L’apôtre Paul souhaitait depuis longtemps annoncer l’évangile à RomeRomains 1. 15 ; 15. 23. Il pensait que son dernier voyage, qui s’était arrêté dans la prison de Jérusalem, était une étape avant RomeActes 19. 21. Oui, il s’y est bien rendu, mais comme prisonnier ! Après deux ans dans la prison de Césarée, il demande à comparaître devant CésarActes 25. 11, 12. A Rome, il est confié au préfet du prétoire, placé en résidence surveillée. Gardé par un soldat, il demeure deux ans dans un logement loué, jouissant d’une certaine liberté pour annoncer le royaume de Dieu et enseigner ce qui concerne le Seigneur Jésus Christ, avec hardiesse, sans empêchementActes 28. 16, 30, 31.
Deux ans après, sa situation s’aggrave : il va être jugé. Il ignore l’issue du procès : sera-t-il condamné ou libéré ? Paul évoque les événements par ces simples mots : “les circonstances par lesquelles je passe…” Pas un murmure, pas une plainte, pas une parole de doute ! Plus de quatre ans auparavant, lors de sa première nuit de détention à Jérusalem, le Seigneur, se tenant près de lui, l’avait encouragé par ces mots : “Il faut que tu rendes témoignage à Rome aussi” Actes 23. 11. Maintenant l’œuvre de Dieu continuait sans lui, car “la parole de Dieu n’est pas liée” 2 Timothée 2. 9.
Dieu utilise pour sa gloire les circonstances, même les plus défavorables en apparence. Satan avait cherché à arrêter le service de l’apôtre. Paul avait été placé au rang des criminels, comme son SeigneurJean 18. 30. Mais il est tout à fait conscient d’être le prisonnier, non de César, mais de Christ. Car, grâce à ses liens, il peut annoncer l’évangile là où il était totalement inconnu, jusque dans la maison de l’empereur, où, libre, il n’aurait pu se rendre. Il est connu comme témoin de Christ parmi la garde prétorienne, celle du palais. Jour après jour, les soldats qui le surveillent peuvent l’observer, l’écouter et entendre l’évangile qui ainsi se propage dans la ville (4. 22).
De plus, les liens de Paul servent à stimuler le courage des frères qui ont ainsi plus de hardiesse pour annoncer l’évangile. Ce n’est pas en les mettant en prison que l’ennemi fermera la bouche aux témoins de Christ ! Face à ses attaques, les croyants avaient demandé d’un commun accord, dans leur prière après la guérison du boiteux de la porte du temple, d’annoncer la Parole avec toute hardiesse et ils avaient été exaucés aussitôtActes 4. 28. On constate cette réponse de Dieu à leur prière tout au long du livre des Actes et jusqu’au dernier versetActes 28. 31.
Maintenant le zèle contagieux de Paul s’étend à la plupart des frères. Quelle victoire à la gloire de Dieu ! Désirons-nous cette hardiesse, fruit d’un vrai dévouement pour Christ ?
Quand le diable ne peut arrêter la proclamation de l’évangile, il brouille la pureté de son message ou met un esprit de jalousie et de compétition entre serviteurs de Christ. C’est cet “esprit de parti” que Paul dénonce. Combien de fois déjà les disciples se sont-ils disputés pour savoir qui serait le plus grand ! L’envie porte à désirer le service d’un autre et par conséquent à négliger son propre service ; elle peut même produire des critiques et des médisances et conduire à la division.
Toutefois, ceux qui s’opposaient à Paul n’étaient pas des judaïsants, de ceux qui pervertissaient l’évangile de ChristGalates 1. 7. Aussi Paul se réjouit-il de ce que l’évangile est annoncé.
D’autres frères avaient pour mobile l’amour pour le Seigneur et pour son serviteur emprisonné ; ils reconnaissaient la place d’honneur que Dieu lui avait donnée : pour la défense de l’évangile (verset 7). Un véritable amour pour Christ garde les siens dans l’harmonie les uns envers les autres, chacun à sa place, dans l’humilité et l’estime réciproque.
L’apôtre va-t-il s’opposer à ses détracteurs ? Va-t-il user de son autorité pour les faire taire ? Non ! Il jouit réellement de ce qu’il a enseigné à ses frères de RomeRomains 5. 1-11 : il se glorifie, à travers ses épreuves, dans l’espérance de la gloire de Dieu. Il est libre malgré ses chaînes et rien n’arrête la grâce de Dieu qui brille par l’évangile. Même si Paul se rend bien compte des sentiments malveillants de certains frères, rien ne peut affaiblir sa joie, dont la source est en Christ. Quelles que soient les intentions des hommes, Christ est annoncé et cet évangile apporte le salut, un grand sujet de joieLuc 2. 10.