Les chapitres précédents ont déployé les grâces et les bénédictions de Dieu préparées pour Israël, révélé sa guérison spirituelle nationale. Ils ont parlé de la défaite de ses ennemis, de la destruction des puissances de ce monde, du rétablissement de la théocratie et des bénédictions du royaume.
Mais maintenant, ce qui doit précéder cette période glorieuse est décrit plus en détail : le rejet du Messie et les circonstances particulières aux derniers jours (destruction de Jérusalem et manifestation de l’Antichrist).
Il peut sembler étonnant de trouver ici des paroles aussi sévères, mais elles décrivent le jugement du gouvernement de Dieu vis-à-vis de son peuple.
Souvenons-nous que “l’Esprit de Christ” qui parlait par les prophètes, rendait “par avance témoignage des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivraient” 1 Pierre 1. 11. Ici, le prophète disparaît et les paroles qu’il prononce ne peuvent s’appliquer qu’à Christ (voir verset 7 à 14 et surtout les versets 12 et 13).
Ce tableau présente l’avancée irrésistible d’un envahisseur venu du nord. La destruction commence par le Liban, invité à “ouvrir ses portes” pour faciliter la progression d’un incendie qui va dévorer ses cèdres majestueux ! Peut-être représentent-ils les grands d’Israël et les cyprès, le peuple ?
Des montagnes du Liban, la dévastation passe aux robustes chênes de Basan, qui formaient une forêt réputée inaccessible. C’est leur tour de hurler à l’approche de ce feu qui ravage tout sur son passage. Ils seraient une figure de ces Juifs nobles et puissants qui, comme au temps du Seigneur, s’attribuaient la place de conducteurs. Au lieu de paître le troupeau, ils se paissaient eux-mêmesÉzéchiel 34. 8.
Les ravages gagnent de plus en plus vers le sud ; alors il n’y a plus d’espoir pour les riches pâturages, dont l’anéantissement arrache des cris de désespoir aux bergers. Il n’y a plus de nourriture pour les troupeauxJérémie 25. 34-37.
Ce sombre tableau prophétique annonce, peut-être aussi, de façon imagée, la dévastation du pays en l’an 70 après J.-C. Ce feu qui vient du nord – une armée romaine assoiffée de vengeance – répandit la ruine et la misère partout sur son passage. Après un terrible siège, Jérusalem est tombée, le temple a été brûlé et le peuple juif livré à la boucherie.
Peu avant cet événement dramatique, la voix du Seigneur, pleurant sur Jérusalem, se fera entendre à son tour : “Des jours viendront sur toi, où tes ennemis t’entoureront de tranchées, et t’environneront… de tous côtés, et te renverseront par terre, toi et tes enfants au-dedans de toi ; et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as point connu le temps de ta visitation” Luc 19. 43, 44. Ils allaient combler la mesure de leurs iniquités en crucifiant le “Seigneur de gloire”.
Depuis, le peuple a connu des abîmes de souffrance1. Il est toujours méprisé et menacé. Et pourtant, une tribulation plus grande encore, maintenant proche, accomplira complètement la prophétie. Après l’enlèvement de l’Église, Israël devra traverser “la détresse de Jacob” Jérémie 30. 7.
Dans les versets 4 à 6, un nouveau berger apparaît. On peut noter la formule inhabituelle : “l’Éternel, mon Dieu”. Elle souligne l’intimité de la relation du prophète avec Dieu. Incontestablement, sous les traits du prophète, Christ lui-même est introduit. C’est Lui en fait qui a reçu cette mission spéciale, paître le “troupeau de la tuerie” Psaume 44. 231. Israël ressemble à un troupeau qui court à la mort. Mais la grâce divine fait encore un ultime effort pour l’arracher au sort qui le menace, et le conduire “dans de verts pâturages”. C’est le sens même de la vie de Christ au milieu d’Israël.
Ces versets illustrent la manière dont cette prophétie relie, sans aucune transition, la première venue de Christ à sa venue future pour délivrer Juda et juger ses adversaires. Ce trait est plus frappant encore, si l’on rapproche de ces versets le chapitre 34 d’Ézéchiel qui, tout entier, traite de la destruction des mauvais pasteurs et de l’apparition du Seigneur, fils de David, comme le Berger des brebis. Dans un temps futur, le Seigneur sera reconnu comme le conducteur de son peuple. Ici, dans Zacharie, nous trouvons tout autre chose : “Pais le troupeau de la tuerie”. Et l’Esprit de Dieu dénonce la conduite de ceux qui ont la charge du troupeau :
On peut donc distinguer trois catégories de personnes :
La patience de Dieu est à son terme. Le refus de la grâce amène le jugement. “Je n’épargnerai plus les habitants du pays”. La nation sera livrée à la destruction.