Au chapitre 3, tout était lumineux. Il y avait unité de pensée et d’action, fruit de la libre activité de l’Esprit de Dieu. Mais le diable essaie toujours de détruire ce qui honore Dieu dans les siens. Au jardin d’Éden, Satan, dans son hostilité permanente contre Dieu, provoqua le péché par la désobéissance. Depuis, ce cruel ennemi s’est manifesté dans toutes les périodes de réveil spirituel pour gâter ce que Dieu laissait à la responsabilité de l’homme. Nous le voyons ici intervenir sous quatre formes :
Les ennemis de Juda et de Benjamin se présentent comme des amis remplis de bonnes intentions. Ils prétendent aussi rechercher Dieu et lui offrir des sacrifices depuis les jours d’Esar-Haddon. Ce dernier était fils de SankhéribÉsaïe 37. 38, également roi d’Assyrie, qui s’opposa au pieux roi Ézéchias2 Rois 18-19 ; 2 Chroniques 32. Sankhérib favorisa les cultes mélangés dans lesquels, sous de pures formes, des hommes craignaient extérieurement l’Éternel tout en servant leurs dieux et leurs images2 Rois 17. 24-34, 41. Ce n’est pas ainsi que l’on sert Dieu. Ils étaient donc des ennemis de Dieu. Accepter leur collaboration présentait les plus grands dangers.
Depuis le début de l’histoire de l’Église (ou Assemblée), la profession chrétienne, c’est-à-dire l’apparence extérieure sans vie réelle par opposition à la vie chrétienne dans la dépendance de Dieu, a exercé son influence néfaste. Dans ses compromis avec le monde, l’Assemblée a été souillée et affaiblie par l’introduction de principes mélangés. Notre chapitre apporte donc un enseignement historique utile pour notre époque.
Il fallait du discernement spirituel pour déjouer la ruse ennemie. Les chefs du peuple étaient sur leurs gardes. Ils ne se laissèrent pas tromper. La signification de leur réponse est claire : on ne bâtit pas pour Dieu avec des ennemis de Dieu. Ils présentent, avec l’autorité d’une foi vivante, une barrière contre la corruption religieuse. Ils respectent l’autorité établie – Cyrus – mais suivent la parole de Dieu.
Aujourd’hui, seuls « ceux qui sont membres du corps de Christ ont leur place de responsabilité dans l’œuvre du Seigneur ». Sans orgueil ni sentiment de supériorité, nous avons à obéir à DieuActes 5. 29 en reconnaissant sa sagesse pour nous tracer nos voies, et en nous séparant des activités du monde et des buts qu’il poursuit. Nous ne pouvons pas partager les choses de Dieu avec des incrédulesMatthieu 7. 6 ; 2 Corinthiens 6. 14-16. Tout en respectant la soumission aux autoritésRomains 13. 1, 2 ; 1 Timothée 2. 1, 2 ; 1 Pierre 2. 13-17, rendons à Dieu ce qui lui est dû en toute pureté, sans entrer dans des pratiques dans lesquelles Satan cherche à nous compromettrePsaume 119. 105 ; Éphésiens 5. 8-13.
Ceux qui s’étaient déguisés en amis découvrent leur véritable caractère et s’organisent pour s’opposer au peuple resté fidèle. L’adversaire, le diable, le lion rugissant1 Pierre 5. 8, se manifeste pour détourner les regards de Dieu et ébranler la confiance de la foi. Regarder aux difficultés et écouter les mauvais conseillers rend les mains lâches. Pourtant, aucune pression officielle de l’autorité n’est intervenue. Cyrus est toujours bien disposé mais l’ennemi gagne du terrain. Il usera de son pouvoir une quinzaine d’années, jusqu’aux jours de Darius, et fera arrêter la construction du temple. La fidélité de Dieu ne doit pas être mise en doute. Si le résidu juif n’avait pas cessé de regarder à Dieu, la puissance de l’Éternel aurait entretenu une activité triomphante. Retenons l’exemple de l’homme parfait, le Seigneur Jésus, toujours vainqueur, qui peut dire prophétiquement : “Je me suis toujours proposé l’Éternel devant moi” Psaume 16. 8.
Assuérus, fils de Cyrus1, règne maintenant sur le puissant empire. Une lettre d’accusation lui est envoyée, mais aucune réponse de sa part ne nous est rapportée. Le résidu poursuit timidement son travail. Vient alors le règne d’Artaxerxès.
La lettre qui lui est adressée est mensongère :
L’orgueil d’Artaxerxès y est flatté (verset 14). Tout est machination humaine et vient de Satan, “l’accusateur de nos frères” Apocalypse 12. 10.
Artaxerxès, attiré par une vaine gloire, retient le caractère rebelle du peuple et le risque de préjudice pour lui-même. Il donne l’ordre de faire cesser le travail. Les responsables ennemis se rendent à Jérusalem en hâte et “par force et par puissance” font cesser le travail. La force humaine suffit pour mettre en échec un peuple manquant de foi. Il est probable que les portes de Jérusalem ont été brûlées par ces dénonciateursNéhémie 1. 3.