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Épître de Jacques
Sondez les Écritures - 4e année

Jacques 5. 7-12

L’exercice de la patience

2. Ceux qui souffrent

La patience en vue de la venue du Seigneur : versets 7, 8

L’auteur de l’épître revient sur ce sujet de la patience qui lui tient à cœur1. C’est une vertu précieuse pour Dieu, lui qui est patient envers tous les hommesRomains 9. 22 ; 15. 5 ; 2 Pierre 3. 9. C’est aussi la première des vertus qui recommandent un serviteur2 Corinthiens 6. 4 ; 12. 12.

L’attente de la venue2 prochaine du Seigneur maintient la patience dans le cœur du croyant. Paul, écrivant aux Thessaloniciens, peut leur rappeler qu’ils s’étaient “tournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai et pour attendre […] Jésus”. Il peut leur rendre ce témoignage : “Nous souvenant sans cesse […] de votre patience d’espérance de notre Seigneur Jésus Christ” 1 Thessaloniciens 1. 3, 9, 10 et les exhorte à y persévérer : “Que le Seigneur incline vos cœurs […] à la patience du Christ !” 2 Thessaloniciens 3. 5 Dans tous les temps, ceux qui possèdent la vie divine ont eu à montrer de la patienceHébreux 11. 13-16. Aujourd’hui, ceux qui connaissent la souffrance et la persécution sont encouragés par la pensée de la venue prochaine du Seigneur, ce qui leur permet de supporter les injustices. Celles-ci, de quelque ordre qu’elles soient, auront un terme et cette pensée aussi soutient le courage des opprimés et des humbles (verset 4).

L’exemple du laboureur doit nous inciter à l’activité. Gardons-nous de nous laisser aller à la paresse comme certains Thessaloniciens2 Thessaloniciens 3. 10-12 ! L’agriculteur sème mais ensuite il doit attendre la récolte. Celle-ci ne viendra qu’au temps déterminé par Dieu et sous l’effet des pluies bienfaisantes de la première et de la dernière saison3. À l’image du laboureur, soyons vigilants et faisons valoir ce que le Maître nous a confié jusqu’à ce qu’il vienneLuc 19. 13. Nous sommes près du but et dans la perspective assurée du retour du Seigneur, nos cœurs seront à la fois paisibles et fermes. Regardons en haut d’où le Seigneur va venir ; il est proche, il “se tient à la porte”.

Les murmures : verset 9

Les murmures ont marqué le peuple d’Israël tout au long de son histoire et la Parole montre où ils l’ont conduit1 Corinthiens 10. 10. Ils peuvent revêtir différents aspects détestables : envie, rancune, médisance, irritation, etc. Au fond, murmurer, c’est montrer de l’impatience, c’est aussi nous plaindre des autres, de notre sort… et finalement de Dieu lui-même qui tient tout entre ses mains. Or le juge (4. 12) est tout près, à la porte, prêt à intervenir ! Oserions-nous, au moment de le voir, nous plaindre les uns des autres ?

Jésus, notre Sauveur, va venir et “mettra en lumière les choses cachées des ténèbres, et manifestera les conseils des cœurs” 1 Corinthiens 4. 5. Sachons éviter soigneusement tout murmure, toute plainte à l’égard de nos frères et sœurs. Supportons-les… comme ils nous supportent et pardonnons-nous l’un l’autre comme Christ nous a pardonnésColossiens 3. 13.

Les exemples de patience : versets 10, 11

Dans le passé, de nombreux fidèles ont fait preuve de patience au travers de leur souffrance : JérémieJérémie 38. 6, DanielDaniel 6. 17, 18 et bien d’autres. Dieu les a notés dans son livreHébreux 11. 32-40. Témoigner du mauvais état du peuple d’Israël et se séparer du mal, a attiré sur eux la haine, mais ils n’ont pas cherché à se venger ni demandé le jugement sur leurs ennemis. Leur patience est pour nous un exemple et un encouragement : au début de sa lettre (1. 12), Jacques donne le titre de bienheureux à ceux qui supportent les peines, les épreuves sans faiblir (verset 11). Nos pensées se portent surtout sur le modèle parfait qui a enduré la contradiction des pécheurs, la haine des pharisiens, l’incompréhension de ses disciples avec une patience sans faille, lui qui, “lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas d’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement” 1 Pierre 2. 23.

Job est présenté comme un bel exemple d’homme patient. Ce choix est surprenant à première vue : en lisant son livre, nous voyons, au contraire, de nombreuses manifestations d’impatience. L’Esprit de Dieu révèle ici ce que la grâce a produit chez cet homme. Les suggestions de sa femme, les insinuations malveillantes de ses amis n’ont pas altéré sa foi en Dieu. La miséricorde et les compassions de Dieu l’ont relevé et sa fin a été richement bénie. Les terribles épreuves que Dieu a permises pour lui avaient un but précis : lui faire du bien à la fin. C’est toujours ce que Dieu poursuit pour les siens. Lui laissons-nous accomplir ce travail pour notre plus grand profit ?

Job avait une grande leçon à apprendre, et nous à sa suite :

  • se connaître : “J’ai horreur de moi” ;
  • connaître Dieu : “Mon œil t’a vu” Job. 42. 5. 6.

Ainsi le but (la “fin”) du Seigneur a été atteint.

Jurer : verset 12

L’expression : “Avant toutes choses” mérite que nous respections attentivement la défense de Jacques. En prononçant le nom de Dieu pour accréditer nos affirmations, nous voulons faire de lui le « serviteur » de nos paroles, ce qui est un grave manquement à l’honneur qui lui est dû.

Le Seigneur l’enseigne dans ses discours : “Je vous dis de ne pas jurer du tout… Mais que votre parole soit : Oui, oui ; non, non ; car ce qui est de plus vient du mal” Matthieu 5. 34-374. Un esprit patient (un des sujets principaux de cette épître) se contente de dire oui ou non et, si cela est contesté, il s’attend à Dieu pour que la vérité soit établie. Mais que jamais nos paroles ne soient ambiguës !

Notes

1La lecture de l’épître montre une symétrie dans les sujets traités. Voir à ce sujet l’introduction et le graphique placé après l’introduction.
2

Il s’agit de la « parousie », c’est-à-dire de la venue de Christ dans un sens général, sans qu’il soit fait une distinction particulière entre les deux phases de cette venue :

  • 1. celle pour enlever les croyants ;
  • 2. celle de son apparition pour le jugement des méchants. Voir complément “La seconde venue du Seigneur”.
3
  • Dans la pluie de la première saison on peut voir le don de l’Esprit lors de la Pentecôte, venu pour baptiser en un seul corps tous ceux qui avaient cru au Seigneur Jésus (Actes 2. 1-21).
  • La pluie de la dernière saison correspondrait à ce fait glorieux encore à venir : l’effusion de l’ Esprit répandu “sur toute chair” (Joël 3. 1, 2). Voir SLE vol. 11.
4Jacques (comme Jésus) ne vise que les serments volontaires. Quand le serment est exigé par la loi, nous sommes alors tenus d’y répondre comme l’a fait le Seigneur devant le souverain sacrificateur (Matthieu 26. 63, 64). L’apôtre stigmatise l’abus que faisaient les Juifs (comme beaucoup de nos contemporains) de cet usage du nom de Dieu dans leurs paroles pour en affirmer la véracité. Ils employaient aussi des subterfuges pour jurer par des choses moins « sacrées » dans le but de pouvoir se dégager de leurs serments (Matthieu 23. 16-22 ; comp. Matthieu 16. 22).

Jacques 5

7Usez donc de patiencea, frères, jusqu’à la venue du Seigneur. Voici, le laboureur attend le fruit précieux de la terre, prenant patiencea à son égard, jusqu’à ce qu’il reçoive les pluies de la première et de la dernière saison. 8Vous aussi, usez de patiencea ; affermissez vos cœurs, car la venue du Seigneur est proche. 9Ne murmurezb pas les uns contre les autres, frères, afin que vous ne soyez pas jugés : voici, le juge se tient devant la porte. 10Mes frères, prenez pour exemple de souffrancec et de patiencea les prophètes qui ont parlé au nom du ✷Seigneur. 11Voici, nous disons bienheureux ceux qui endurent [l’épreuve avec patience]. Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin du ✷Seigneur, [savoir] que le ✷Seigneur est plein de compassion et miséricordieux.

12Mais avant toutes choses, mes frères, ne jurez pas, ni par le ciel, ni par la terre, ni par aucun autre serment ; mais que votre oui soit oui, et votre non, non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement.

Notes

aailleurs : constance, longanimité.
blitt. : gémissez.
cou : mauvais traitement.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)