message des apôtres Pierre et Paul :
Le croyant fidèle au Seigneur doit se séparer du mal, d’abord individuellement puis collectivement2 Corinthiens 6. 14-18 ; 2 Timothée 2. 19. Toute communion avec un milieu chrétien qui tolère des erreurs ou des fausses doctrines est une infidélité envers Christ.
De plus, nous ne devons pas entretenir de relations avec des personnes qui accréditent ou propagent de telles erreurs Peut-être sont-elles zélées dans les activités chrétiennes, mais elles ont abandonné “la doctrine du Christ”. Se contenter d’ignorer ces faux docteurs ne suffit pas ; ce serait être indifférent à ce qui porte atteinte à la personne du Seigneur, à sa divinité, à sa parfaite humanité et à ses gloires morales.
La grâce de Dieu a maintenu encore chez de très nombreux chrétiens beaucoup de respect pour le nom de Christ et de sa Parole. Toutefois, nous devons veiller à ne pas entretenir de relations avec le monde religieux : c’est un danger plus subtil encore que le relâchement moral.
Il faut aussi tenir ferme. En face de l’erreur, la vérité selon Dieu devient une certitude inébranlable pour l’âme du croyant qui réalise la communion avec le Père et avec le Fils. Pour tenir ferme contre les attaques du diable, il faut croître jusqu’à Christ, et se fortifier en luiÉphésiens 4. 15, 16 en revêtant l’armure complète de Dieu, jusqu’à la venue du Seigneur.
L’apôtre Jean enseigne ensuite la conduite à tenir vis-à-vis des séducteurs qui ne demeurent pas dans la doctrine du Christ : il ne faut ni les recevoir dans nos maisons, ni même les saluer, de peur de participer à leurs mauvaises œuvres. Il s’agit ici de mal doctrinal grave à l’égard duquel il faut montrer une fermeté inébranlable, sans tenir compte des liens de famille ou d’affection naturelle. L’apôtre a particulièrement en vue les personnes qui sont à l’origine des fausses doctrines et qui les répandent. La responsabilité de ceux qui sont “entraînés par l’erreur des pervers” 2 Pierre 3. 17 est moindre ; ils doivent être l’objet de patience et d’avertissement2 Timothée 2. 25, 26 ; Jude 23.
Dans la loi de Moïse, l’Israélite était mis en garde contre tous ceux qui risquaient de l’entraîner à l’idolâtrie : soit un prophète avec ses songes s’élevant au milieu du peuple, soit un membre de la famille (frère, fils, fille ou femme), soit enfin un habitant d’une ville. La gravité du cas était telle que la sentence de mort devait être prononcée sans miséricordeDeutéronome 13.
L’apôtre Paul s’adressant aux Corinthiens les met sérieusement en garde contre le mal moral. Manger avec quelqu’un est le signe de la communion, et celle-ci ne peut pas se réaliser lorsque du mal non jugé subsiste1 Corinthiens 5. 11. Mais la séparation du mal doctrinal doit être encore plus stricte. Même souhaiter la bienvenue à des personnes qui propagent des fausses doctrines reviendrait à les encourager, et à se solidariser avec le mal. Notre premier devoir est toujours de veiller sur nous-mêmes ; mais cela ne suffit pas. Il faut aussi en toutes circonstances maintenir la gloire du Seigneur à tout prix.
Cette lettre était un premier message d’importance pour la dame élue et ses enfants. Nous pouvons en tirer profit, car il est d’une étonnante actualité pour notre temps.
Mais bien d’autres sujets seraient abordés au cours d’une visite que l’apôtre se proposait de leur faire. Ainsi, à l’image de son maîtreJean 10. 9, Jean était un berger qui avait à cœur le bien du troupeau, et particulièrement celui des brebis faibles exposées aux attaques des ennemis.
La lettre (le papier et l’encre) est un moyen utile de communication entre les saints, mais rien ne peut remplacer de se voir face à face pour s’encourager et s’édifier. Il est possible de se dire de vive voix des choses qu’il serait difficile d’écrire. Ainsi se réalise la joie collective des saints, accomplie dans la communion. C’était déjà le but que se proposait l’apôtre en écrivant la première épître : “Nous vous écrivons ces choses, afin que votre joie soit accomplie” 1 Jean 1. 4. Pensons à ce que sera notre bonheur de voir notre Sauveur face à face, et pour l’éternité, dans une communion ininterrompue !