La souffrance peut être morale ou physique. Elle peut provenir de notre environnement familial, social ou professionnel, du monde religieux… et même de nos frères ou de nos sœurs. Sur le plan moral, cette souffrance peut revêtir plusieurs formes : injustices, torts, médisance (3. 5-9 ; 5. 9). Face à ces mauvais traitements, quelle sera notre réaction ? Si elle est charnelle, nous chercherons à nous défendre, à revendiquer nos droits et même à nous venger ; un “feu” risque alors d’être allumé (3. 5, 6), avec des conséquences incalculables !
Quelle est notre ressource dans la souffrance ? La parole nous la fournit, simple… mais parfois difficile à appliquer, sauf si l’Esprit nous conduit. C’est la prière (verset 13 a) par laquelle nous confions à Dieu notre détresse et lui remettons nos difficultés. Écoutons le Maître qui, lorsqu’il était rejeté, pouvait dire : “Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi” Matthieu 11. 26. Laissons tout entre les mains de notre Dieu pour qu’il prenne notre cause en mains.
Nous pouvons tout prendre de la part de Dieu, les épreuves comme les joies. La joie selon Dieu n’a rien de commun avec celle de ce monde, bruyante et artificielle. En chantant des cantiques à Dieu dans un esprit de grâceColossiens 3. 16, nous montrons le bonheur qui nous remplit. Parfois, nous pouvons chanter même en versant des larmes.
Il est important, pour comprendre ce passage, de lire la Parole avec attention et de ne pas y substituer nos propres pensées.
Ici, le malade2 fait appel aux
Les anciens sont invités par Jacques à prier pour (litt. : sur) le malade et à appliquer l’onction d’huile3. La prière des anciens est la prière “de la foi”, c’est-à-dire celle qui reconnaît la puissance de Dieu, mais aussi sa souveraineté, et accepte d’avance sa volonté. Dans certains cas précis et limités, Dieu peut, occasionnellement, révéler cette volonté de guérir. La foi, dans un tel cas, demande à Dieu la guérison avec certitude. Mais, de façon habituelle, la prière exprime l’entière soumission à l’amour et à la sagesse de Dieu, et seule cette prière fait intervenir sa main qui peut opérer la guérison.
La maladie est un moment propice pour examiner notre vie spirituelle devant Dieu. Avec amour et tact, nous pouvons aussi aider les autres à faire de même.
La prière de la foi a deux résultats :
Ensuite le Seigneur relève le malade, c’est-à-dire lui rend la vigueurMarc 1. 31.
La confession réciproque est un acte trop méconnu et trop peu pratiqué. Certes, le texte ne fait nulle mention d’un ordre établi consacrant des hommes habilités à cet effet ; la confession n’est pas forcément faite aux anciens, mais, plus généralement, de “l’un à l’autre”. Cette confession suppose une pleine confiance dans celui à qui l’on s’adresse. C’est l’amour, la discrétion et la droiture de ce dernier qui engage à la confession. Ainsi, celui qui ouvre son cœur libère sa conscience chargée, ce qui peut contribuer à sa guérison. À la confession du malade, répond une intercession en sa faveur. Cette prière faite dans l’intimité – seul à seul – a une grande puissance.
Quelle efficacité peut avoir une telle confession, pratiquée ainsi, dans les relations familiales, entre époux, ou entre parents et enfants. Que d’amertumes, d’incompréhensions qui dégénèrent dans des oppositions, voire des divisions et des séparations tragiques, seraient évitées ou réglées par un dialogue franc, confiant ! Il faut d’abord vaincre une sorte de retenue souvent guidée par l’amour-propre ou un sentiment de honte qui dénote un manque de jugement de soi devant Dieu, pour s’ouvrir à d’autres ensuite. Cela implique, là aussi, la mise de côté de la propre volonté et une réelle humilité.
Dans l’ensemble des versets 13 à 20, comme les autres auteurs du N.T. et à la suite du Seigneur Jésus lui-même, Jacques insiste sur la nécessité et l’efficacité de la prière. Pour nous y encouragerLuc 18. 1 ; Romains 12. 12 ; Colossiens 4. 2 ; Éphésiens 6. 18, l’auteur présente l’exemple remarquable d’Élie. Dans les versets 17 et 18 nous apprenons le secret de sa puissance : il prie avec intelligence et persévérance. Or, Élie n’était pas un « surhomme », nous dit Jacques, mais il était semblable à nous (ou : de même nature) avec des défaillances et des faiblesses. Nous pouvons donc retirer une grande leçon de son exemple.
La dépendance, qui nous pousse à présenter nos requêtes à Dieu avec humilité, n’exclue nullement la ferveur (verset 16b) 4. Prières individuelles (verset 13 a), prières collectives (verset 14), supplicationsÉphésiens 6. 18, dans la peine, dans la souffrance, dans la joie, dans quelque circonstance que ce soit, sont les ressources constantes du fidèle. Certes, Dieu peut agir selon sa souveraine grâce, mais il est attentif à la supplication de ses enfants.
Adressons-nous librement nous adresser à celui qui écoute la prièrePsaume 65. 3. Sachons lui exprimer nos craintes, nos souffrances, nos faiblesses, nos difficultés… sans oublier notre reconnaissance !
Un chrétien – “quelqu’un parmi vous” – s’est égaré, soit parce qu’il a écouté un faux docteur, soit parce que lui-même s’est écarté au sujet de la vérité. Que faire pour le croyant qui est dans un tel état ? Le montrer du doigt, l’abandonner comme un « pestiféré » ? L’amour selon Dieu cherche la brebis égarée à l’instar du bon BergerÉzéchiel 34. 16 ; 2 Timothée 2. 25, 26 et nous enseigne la conduite appropriée. L’âme de ce croyant comme celle du pécheur loin de Dieu, sont sur le chemin de la mort : “Si vous vivez selon la chair, vous mourrez” Romains 8. 13. Jacques a montré la conséquence funeste du péché (1. 15). Or, que fait Dieu à l’égard du pécheur qui se repent et se tourne vers lui ? Il sauve son âme et couvre ses péchésPsaume 32. 1, 2. L’activité de l’amour pour ramener5 le croyant vers Dieu a le même effet salutaire1 Pierre 4. 86.
Quel encouragement pour nous tous à accomplir ce service envers celui qui s’est éloigné !
Ne soyons pas passifs, mais veillons d’abord sur nos paroles et sur notre état intérieur. Nous pourrons ensuite nous intéresser aux autres et rechercher leur bien.
Dans l’original le terme malade signifie :
Faite “au nom du Seigneur”, pour rappeler son autorité, l’onction d’huile présente, semble-t-il, aux yeux de Jacques, une action physique avec une portée symbolique, mais n’a, en elle-même, aucune vertu. Il emploie pour désigner l’onction dans ce verset 14, le mot « aleipho », qui décrit ailleurs, l’action physique d’oindre soit pour l’hygiène, soit pour la beauté. L’autre terme employé dans la Bible pour l’onction est « chrio », qui indique l’application cérémonielle faite sur les sacrificateurs, les rois et les objets.
L’huile était, à cette époque, employée comme médicament (comp. Luc 10. 34) et nous pouvons en tirer actuellement une application aux traitements médicaux qui sont, parmi d’autres, des moyens que Dieu peut employer pour notre bien. Nous nous confions en lui qui peut leur donner l’efficacité et non dans la thérapeutique.